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1 avril 2022 5 01 /04 /avril /2022 00:01

Maurice Hippolyte Richard-Cugnet naît le 15 mai 1866 à Serraval (Haute-Savoie). Il est le fils de Péronne Panisset et de son époux Emmanuel Richard-Cugnet, cultivateurs.

En 1886, Richard-Cugnet est devenu doreur argenteur sur métaux rue Michel-le-Comte dans le quartier du Marais à Paris (3e arr.). Il travaille dans l’atelier de Jean Blanc-Garin, dont il épouse la fille, Adèle Blanc-Garin, plumassière, également originaire de Serraval. Il dispose de son atelier artisanal rue du Temple à Paris (3e arr.) en 1893.

Tout en conservant son atelier parisien, il s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il réside en 1901 rue Hugédé, dans le quartier de Palissy. Ils s’installent ensuite avenue Jamin, dans le quartier voisin de Polangis, toujours sur la rive gauche de la Marne, où ils sont domiciliés en 1911.

Lors des élections municipales, Maurice Richard-Cugnet est candidat sur la liste du maire sortant, Eugène Voisin, soutenue par le comité radical-socialiste. Il obtient au premier tour 544 voix, soit 48,6% des 1 119 votants pour 1 363 inscrits. Il est élu au second tour. La liste de centre-gauche obtient 21 des 23 sièges à pourvoir et Voisin est réélu maire. Pendant le mandat, Richard-Cugnet est désigné en avril 1907 comme électeur sénatorial.

Richard-Cugnet organise une quête à Joinville, en mars 1906, pour les familles des victimes de la catastrophe minière de Courrières. Parallèlement, il continue à s’intéresser à son village d’origine ; il préside, en novembre 1906, la Société amicale des Écoles de Serraval.

N’ayant pas sollicité le renouvellement de son poste lors des élections municipales de 1908, Richard-Cugnet continue cependant à s’impliquer dans la vie locale, comme lors de la Fête du patronage laïque en juillet 1908.

Il revient à la vie politique en étant candidat, en mai 1911, lors d’une élection municipale partielle provoquée par la démission de plusieurs conseillers municipaux, en rupture avec le maire Eugène Voisin et la majorité du comité radical-socialiste. Les six démissionnaires et Richard-Cugnet remportent les sept sièges à pourvoir, contre les candidats plus proches du maire. Ensemble, ils critiquent la gestion municipale, et s’attaquent notamment à Louis Rey, cheville ouvrière du comité radical, à Georges Briolay, adjoint, et au maire. En novembre 1911, Richard-Cugnet demande que les sociétés qui organisent des courses hippiques dans la commune accordent des cartes d’accès gratuites aux conseillers municipaux. Rey considère « que les avantages individuels ne sont pas conformes à la gratuité du mandat. »

Au cours des élections municipales générales de mai 1912, Maurice Richard-Cugnet est candidat figure sur la liste radicale dissidente qui s’oppose à celle des radicaux-socialistes, conduite par Georges Briolay. Elle a conclu un accord avec une liste libérale et une liste socialiste SFIO en vue du second tour. Les radicaux dissidents arrivent en tête au premier tour et la liste fusionnée fait élire ses 23 candidats au second tour : dix radicaux dissidents (dont Richard-Cugnet), sept socialistes et six libéraux. Ernest Mermet, chimiste, est élu maire.

Pendant la première guerre mondiale, Richard-Cugnet fait partie de la dizaine de conseillers municipaux n’étant pas mobilisés à cause de leur âge et assument le travail de l’administration communale. En février 1916, il se solidarise avec le maire, mis en cause dans l’hebdomadaire radical-socialiste Voix des communes pour sa gestion personnelle des fonds remis par la société du Bi-Métal. Il signe une lettre avec onze autres radicaux dissidents ou libéraux assurant que « Nous sommes vos collaborateurs, vos complices ! Non seulement nous approuvons votre manière de faire, mais nous y applaudissons. »

En caractérisant ce que font les élus locaux, en juin 1916, le radical-socialiste Louis Rey, estime que le conseil municipal est « une pétaudière » : « Richard-Cugnet s’en moque ». En opposition aux socialistes, il a voté, en février 1916, avec la majorité pour l’augmentation du prix du gaz demandée par la compagnie concessionnaire.

À l’occasion des élections municipales suivant le conflit, Maurice Richard-Cugnet n’est pas candidat. Par contre, son fils René Richard-Cugnet figure sur la liste d’Henri Vel-Durand, soutenue par les radicaux dissidents et les radicaux-socialistes. Il siégera jusqu’en 1935 dans l’assemblée joinvillaise. Le gendre de Maurice Richard-Cugnet, Léon Paul Rieux, siégera lui aussi dans le conseil municipal de Joinville, élu en 1934 sur une liste de droite, réélu en 1935 puis maintenu en poste sous l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale. Il est démis à la Libération en août 1944, quand la résistance occupe la mairie.

Maurice Richard-Cugnet meurt le 26 octobre 1934 à Joinville, où il est inhumé. Il était âgé de 68 ans et avait eu deux enfants. Le journal radical-socialiste Voix des communes, à l’occasion de la mort de son frère et collaborateur Adolphe au début du même mois, adresse « à un adversaire politique un témoignage d’estime » puis écrit après sa disparition « nous nous plaisons à saluer, au moment de sa mort, la loyauté du citoyen qui disparaît. »

Tombe Richard-Cugnet au cimetière de Joinville-le-Pont

 

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24 mars 2022 4 24 /03 /mars /2022 00:01

Marcel Ambroise Masson naît le 5 avril 1888 à Villiers-le-Bel (Seine-et-Oise, act. Val-d’Oise). Il est le fils d’Aglaé Augustine Desprez et de son mari Eugène Louis Masson, plumassier.

