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8 octobre 2017 7 08 /10 /octobre /2017 01:01

Victor Jules Moignard naît le 10 avril 1818 à La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur (Seine, act. Joinville-le-Pont, Val-de-Marne). Il est le fils de Julie Laurence Rousseau et de Jacques Cyr Moignard, journalier. Il est également le petit-fils de Jacques Moignard (1752-1813), cultivateur, et membre du conseil municipal de la même commune en tant que notable en 1793.

Pendant sa vie, Victor Moignard va exercer de nombreuses activités professionnelles. Ainsi, il est cultivateur en 1840, épicier l’année suivante, carrier en 1845 et 1847, période où il quitte Joinville pour le village voisin de Saint-Maurice. On le retrouve entrepreneur en 1865 à Paris, associé à une entreprise de démolition engagée dans les travaux de percement des grandes artères haussmanniennes dans le 12e arr. Mais, la société est dissoute dès février 1866 par un jugement qui la déclare nulle, « faute d'accomplissement des formalités légales ». Il se lance ensuite dans le commerce du vin, boulevard de la Villette, à Paris. Mais cette nouvelle aventure tournera court, avec une faillite prononcée en juillet 1877.

Moignard va se replier à nouveau sur ses terres d’origine, Joinville et Saint-Maurice, où il dispose de propriétés. Mais il gardera cependant une évidente aigreur de ses mésaventures vinicoles. Ainsi, en 1880, il fait inscrire dans le bail qu’il consent à un débitant de boissons d'un immeuble de Joinville qu’il avait « interdiction de se fournir chez Dussaussois et Classens », grossistes en vin à Bercy. Lesdits fournisseurs lui intentèrent un procès, plaidé en septembre de cette année, mais furent déboutés ; la presse qui s’esbaudissait des « antipathies de M. Moignard » y vit « une petite cause où l'on rencontrerait tous les éléments d'un vaudeville, s'il n'y manquait quelques couplets. »

Marié en juin 1840 à Joinville avec une blanchisseuse, Félicité Gousset, il aura quatre enfants d’elle avant son décès à Paris en juillet 1868. Il vivra ensuite sur la fin de sa vie à Joinville avec Jeanne Girard, qu’il ne semble pas avoir épousée.

En novembre 1874, Victor Moignard prend part à la constitution d’une liste républicaine qui s’oppose au maire bonapartiste sortant, Auguste Courtin. Trois de ses colistiers, Antoine Cambier, Louis Benoit et le maître de forges Alphonse Pilté sont élus, tandis que les quatre autres promoteurs sont battus, Victor Moignard, le négociant Pouzet, l’architecte Valéry et Alphonse Demeestère, futur pilier du radical-socialisme local. Auguste Courtin, propriétaire du château de Polangis, est réélu maire.

Victor Jules Moignard meurt le 9 octobre 1895 à Joinville, où il résidait toujours rue de Paris, dans le centre-ville. Il était âgé de 77 ans.

Rue de Paris et Rue de Creteil

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2 octobre 2017 1 02 /10 /octobre /2017 01:01

Louis Désiré Goujet naît le 23 octobre 1825 à Paris (8e arr.). Il est le fils de Marie Nicole Lequart et de son époux Jean Baptiste Goujet.

Exerçant la profession de négociant, résidant rue du Faubourg Saint-Antoine à Paris (11e arr.), il semble disposer d’une situation solide et épouse, en juillet 1852 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), Adélaïde Emélie Gabrielle Lemaire, fille d’un autre négociant Jean Émile Lemaire, ancien adjoint au maire de la commune.

C’est également à Joinville-le-Pont, où il réside dans le quartier du centre sur la rive droite de la Marne, que Louis Désiré Goujet va exercer des fonctions politiques à partir de 1881. Il est élu en mai membre du conseil municipal sur une liste républicaine, Gabriel Pinson étant maire. Il est notamment désigné membre de la commission municipale scolaire instituée par l'article 5 de la loi du 28 mars 1882, et qui a pour objet de surveiller et encourager la fréquentation des écoles.

En mai 1884, Goujet est réélu, dès le 1er tour comme 16 autres de ses collègues, conseiller municipal avec 312 voix, toujours sur la liste républicaine de Gabriel Pinson, complétée au second tour par quelques radicaux plus avancés (Alphonse Demeestère, Henri Diot). Des concurrents, qualifiés de réactionnaires par les radicaux, avaient obtenu en moyenne 56 voix au premier tour. Le début du mandat est marqué par un conflit entre la municipalité d’une part, le curé et le conseil de fabrique de l’autre ; plusieurs francs-maçons et anticléricaux s’affichent ouvertement dans la majorité municipale.

