Suite de la biographie de Louis Caillon
Avec plusieurs conseillers sortants de droite, comme Frédéric Bautsch, Jean Béal, Charles Chaussée et Léon Lesestre, Louis Caillon se présente sur la liste de l’Union des républicains de Joinville lors des élections municipales de mai 1935. Le groupement veut la « séparation de l’administration municipale et de la politique », plaidant pour une « diminution des charges écrasantes qui pèsent sur les travailleurs et les consommateurs », voulant une « atténuation des dépenses publiques », la « simplification des rouages administratifs », ainsi que « l’application des lois sociales et des questions intéressant l’enfance et l’hygiène. »
Disant se souvenir « des fusillades du 6 février [1934], des scandales Stavisky et autres dans lesquels figurent des députés, des magistrats, d’anciens ministres, tous radicaux et maçons », l’Union des républicains annonce « rompre l’union précédemment établie avec les radicaux pour faire une liste composée en totalité d’éléments modérés et nationaux ». Caillon est administrateur de l’association Union des républicains de Joinville, présidée par René Kirbühler.
La liste de l’Union des républicains se déclare formée « d’hommes d’ordre et d’action », « n’ayant pour but que la bonne gestion communale ». Elle arrive en tête au premier tour de scrutin, devançant avec une moyenne de 32,6% des suffrages exprimés la liste du Groupement des gauches républicaines du maire sortant radical-socialiste Briolay, à 26,8%, les communistes de Robert Deloche à 23,5% et les socialistes SFIO de François Derivière à 12,3%. Personnellement, Caillon arrive en seconde position des candidats avec 968 votes sur 2 856 exprimés (33,9%) pour 2 923 votants et 3 433 inscrits.
Pour le second tour, la droite appelle à « barrer la route aux communistes », qui ont constitué une liste unifiée avec les socialistes, à soutenir « la liste d’ordre » et à réprouver « la turbulence et la démagogie ». Les radicaux reculent nettement, tandis que la gauche unifiée avance et obtient deux sièges, l’Union des républicains arrivant en tête, remportant les 25 autres postes de conseillers municipaux. Arrivant de nouveau second, Caillon recueille 1 185 voix soit 40,9% des 2 899 exprimées sur 2 924 votants.
Le 17 mai 1935, la municipalité est élue par la majorité nouvelle : Léon Lesestre est maire, Charles Chaussée premier adjoint, Louis Caillon deuxième adjoint, suivi de Jean Béal, et René Kirbühler. Dans le portefeuille de Caillon figure l’éclairage public et la lutte contre les incendies. Il est élu délégué sénatorial en septembre 1935.
Tout en continuant d’assumer ses fonctions à la mutuelle des sapeurs-pompiers, Caillon siège aussi au conseil d’administration de la Mutualité scolaire de Joinville en 1936 et à la Société d’encouragement au dévouement en 1937.
En avril 1938 à Paris (12e arr.), Louis Caillon épouse Marcelle Désirée Guilly, fille d’agriculteurs.
Au début de la deuxième guerre mondiale, les deux élus communistes sont déchus de leur mandat. Caillon poursuit son activité en tant qu’adjoint. Il participe, fin 1941, aux activités caritatives du et au « Noël du maréchal » organisé par la section locale du Secours national d’entraide du maréchal, placé sous la tutelle du chef de l’État, Philippe Pétain. Le maire, Lesestre, appelle à cette occasion à « bien aimer le maréchal, sauveur de notre France. »
Le gouvernement de Vichy ayant remplacé les assemblées élues par des organes désignés, une nouvelle municipalité est constituée en février 1942. Si Lesestre, Chaussée, Béal et Kirbühler restent à leurs postes de maire et d’adjoints, Caillon est remplacé dans cette fonction par Frédéric Bautsch. Par contre, il est renouvelé en mars en tant que membre du conseil municipal, étant présenté comme commerçant.
Lors de la libération de la ville, le 25 août 1944, le maire et les adjoints sont arrêtés par le comité local de Libération et une administration provisoire remplace le conseil municipal en titre, dirigée par Robert Deloche, ancien conseiller municipal communiste déchu, qui devient maire de la ville.
Louis Caillon meurt le 7 mai 1969 à Joinville. Il était âgé de 87 ans. Il avait été décoré comme chevalier (février 1923) puis officier (février 1933) du mérite agricole en tant qu’agriculteur à la ferme de la Faisanderie. Il était titulaire d’une mention honorable (septembre 1930) puis d’une médaille de bronze de la mutualité (septembre 1932), au titre de la société de secours mutuels des sapeurs-pompiers de Joinville-le-Pont. Il avait également était fait chevalier de l'Ordre du Nichan el Anouar en 1928 pour avoir, comme prêté « bénévolement, depuis plusieurs années, tout son matériel pour les examens d’entrée et de fin d’études à l’Institut national d’agronomie coloniale », situé également dans le Bois de Vincennes. L'ordre du Nichan el Anouar (Lumières), créé dans le Territoire d'Obock (act. République de Djibouti), était décerné à des personnes ayant « rendu des services à l’expansion coloniale. »
Fin
Incendie à la Faisanderie en 1934 (peut-être avec Louis Caillon)

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