Devenu lui aussi négociant en plumes, il effectue son service militaire en octobre 1909 au sein du 11e régiment de cuirassiers. Cependant, du fait d’une arthrite récidivante au genou gauche, il est affecté à des services auxiliaires et transféré en décembre la même année à la 20e section de secrétaires d’état-major. Il est démobilisé en septembre 1911 et entreprend alors un voyage aux États-Unis.

Il se trouve toujours à New-York en août 1914, lors du déclenchement de la première guerre mondiale. Il revient en France, où son affection au secrétariat d’état-major est maintenue. Il obtient une permission pour retourner en Amérique et se marie, en septembre 1918 à Jacksonville (Oregon) avec Armance (dite Armande) Defaix, fille de vignerons de l’Yonne. Marcel Masson est démobilisé en janvier 1920.

Ils vivent d’abord à Paris (9e arr.), rue de Dunkerque puis s’installent en 1921 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), quai Hector-Bisson dans le quartier de Palissy. Développant son activité de négoce, disposant d’un site de fabrication dans le 10e arrondissement de Paris, Marcel Masson se présente désormais comme un industriel.

Il participe à la vie sociale de la commune, par exemple à la fête pour aider les mutilés, réformés et veuves de guerre organisée dans le restaurant Élysée Palace en mai 1924.

Lors des élections municipales de mai 1925, Marcel Masson est candidat sur la liste de l’Union républicaine pour la défense des intérêts communaux, conduite par le maire sortant, Henri Vel-Durand. Elle a le soutien de l’ensemble des formations libérale et conservatrice et de quelques socialistes indépendants, et s’oppose à une liste de groupement des gauches (radicaux-socialistes, socialistes SFIO et indépendants) et à une liste communiste. Le programme de la liste prévoyait d’appliquer « sans rigueur et sans sectarisme » les lois de laïcité, de maintenir l’octroi (les taxes à l’entrée des marchandises sur le territoire communal) et de faire des économies dans les dépenses budgétaires.

Au premier tour, la liste de droite arrive en tête avec 47,5% des suffrages exprimés, devant les gauches (28,4%) et les communistes (21,1%). Malgré le retrait de la liste d’extrême-gauche, elle emporte le second tour et les 27 sièges à pourvoir. Marcel Masson est élu et Vel-Durand reconduit à la fonction de maire.

Lors du vote du budget pour l’année 1927, en octobre 1926, Masson vote le budget général mais se prononce contre le budget affecté aux fêtes. En décembre 1926, il fait partie des électeurs sénatoriaux désignés par le conseil municipal. En janvier 1928, il s’oppose à la création d’un poste de professeur de dessin pour les écoles. La mort d’Henri Vel-Durand conduit l’assemblée locale à désigner à sa place son adjoint, Stephen Durande.

Lors des élections municipales de mai 1929, c’est ce dernier qui conduit la liste de concentration républicaine, qui s’oppose de nouveau à une liste des gauches, conduite par Georges Briolay, et aux communistes. Marcel Masson est candidat sur la liste du maire, qui arrive en tête avec 42,6% des suffrages exprimés devant la liste de Briolay (35,9%) et les communistes (16,0%). Il obtient 918 voix pour 2 126 suffrages exprimés (43,2%) sur 2 491 votants et 2 969 inscrits. Malgré le maintien de la liste communiste au second tour, les gauches emportent le scrutin avec 45,9% des suffrages exprimés et 22 sièges, tandis que la concentration républicaine se contente de 41,6% et a 5 élus. Marcel Masson n’est pas réélu.

Il quitte alors Joinville pour Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne) où il est installé en 1931 avenue des Minimes, en bordure du Bois de Vincennes. Il sépare ses biens de ceux de son épouse en janvier la même année.

Pendant la deuxième guerre mondiale, le couple Masson est installé à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier huppé de La Varenne-Saint-Hilaire, où il réside avenue du Château.

En octobre 1945, une ordonnance du tribunal civil de la Seine a placé sous séquestre les biens, droits et intérêts appartenant à Marcel Masson et à son épouse. Une autre ordonnance de janvier 1946 du tribunal civil de Nevers (Nièvre) séquestre les biens, droits et intérêts appartenant du couple Masson dans ce département. Les décisions judiciaires sont prises dans le cadre de saisies concernant des personnes soupçonnées d’actes de collaboration avec l’occupation allemande pendant le conflit.

Marcel Masson est mort le 4 mai 1959 à Saint-Maur-des-Fossés. Il résidait encore à La Varenne-Saint-Hilaire. Âgé de 71 ans, il n’avait pas eu d’enfant.

Quai Hector-Bisson, Joinville-le-Pont

 

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14 mars 2022 1 14 /03 /mars /2022 00:01

Lucien Clément naît le 5 août 1885 à Bourguignons (Aube). Il est le fils de Marie Reine Clémence Potée et de son mari, Edme Victor Gaston Clément, cultivateurs.

Entre octobre 1906 et septembre 1908, alors manouvrier, il effectue son service militaire dans le 6e bataillon d’artillerie à pied. Il est embauché en 1909 par la Compagnie de des chemins de fer l’Est et affecté à la gare de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il réside dans la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés, rue des Remises.

En septembre 1912, il épouse dans une autre ville adjacente, Champigny-sur-Marne, Juliette Colas, couturière.

Au cours de la première guerre mondiale, il est maintenu à poste d’employé ferroviaire. Après la fin du conflit, le couple vit rue du Chemin-Vert à Saint-Maurice, autre commune attenante à Joinville.

Abandonnant les chemins de fer, Lucien Clément devient industriel et exploite une fonderie. La famille s’établit vers 1923 à Joinville, quartier de Polangis, avenue Ratel.

Dès 1924, Lucien Clément est trésorier de la Mutualité scolaire, société de secours mutuels communale, qui offre contre une cotisation des indemnités en cas de maladie et contribue à l’éducation à l’épargne des élèves, au travers de livrets constitués en vue de leur retraite. Il en est toujours administrateur en 1938.