L’hebdomadaire radical Voix des communes signale, en janvier 1888 que Goujet, qui aurait joué « un rôle très effacé », avait présenté sa démission à une date non précisée.

Louis Désiré Goujet, a probablement une résidence secondaire à Joinville, car il a son domicile à Paris, quai aux Fleurs (4e arr.). Il fait un don significatif à la Société nationale d'assistance pour les aveugles travailleurs, basée à l’Hospice national des Quinze-Vingts. Il meurt le 13 février 1920 à Paris (4e arr.). Il était âgé de 94 ans.

Avec son épouse Adélaïde Emélie Gabrielle, ils avaient eu deux filles et un fils, Paul Louis Goujet (1853-1919), commandant dans l’infanterie, chevalier de la Légion d’honneur.

écoles Joinville

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18 septembre 2017 1 18 /09 /septembre /2017 01:01

Anatole Félix Imbault (qui orthographiera fréquemment son prénom Félise) naît le 27 mars 1838 à Chauvigny (Vienne). Il est le fils de Marguerite Guyonnet et de son époux Jean Félix Imbault, pâtissier.

Vivant à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne) avec une plumassière, Joséphine Docrémont, ils ont un premier enfant en juin 1865. Ils se marieront 7 ans plus tard, en septembre 1872, dans la commune voisine de Joinville-le-Pont et auront deux autres filles.

Félix Imbault exerce le métier de cuisinier, les communes des bords de Marne accueillant désormais de nombreux parisiens venus faire du canotage ou profiter des guinguettes, grâce en particulier au train de la ligne de Vincennes.

La guerre de 1870, avec la bataille de Champigny, qui fait plus de 2 000 morts, l’évacuation de la population de Joinville, la destruction du pont sur la Marne puis l’occupation allemande en 1871 ralentissent cependant le développement du tourisme de fin de semaine, qui est également touché par les inondations de 1875. Il reprend de plus belle dans les dernières années de la décennie. Imbault devient restaurateur, exploitant un établissement quai Beaubourg (act. quai du Barrage) à partir de 1875.

Proche de plusieurs libres-penseurs (le cordonnier Eugin Thime, le charpentier QueveutDieu Ythier ou l’oiseleur Edmond Zo), Imbault est candidat lors des élections municipales de 1884. Il est élu au second tour, en compagnie de plusieurs radicaux comme Alphonse Demeestère et Henri Diot. Il recueille alors 204 suffrages, les candidats qualifiés de réactionnaires par la presse radicale ayant eu une moyenne de 56 voix au premier tour. Le maire est le républicain Gabriel Pinson.

En 1885, Imbault est désigné comme délégué sénatorial sur une liste entièrement radicale. Il figure cependant parmi les modérés de cette tendance, refusant par exemple de rejoindre la liste du comité radical, de tendance plus progressiste, constituée pour le scrutin local de 1888.

Il est réélu en mai 1888 dès le premier tour sur la liste du maire sortant, qui emporte 18 des 21 sièges à pourvoir, tandis que le comité électoral radical-socialiste aura trois élus (Demeestère, Diot et Louis Vaudey). Imbault obtint 308 voix (56% des suffrages exprimés). Un radical modéré, Eugène Voisin, remplace comme maire en juillet de la même année Pinson, décédé.

Lors de l’élection législative partielle de janvier 1889, qui oppose le général Boulanger au radical Édouard Jacques, Imbault prend position en faveur de ce dernier avec cinq autres élus de la ville et une vingtaine de citoyens.

De nouveau délégué sénatorial en 1891, il prend également part à l’organisation de manifestations radicales. Il participe à la première séance publique de compte-rendu de mandat du conseil municipal organisée en octobre 1891 sous l’impulsion de Jules Ferdinand Baulard, conseiller général, Demeestère et Henry Vaudémont.

Au cours du scrutin municipal de mai 1892, Imbault est reconduit dès le premier tour sur la liste Eugène Voisin, qui a le soutien de tous les radicaux ; il recueille 378 voix pour 639 suffrages exprimés (59%). La liste du maire emporte 22 des 23 sièges à pourvoir, face à une liste conservatrice qui n’en aura qu’un. Sensible aux questions économiques de par son statut d’ancien commerçant, Imbault siège dans les commissions des fêtes, du marché, de l’octroi ainsi que la commission scolaire.