En novembre 1932, Clément devient membre du bureau du Comité d’union républicaine et d’action sociale (CURAS), structure qui regroupe la plupart des adhérents et sympathisants des formations républicaines de droite dans la commune de Joinville. Il est présidé par Émile Lecuirot, dirigeant d’un club d’aviron.

Des élections municipales complémentaires sont nécessaires en octobre 1934 pour pourvoir à dix postes rendus vacants par des démissions et décès. Le CURAS négocie avec le parti radical-socialiste, dont le maire Georges Briolay est membre, la constitution d’une liste commune comprenant quatre radicaux et six candidats de droite. Clément figure parmi les représentants du CURAS. L’objectif de leur liste est de « Continuer l’œuvre déjà accomplie dans l’aménagement et l’embellissement de notre cité et envisager toute compression budgétaire susceptible d’être réalisée dans les conditions actuelles. »

Le scrutin voit également la présence de listes communiste, socialiste SFIO et d’un groupe indépendant, qui comprend également des radicaux et est surtout composé de commerçants, plutôt proches du maire. C’est la Concentration républicaine qui est en tête au premier tour, Clément recueillant 859 voix pour 2 297 suffrages exprimés (37,4%) sur 2 360 votants et 3 225 inscrits. Au second tour, le groupe indépendant se retire tandis que les socialistes SFIO se désistent en faveur des communistes. Avec 1 116 voix pour 1 903 suffrages exprimés (58,6%) sur 1 964 votants est élu avec l’ensemble de sa liste.

Après l’assemblée générale du CURAS en décembre 1934, Clément devient vice-président tandis que Léon Lesestre est élu président.

Quand le conseil municipal vote le budget municipal en décembre 1934, Clément et ses colistiers s’abstiennent, contestant la diminution de l’indemnité de bicyclette au personnel communal.

Le CURAS se transforme en février 1935 en Union des républicains, sous la présidence de René Kirbühler. Au moment de la constitution, les statuts prévoient une incompatibilité entre les fonctions du bureau et du conseil municipal et Clément n’y siège donc pas et René Kirbuhler devient président.

À l’occasion des élections municipales de mai 1935, l’Union des républicains adopte un programme prévoyant la « diminution des charges écrasantes qui pèsent sur les travailleurs et les consommateurs », promouvant l’atténuation des dépenses publiques, la simplification des rouages administratifs, l’application des lois sociales et des questions intéressant l’enfance et l’hygiène.

Le groupement de droite décide également de rompre l’union précédemment établie avec les radicaux « pour faire une liste composée en totalité d’éléments modérés et nationaux ». L’argument est que l’Union des républicains de Joinville fait référence aux « fusillades du 6 février [1934], des scandales Stavisky et autres dans lesquels figurent des députés, des magistrats, d’anciens ministres, tous radicaux et maçons. »

Clément figure sur la liste de l’Union des républicains lors des élections municipales de mai. Il est présenté comme fondeur. Plusieurs formations nationalistes apportent leur soutien, dont les Jeunesses patriotes et le Parti social français. La liste se présente comme constituée « d’hommes d’ordre et d’action », étant « sans aucune préoccupation politique, n’ayant pour but que la bonne gestion communale. »

Au premier tour, l’Union des républicains arrive en tête avec 32,6% des suffrages exprimés, devant les radicaux-socialistes de la municipalité sortante (26,8%), les communistes (23,5%) et les socialistes (12,3%). Clément obtient 947 voix pour 2 856 suffrages exprimés (33,2%) sur 2 923 votants et 3 433 inscrits.

Au second tour, les communistes et les socialistes fusionnent leurs listes, tandis que les radicaux-socialistes maintiennent la leur. L’Union des républicains obtient 25 des sièges à pourvoir, en laissant deux à des candidats de gauche (communistes). Clément est élu avec 1 165 voix pour 2 899 suffrages exprimés (40,2%) sur 2 924 votants.

Pour l’élection sénatoriale d’avril 1938, Clément est élu délégué par le conseiller municipal sur une liste qui ne comprend que des membres du comité d’Union républicaine.

Sous le régime de l’État français, instauré pendant l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale, les conseils municipaux élus sont remplacés par des assemblées nommées. Le 20 février 1942, un arrêté préfectoral désigne Lucien Clément comme membre du conseil municipal de Joinville ; le maire, Lesestre, et trois des adjoints au maire sont reconduits. Au total, quatorze des élus de 1935 sont maintenus, deux avaient été révoqués (les communistes Deloche et Rouhaud), onze des élus de 1935 ne sont pas maintenus tandis que six non élus sont intégrés (dont une femme).

À la Libération le 25 août 1944, le comité local de Libération prend le contrôle de la maire, remplaçant le conseil municipal, et les membres du bureau municipal sont arrêtés.

Lucien Clément meurt le 12 janvier 1955 Joinville-le-Pont. Il était âgé de 69 ans et père d’une fille. Il avait été décoré en tant que chevalier du Mérite social en mars 1938 pour son rôle mutualiste, après avoir eu une mention honorable en septembre 1933. Il est également décoré des Palmes académiques en février 1939 en tant qu’officier d’académie pour services rendus aux œuvres postscolaires.

La gare de Joinville-le-Pont

 

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12 mars 2022 6 12 /03 /mars /2022 00:01

Adolphe Alexandre Clément naît le 11 décembre 1864 à La Ferté-Saint-Cyr (Loir-et-Cher). Il est le fils de Philomène Blanchard et de son époux, Adolphe Blaise Clément, marchand de charbon. Ils vivent au faubourg de Bretagne

Devenu employé de commerce et vivant à Saint-Denis (Seine, act. Seine-Saint-Denis), rue Lannon, Adolphe Clément y épouse en mai 1894 Marie Goutal, domestique, native du Cantal. Ils s’installent à Paris (18e arr.) où ils exploitent une épicerie, rue Jean-Robert.

En 1911, ils sont à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où ils sont également épiciers, rue de Paris, dans le centre-ville, à proximité de la gare. Après la première guerre mondiale, ils déménagent pour la rue du Viaduc, dans le même quartier, où ils vont créer un hôtel meublé.

Lors des élections municipales de mai 1925 à Joinville, Adolphe Clément est candidat sur la liste du maire sortant, Henri Vel-Durand (radical dissident), qui a le soutien des mouvements libéraux et conservateurs de la ville. Le programme de la liste vouait l’application des lois de laïcité « sans rigueur et sans sectarisme », le maintien de l’octroi pour l’entrée des marchandises à Joinville et des économies dans les dépenses budgétaires. Face à une liste du cartel des gauches (radicaux-socialistes, socialistes SFIO et socialistes indépendants), qui obtient 28,4% des suffrages exprimés et une liste communiste, qui a 21,1%, la liste des sortants arrive nettement en tête avec 47,5%. Au second tour, elle remporte les 27 sièges à pourvoir et Clément est élu conseiller municipal. Vel-Durand est réélu maire. Après son décès, il est remplacé en octobre 1928 par Stephen Durande (conservateur).

Au cours du scrutin de mai 1929, Adolphe Clément n’est pas candidat.

Adolphe Alexandre Clément meurt le 22 janvier 1938 à Joinville. Il était âgé de 74 ans et père de deux enfants.

Il n’a pas de lien familial avec Édouard Clément (1843-1922), président de société musicale et candidat de centre-droit aux élections municipales de Joinville-le-Pont (1904-1911) ni avec Lucien Clément (1885-1955), conseiller municipal conservateur de la même ville (1934-1944).

Joinville-le-Pont, rue de Paris, l'épicerie Clément est sur la droite

 

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2 mars 2022 3 02 /03 /mars /2022 00:01

André Viault naît le 20 juin 1883 à Paris (10e arr.). Il est le fils de Marie Ida Euphrasie Sinot et de son mari Charles Arthur Viault, tous deux employés. Ils vivent faubourg Poissonnière.

Alors employé de commerce et vivant boulevard Voltaire avec son père, négociant, André Viault épouse en avril 1910 à Paris (3e arr.) Marthe Élise Émilie Servo.

Il monte alors son entreprise de tournage et découpage sur bois et autres matériaux, produisant notamment des isolants pour l’électricité. Elle est installée dans le 12e arrondissement, rue Fabre-d’Églantine.

Au cours des années 1920, ils s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où ils résident en 1926 dans le quartier de Polangis, avenue du Château (act. avenue Foch).

En juillet 1925, Viault participe à une souscription lancée par le mouvement royaliste Action française Pour la veuve et les enfants d'Ernest Berger, militant tué dans le métro de Paris. Sa participation est transmise par la section de Joinville du parti, alors en cours de constitution.

Lors des élections municipales de mai 1929, André Viault est candidat sur la liste d’Union républicaine et démocratique du maire sortant, Stephen Durande (divers-droite). Devancée au premier tour par la liste d’Union des gauches (radical-socialiste, socialistes SFIO et socialistes indépendant), elle n’emporte que cinq sièges sur 27 au second tour malgré le maintien de la liste communiste. Viault recueille au premier tour 890 voix pour 2 126 suffrages exprimés (41,9%) sur 2 491 inscrits ; il n’est pas élu.

En novembre 1932, il est désigné comme trésorier du Comité d’union républicaine et d’action sociale, alors présidé par Émile Lecuirot, dirigeant d’un club d’aviron. Le comité regroupe la plupart des personnes engagées dans les organisations libérales et conservatrices dans la ville. Il devient vice-président de l’Union régionale, le groupement qui en prend la succession à partir de 1935.

En avril 1935, Viault est réélu membre du bureau de la Mutualité scolaire de Joinville. Présidée l’électricien par Ernest Gillot, la mutualité verse des aides aux familles qui ont cotisé et aident les enfants à épargner en vue de leur retraite.

André Viault meurt le 23 novembre 1937 à Joinville. Il était âgé de 74 ans et père de deux enfants.

L’hebdomadaire libéral Union régionale lui délivre les qualificatifs suivants : « Aimable, sympathique, conscience, honnêteté ». Ses obsèques sont célébrées en l’église Sainte-Anne de Polangis. Il est précisé qu’il était conseiller curial et qu’il aurait mené une « vie très chrétienne ». Le maire, Léon Lesestre, lui rend hommage en présence notamment de plusieurs adjoints et de l’ancien ministre Adolphe Chéron. Il est inhumé dans le caveau familial, au cimetière parisien du Père-Lachaise.

L'Elysée Palace à Joinville-le-Pont

 

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24 février 2022 4 24 /02 /février /2022 00:01

Eugène Hindermeyer naît le 8 février 1864 à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Caroline Louise Moitié, blanchisseuse, et de son mari, Eugène Hindermeyer. Installée rue du Four, à la limite de Joinville-le-Pont, la famille Hindermeyer se partage entre ces deux communes. Son grand-père était ébéniste, métier qu’exerça d’abord son père avant de devenir scieur à la mécanique.

Par sa grand-mère paternelle, Eugène Hindermeyer est issu de la famille Destouches, des marchands de vin qui siégèrent au conseil municipal de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur puis Joinville-le-Pont (nouveau nom du village en 1831) entre 1790 et 1843. La première femme de son père, Françoise Éléonore Rousseau, descendait également de cultivateurs, élus de la même commune entre 1818 et 1843.

Devenu plombier, Eugène Hindermeyer épouse en juillet 1890 à Saint-Maur Louise Charlotte Grand. Ils s’installent à Paris, d’abord dans le 11e arrondissement, rue Rochebrune, puis dans le 3e, rue Michel-le-Comte et rue de Turbigo. Elle meurt en mars 1911.

Après la première guerre mondiale, Eugène Hindermeyer s’installe à Joinville, rue du Pont (act. rue Jean-Mermoz). Il cohabite avec sa cousine, Virginie Hindermeyer.

Ayant alors pris sa retraite, il est candidat en mai 1925 sur la liste Union républicaine pour la défense des intérêts communaux, conduite par le maire sortant, Henri Vel-Durand (radical dissident), qui a le soutien des formations de droite et fait face à une liste de groupement des gauches (radical-socialiste, socialiste SFIO et socialiste indépendant) et à une liste communiste. Son programme veut que les lois de laïcité soient appliquées « sans rigueur et sans sectarisme », il défend le maintien de l’octroi, et prône des économies dans les dépenses budgétaires. Au premier tour, la liste de droite était en tête avec 47,5% des suffrages exprimés, devant le cartel des gauches (28,4%) et les communistes (21,1%). Malgré le retrait de ces derniers, elle emporte les 27 sièges à pourvoir et Vel-Durand est réélu. Il meurt en 1928 et est alors remplacé par Stephen Durande.

Au côté de ce dernier, Hindermeyer est candidat à sa réélection en mai 1929. Dans une configuration comparable à celle de 1925, la liste d’Union nationale arrive en tête au premier tour, avec 42,6% des suffrages exprimés suivie de la Concentration des gauches (35,9%) et des communistes (16%). Hindermeyer obtient 916 voix pour 2 126 suffrages exprimés (43,1%) sur 2 969 inscrits. Au second tour, malgré le maintien de la liste communiste, c’est la liste radicale-socialiste et socialiste SFIO qui emporte 22 sièges, contre 5 à la droite. Hindermeyer n’est pas réélu. Georges Briolay (radical-socialiste) devient maire.

En juin 1935 E. Hindermeyer participe à une souscription du mouvement royaliste Action française pour les élections législatives de l’année suivante.

La propriété qu’il partage avec sa cousine rue du Pont à Joinville est expropriée, en septembre 1938, pour permettre l’élargissement du pont de Joinville et l’agrandissement de la route d’accès, qui deviendra la Nationale 4.

Eugène Hindermeyer meurt le 21 février 1951 à Angers (Maine-et-Loire). Il était âgé de 77 ans. Il avait eu au moins un enfant.

Son fils Paul Hindermeyer (1898-1982), prisonnier pendant la première guerre mondiale puis interprète auprès de l’armée anglaise, fut, entre 1927 et 1936, un militant du mouvement royaliste Action française. Il présidait en 1933-1925 le groupe Arts-et-Métiers dans le troisième arrondissement et résidait rue de Turbigo. Il a livré un témoignage sur la manifestation du 6 février 1934, où il était présent.

Rue du Pont à Joinville-le-Pont

 

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22 février 2022 2 22 /02 /février /2022 00:01

Louis Gaston Marie Léon Richard naît le 15 janvier 1896 à Paris (20e arr.) Il est le fils de Léontine Geneviève Philomène Letertre et de son époux, Louis Marie Richard, employé de chemin de fer. Ils résident rue de Pixérécourt.

Devenu comme son père cheminot, Louis Richard s’engage dans l’armée pour quatre ans au cours de la première guerre mondiale. Il est affecté au 135e régiment d’infanterie. En juillet 1917, il est intoxiqué par les gaz dans le bois d’Avocourt (Meuse), au cours de la bataille de Verdun. À partir de mai 1919, il est affecté spécial à la quatrième section de chemin de fer. Il est démobilisé en septembre 1919. Pour son comportement, il a été cité à l’ordre du régiment en novembre 1918.

Alors domicilié avec ses parents rue Compans à Paris (19e arr.), Louis Richard épouse quelques jours après la fin de sa période militaire, en octobre 1919 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), Germaine Louise Letertre, fille d’un maréchal-ferrant et d’une restauratrice de la commune. Ils s’installent dans le quartier de Polangis à Joinville, avenue Oudinot. Louis Richard est employé par les chemins de fer de la Ceinture de Paris puis par la compagnie Paris-Orléans. Après la fusion des réseaux, il sera salarié de la SNCF, Société nationale des chemins de fer français.

Il est adhérent du Syndicat des employés du commerce et de l'industrie, organisation fondatrice de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC). En mars 1926, il publie une annonce dans le mensuel syndical L'Employé, indiquant : « Famille catholique prendrait enfant deux ou trois ans en garde. »

Au cours des années 1920, c’est probablement Louis Richard qui, désigné sous son seul nom, est impliqué dans la vie politique de Joinville. Richard est désigné, en janvier 1927 comme électeur sénatorial sur la liste du maire, Henri Vel-Durand (radical dissident, divers droite). Lors des élections municipales partielles qui suivent le décès de ce dernier, en septembre et octobre 1928, Richard est candidat, avec Émile Lecuirot et Thévenin, sur la liste étiquetée Union nationale (droite), qui s’oppose à l’Union de gauche (radical-socialiste, socialiste SFIO et socialiste indépendant), dirigée par Georges Briolay et à un liste communiste, sous la houlette de Roger Bénenson, qui comprend une candidate (Mme Martin), laquelle sera déclarée inéligible. La liste des gauches emporte les trois sièges au second tour. Richard recueille 581 voix pour 1 667 suffrages exprimés (34,9%) sur 1 677 votants et 2 995 inscrits ; il n’est pas élu.

Lors des élections municipales générales de mai 1929, s’il n’est pas candidat, un bulletin est cependant exprimé sur le nom de « Louis Richard ». Richard est membre, en novembre 1932, du Comité d’union républicaine et d’action sociale, structure fondée en 1912 à Joinville et qui rassemble la plupart des membres des formations de droite républicaines dans la commune. Il participe à la transformation de cette organisation en Union des républicains en mars 1935 et siège toujours dans son bureau. À cette occasion, la droite rompt son alliance électorale avec les radicaux-socialistes qui contrôlent la mairie depuis 1929, sous l’argument « des fusillades du 6 février [1934], des scandales Stavisky et autres dans lesquels figurent des députés, des magistrats, d’anciens ministres, tous radicaux et maçons ». Elle décide de présenter aux élections municipales de mai 1935 une liste « composée en totalité d’éléments modérés et nationaux ». L’Union des républicains fait « appel à la séparation de l’administration municipale et de la politique ». Son programme comprend la « diminution des charges écrasantes, l’atténuation des dépenses publiques, la simplification des rouages administratifs, l’application des lois sociales ». Richard fait partie des signataires.

Après la victoire de l’Union des républicains aux élections municipales de Joinville, où elle remporte 25 des 27 sièges à pourvoir, contre deux aux communistes, Léon Lesestre est élu maire. L. Richard publie un communiqué, dans l’hebdomadaire Union régionale, au nom du comité des Jeunesses patriotes : « C’est avec satisfaction que les Jeunesses patriotes et les membres du Front national de Joinville enregistrent la victoire de la liste nationale sur celle du maire sortant. À cet effet, les JP se félicitent de l’active campagne de propagande qu’ils menèrent et qui réussit à faire élire la grande majorité des nationaux et en même temps de nombreux membres de la ligue. Plus que jamais, nous encourageons nos nombreux camarades et amis à poursuivre une incessante propagande et à faire triompher le programme de Révolution nationale. »

Active depuis 1933 à Joinville la Ligue des Jeunesses patriotes, mouvement d’extrême-droite présidé par Pierre Taittinger, considère Lesestre comme « un ami ». Le dirigeant local est Jean Tallet qui, avant le scrutin, avait publié une prise de position dans le même journal : « Le devoir des JP, des membres du Front national et des nationaux est de barrer la route au Front commun et faire bloc sur la liste d’Union républicaine. »

Au cours de la deuxième guerre mondiale, selon sa fiche signalétique militaire transmise à la SNCF en mai 1966, Louis Richard est un « agent occasionnel des Forces françaises combattantes du premier octobre 1943 au 30 septembre 1944 ». Il est précisé qu’il s’agit de « services non validés comme service militaire actif. »

Louis Richard meurt le 10 juillet 1971 à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), commune voisine de Joinville où il était toujours domicilié. Il était âgé de 75 ans et père de deux enfants. En mai 1952, il avait été décoré de la Médaille militaire.

Ancienne gare ferroviaire de Joinville-le-Pont

 

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18 février 2022 5 18 /02 /février /2022 00:01

Suite de la biographie de Léon Belhomme

Le régime de l’État français, dirigé de Vichy (Allier) par le maréchal Philippe Pétain, réorganise les corps municipaux qui ne sont plus élus, mais nommés. Un arrêté du préfet désigne, le 20 février 1942, ceux qui siégeront au conseil municipal de Joinville. Le maire, Lesestre, et trois des quatre adjoints sont reconduits. Léon Belhomme est également maintenu en place.

Le 25 août 1944, les résistants à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale chassent le conseil municipal en place et installent à la mairie de Joinville-le-Pont le comité local de Libération, dirigé par le communiste Robert Deloche. De ce fait, Léon Belhomme quitte ses fonctions municipales. Il n’est pas élu en 1945, mais figure en octobre 1947 sur la liste présentée, sous l’étiquette du Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste, droite) par Pierre Perly. Avec une moyenne de 3 066 voix pour 6 974 suffrages exprimés (44%) sur 7 073 votants et 8 376 inscrits, elle arrive en tête devant l’Union républicaine et résistante (communistes et divers gauche, 43,2%) et les socialistes SFIO (6,5%). Cependant, elle a 13 élus comme les communistes et le seul élu socialiste fera la décision en reconduisant le sortant.

Deloche démissionne en février 1953, mis en cause pour des raisons personnelles dans son propre parti. Les divisions au sein de la droite, où deux candidats se présentent, Perly et Calmon, permettent la désignation, pour les deux mois de mandat restants, de la communiste Amélie Trayaud à la majorité relative de 12 voix sur 25.

Lors des élections municipales générales de mai 1953, Belhomme figure sur la liste des dissidents de droite, conduite par Georges Defert. Les communistes arrivent une nouvelle fois en tête, avec 2 405 voix pour 6 748 suffrages exprimés (35,6%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits, mais ils n’ont plus que 10 sièges. Les deux listes de droite en ont six chacune, celle de Defert, qui a le soutien du Rassemblement des gauches républicaines (RGR, centre-droit) arrive en tête (22,1%), la liste des gaullistes du RPF ayant 19,8%. La SFIO revient avec trois élus (12,3%) et le Mouvement républicain populaire (MRP, démocrate-chrétien) entre au conseil avec 9,2% et deux élus. Grâce aux voix RGR, RPF et MRP, Georges Defert est élu par 14 voix sur 27. Belhomme devient quatrième adjoint au maire.

Les élections municipales de mars 1959 se déroulent de nouveau au scrutin majoritaire. La liste de la majorité sortante est concurrencée, outre par les communistes, par une alliance entre les gaullistes du RPF, les démocrates-chrétiens du MRP et les socialistes SFIO ainsi que par une liste divers. Defert l’emporte au second tour avec 52,4% des suffrages exprimés. Belhomme est élu deuxième adjoint au maire.

Il est reconduit au même poste après les élections municipales de mars 1965, qui se déroulent dans la même configuration. Il ne se représente pas en mars 1971.

Quand il quitte ses fonctions, Belhomme, alors âgé de 80 ans, aura siégé pendant 33 ans au conseil municipal de Joinville, dont 18 ans en tant qu’adjoint au maire : 5 sous la troisième République, 4 pendant le régime de Vichy, 11 sous la quatrième République et 13 sous la cinquième République.

Léon Belhomme meurt le 11 janvier 1981 à Créteil (Val-de-Marne). Il résidait toujours à Joinville, était âgé de 90 ans et père de trois enfants. Il avait été décoré de la Croix de guerre avec deux étoiles de bronze.

Fin

Joinville, vers 1960

 

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16 février 2022 3 16 /02 /février /2022 00:01

Début de la biographie de Léon Belhomme

Léon Georges Belhomme naît le 14 janvier 1890 à Paris (11e arr.). Il est le fils de Berthe Emma Flobert et de son mari Louis Alexandre Belhomme, négociants, qui vivent cité Guénot. Ils sont installés à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Palissy, avenue Palissy, en 1909, au moment de la mort du père. La famille y vit pendant la grande inondation de la Marne au premier trimestre 1910.

Devenu employé de commerce et disposant du permis de conduire, Léon Belhomme est appelé au service militaire en octobre 1911 où il intègre le 46e régiment d’infanterie. Il est nommé caporal en septembre 1912 et démobilisé en novembre 1913.

Il épouse en avril 1914 à Paris (12e arr.), Suzanne Marie Agnès Gervaise, fille d’un négociant en vins espagnols. Ils s’installent rue de Montreuil dans l’arrondissement.

Mobilisé dès le début de la première guerre mondiale, Léon Belhomme rejoint les 156e puis 79e puis 160e régiments d’infanterie. Début octobre 1915, quelques jours après la naissance de leur fils, Suzanne Belhomme meurt à Paris. Devenu caporal-fourrier en avril 1916 puis sergent-fourrier en juillet la même année, Belhomme est nommé adjudant en janvier 1918. Il devient officier, en tant que sous-lieutenant, en juillet 1918 et est démobilisé un an plus tard.

Son comportement lui a valu deux citations à l’ordre du régiment. En mai 1917, il est qualifié de « bon sous-officier, très énergique et très courageux ; a assuré la liaison d’une façon parfaite pendant l’attaque malgré un feu violent de mitrailleuse ennemie ». En novembre 1918, il avait été « chargé d’assurer avec sa section une liaison rendue difficile par le bombardement et des tirs de mitrailleuses très violents, a rempli sa mission avec un sang-froid et un courage remarquables. »

Dans la réserve, Léon Belhomme verra son grade confirmé en août 1922 puis il sera promu lieutenant en septembre 1924.

En août 1918, il épouse à Paris (11e arr.) Germaine Amélie Ferrette, employée de bureau. Après le conflit, ils viennent résider dans la maison familiale de Joinville.

Membre de l’Association générale des officiers de complément (AGOC), Léon Belhomme fait partie, en janvier 1920 des actionnaires fondateurs de la coopérative La vie moins chère fondée à Paris par le professeur de philosophie Joseph Bouteyre.

En matière professionnelle, il est devenu courtier en produits chimiques puis directeur commercial.

L’entrée dans la vie politique publique de Léon Belhomme a lieu en décembre 1934 quand l’assemblée générale du Comité d’union républicaine et d’action sociale de Joinville, qui regroupe les différentes formations de droite de la commune, l’élit membre du bureau présidé par le futur maire, Léon Lesestre. En mars 1935, le comité, qui avait été fondé en 1912, se transforme en Union des républicains. René Kirbuhler devient président, Belhomme restant dans le bureau. En avril, l’Union des républicains décide de rompre l’accord électoral qu’elle avait conclu avec les radicaux-socialistes, qui sont majoritaires dans la municipalité, prenant prétexte « des fusillades du 6 février [1934], des scandales Stavisky et autres dans lesquels figurent des députés, des magistrats, d’anciens ministres, tous radicaux et maçons ». Elle décide de présenter aux élections municipales de mai 1935 une liste « composée en totalité d’éléments modérés et nationaux ». Elle lance un « appel à la séparation de l’administration municipale et de la politique ». Le programme du groupement de droite se résume ainsi : « diminution des charges écrasantes, atténuation des dépenses publiques, simplification des rouages administratifs, application des lois sociales ». Belhomme en est un des signataires.

Au 1er tour des élections municipales de 1935, l’Union des républicains devance avec 32,6% des suffrages exprimés le Groupement des gauches républicaines du maire sortant, Georges Briolay (26,8%), la liste communiste de Robert Deloche (23,5%) et les socialistes SFIO de Robert Derivière (12,3%). Au second tour, une liste d’union communiste et socialiste est dirigée par André Blocher, président de l’ARAC (anciens combattants), qui n’est membre d’aucun des deux partis. Elle comprend 16 communistes et 10 socialistes. Les radicaux-socialistes se représentent également.

Avec 1 159 voix pour 2 899 suffrages exprimés (40%) sur 2 924 votants et 3 433 inscrits, Belhomme est élu. L’Union des républicains, qui avait appelé à « barrer la route aux communistes », remporte 25 des 27 sièges à pourvoir, deux communistes complétant l’assemblée locale. Léon Lesestre est élu maire.

Au sein du conseil, Belhomme fait partie, avec Hainsselin, Beylot et Faivre, d’une commission d’enquête municipale constituée suite à la défaillance de la Société HBM et loyers moyens de Paris et du département de la Seine, qui avait construit des logements à bon-marché à Joinville (la cité Égalité, dans le quartier de Palissy). La ville avait apporté sa garantie, et le prêteur, la Caisse des dépôts et consignations, se retourne vers elle pour obtenir le remboursement. La droite dénonce un « scandale des HBM ». Les enquêteurs concluent que l’ancien maire, Briolay, avait signé sans y avoir été autorisé par le conseil municipal et s’étonnent qu’il n’y ait pas eu de contrôle de la gestion par les ministères. En conséquence, ils engagent le conseil municipal à refuser de payer ; le préfet les y contraindra cependant.

Lors du vote du budget en mars 1937, c’est Belhomme qui présente devant le conseil le rapport au nom de la commission des finances. Il est désigné comme électeur sénatorial en avril 1938. Il en est de même en décembre 1938.

À suivre

Restaurant Le Petit Robinson, Joinville 1932

 

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29 janvier 2022 6 29 /01 /janvier /2022 00:01

Suite de la biographie de Jules Beauvais

Au cours des élections municipales générales de mai 1912, le maire sortant, Eugène Voisin, âgé et malade, ne se représente pas. Le comité radical-socialiste accorde son soutien à son adjoint, Georges Briolay. Trois autres listes sont en course : les dissidents de 1911, conduits par Achille Mermet ; les libéraux, parmi lesquels Beauvais ; et les socialistes SFIO. Ces trois groupes ont conclu un pacte de fusion, sur la base des résultats proportionnels du premier tour. On retrouve donc au second tour une liste composée de dix radicaux dissidents, six libéraux et conservateurs et sept socialistes SFIO. Elle emporte la totalité des 23 sièges et Mermet est élu maire.

Au sein de l’assemblée, Beauvais, résident du quartier de Polangis, est souvent sollicité sur les problèmes que rencontre ce quartier. Dès le mois d’août, on lui rappelle sa promesse d’intégrer dans la voirie communale les rues du quartier de Polangis, alors classées encore comme des voies privées. Il s’oppose à la création d’une troisième classe à l’école maternelle de Polangis, dont il craint qu’elle attire trop d’élèves de la commune voisine de Champigny.

Auprès des commerçants, Beauvais sert d’intermédiaire quand un conflit éclate, encore en août 1912, au sujet d’une banderole annonçant le championnat du monde de natation, signée du journal l’Auto, que le bureau municipal avait fait décrocher et pour laquelle il avait émis une amende.

Désigné électeur sénatorial en février 1914, Beauvais qui, du fait de son âge, n’est pas mobilisé pendant la première guerre mondiale, fait partie de la dizaine de conseillers municipaux qui font tourner l’administration municipale. C’est lui qui, en l’absence du maire et des deux adjoints, est chargé de lire, le samedi 1er août 1914, le décret d’appel à la mobilisation générale dans les rues du Haut de Joinville, tandis qu’un autre conseiller municipal, Watrinet, le proclame en mairie.

En janvier 1915, l’hebdomadaire radical Voix des communes estime que « Beauvais s’emploie comme il peut, il assiste le maire dans son cabinet et dans ses visites aux marchés ». Mais le même journal sera plus critique en juin 1916, considérant alors que « Beauvais ne veut rien faire. »

Au sein de l’assemblée, il fait partie de ceux qui soutiennent, en février 1916, l’augmentation du prix du gaz, réclamée par la compagnie concessionnaire, contre l’avis de la minorité socialiste et des opposants radicaux.

Quand une polémique éclate, en février 1916, entre le maire Mermet et les radicaux-socialistes, qui l’accusent d’utiliser sans contrôle les fonds qui lui sont confiés par l’usine du Bi-Métal, Beauvais se solidarise avec lui en signant une lettre ouverte : « Nous sommes vos collaborateurs, vos complices ! Non seulement nous approuvons votre manière de faire, mais nous y applaudissons. »

La même année, en mai, Beauvais est le premier client de la boucherie municipale, créée pour vendre de la viande congelée, une nouveauté dans la commune.

Après le conflit mondial, Beauvais prend la tête de la liste dite du Bloc indépendant, qui regroupe les libéraux et conservateurs. Elle concurrence celle des sortants, conduits par Henri Vel-Durand, qui s’est rapproché des radicaux-socialistes tout en restant indépendant, et une liste socialiste SFIO. Il est également président d’un des deux bureaux de vote de la commune. La liste Beauvais obtient une moyenne de 26,2% des suffrages exprimés, contre 29,0% pour les socialistes et 44,8% pour la liste Vel-Durand. Beauvais lui-même est crédité de 457 voix pour 1 694 exprimées (27%) pour 1 715 votants sur 2 491 inscrits. Il retire sa liste, et le second tour voit la nette victoire de Vel-Durand, qui est élu maire.

Le contexte électoral change en 1925. Pour les élections municipales joinvillaises, le maire, Vel-Durand, se sépare des radicaux-socialistes, qui prennent la tête d’une liste de groupement des gauches, avec des socialistes SFIO et des indépendants, tandis que les communistes s’alignent eux-aussi. Plusieurs personnalités de droite rallient la majorité municipale, dont Jules Beauvais et celui qui l’accompagna lors de sa démission de 1911, Charles Provin.

L’Union républicaine pour la défense des intérêts communaux arrive en tête au premier tour, avec 47,5% des votes, devant le cartel des gauches (28,4%) et les communistes (21,1%). Elle l’emporte au second tour et envoie ses 27 candidats dans l’assemblée locale. Vel-Durand est réélu maire et Stephen Durande premier adjoint. François Provin devient le deuxième adjoint tandis que Jules Beauvais est désigné au poste, nouvellement créé, de troisième adjoint.

Jules Beauvais meurt le 15 janvier 1926 à Joinville. Il est inhumé à Paris, au cimetière du Père-Lachaise. Il était âgé de 65 ans et père de deux enfants.

L’éloge funèbre de Jules Beauvais, mort en fonction, est prononcé pendant la séance du 23 février du conseil municipal de Joinville.

Il avait reçu en 1910 et 1911 deux récompenses pour les actes de courage et de dévouement qu’il avait réalisés pendant les inondations du premier trimestre 1910. En août 1924, il avait été décoré des Palmes académiques comme officier d’académie pour son rôle d’administrateur de la caisse des écoles de Joinville.

Son fils aîné, Julien Beauvais (1895-1968), directeur de banque, fut blessé pendant la première guerre mondiale et prisonnier en Allemagne pendant deux ans et neuf mois. Il vivait à Joinville au moment de son décès.

Le cadet de ses enfants, Louis Beauvais (1896-1977), après avoir été employé de banque, dirigea un atelier de sellerie. Il fut blessé, malade des bronches et eut les pieds gelés pendant la première guerre mondiale. Prisonnier en Allemagne pendant sept mois, il fut cité à deux reprises, obtint la Croix de guerre, la Médaille militaire et fut fait chevalier de la Légion d’honneur.

Fin

Villa du quartier de Polangis (Joinville-le-Pont)

 

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