Il est encore délégué sénatorial suppléant en décembre 1893 et en mars 1896. À l’occasion du compte-rendu de mandat en avril 1896, Henry Vaudémont commente ainsi son activité dans l’hebdomadaire radical Voix des communes : « Chapuis et Imbault vont passer l’hiver à Nice ou en Algérie et l’été aux bains de mer. »

À l’occasion des élections municipales de mai 1896, Imbault est une fois de plus réélu sur la liste unique conduite par le maire, Eugène Voisin. Son rôle politique semble cependant réduit, et il cesse par exemple de figurer dans les délégations d’électeurs sénatoriaux. Il n’est pas candidat sur la liste du maire en 1900.

Anatole Félix Imbault, qui quitte Joinville après 1906, est décédé à Saint-Mandé (Seine, act. Val-de-Marne) le 6 mars 1923. Il était âgé de 84 ans.

Joinville, quai Beaubourg

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2 septembre 2017 6 02 /09 /septembre /2017 01:01

Charles Hippolyte Pinson naît le 2 avril 1793 dans une commune qui s’appelle, depuis peu, La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur et qui deviendra plus tard Joinville-le-Pont.

Il est le fils de Laurent François Pinson (1755-1814), marchand de bois et de Jeanne Marguerite Mathieu (1764-1843). En 1791, Laurent François Pinson est le deuxième officier municipal de la commune, avec Edme Lheureux, le premier maire de la commune, qui compte alors 400 habitants. Laurent François Pinson est nommé maire en 1800 par le préfet de la Seine, Nicolas Frochot, lors du rétablissement de cette fonction, supprimée en 1795. Il meurt en fonction le 27 décembre 1814 dans sa commune.

Le frère aîné d’Hippolyte Pinson, Laurent-Nicolas Pinson (1788-1867), également marchand de bois devient à son tour adjoint au maire en 1822 (ou peut-être en 1821), le maire étant Claude Joseph Jacmart. Il est maire en 1830. C’est lui qui obtient en 1831 du roi Louis-Philippe que la commune soit désormais appelée Joinville-le-Pont en l'honneur de François d'Orléans, prince de Joinville (1818-1900), troisième fils de Louis-Philippe. Il s’agit pour lui de marquer, de manière définitive, la séparation de Joinville et Saint Maur, qui ne formaient qu’une seule paroisse avant la Révolution de 1789. Il reste maire jusqu’en 1843.

Hippolyte Pinson travaille à Joinville-le-Pont en qualité de menuisier. Le bois, qui arrive par flottage sur la Marne jusqu’au port et au pont de Joinville, est sans doute la principale source d’activité économique de la commune au début du 19ème siècle et la plupart des membres de la famille Pinson ont un métier dans ce domaine. Dans les années 1850, Hippolyte Pinson indique exercer la profession de propriétaire.

Il se marie le 16 mars 1815 à Nogent-sur-Marne avec Adélaide Henriette Beuzeville (1797-1879). Ils auront trois enfants, dont deux meurent en bas âge.

Hippolyte Pinson devient en 1852 adjoint du grammairien Charles Pierre Chapsal, maire de Joinville. Il continue d’exercer cette fonction quand Chapsal, mort en fonction en 1858, est remplacé par son fils adoptif, Auguste Courtin. Le conseil municipal compte alors 16 membres, dont un seul adjoint. Hippolyte Pinson reste en fonction jusqu’aux élections de 1870, qui suivent la chute de l’empire.

Hippolyte Pinson signe une grande partie des actes d’état civil pendant la période de son mandat. C’est lui qui marie, le 23 septembre 1869, le grand économiste français Léon Walras, alors âgé de 35 ans, qui épouse une Joinvillaise, Honorine Ernestine Ferbach, avec laquelle il a déjà eu deux enfants. Léon Walras indique avoir son domicile à Joinville, mais je n’ai, pour l’instant, pas trouvé de sources sur l’éventuel séjour dans la cité de l’inventeur de la théorie de l’équilibre général.

Hippolyte Pinson meurt le 20 février 1881 à Joinville le Pont à l'âge de 87 ans. Son neveu, Gabriel Pinson (1835-1888), était alors maire de Joinville-le-Pont depuis 1878 et le reste jusqu’à sa mort en 1888.

Une rue de Joinville-le-Pont est nommée « Hippolyte Pinson » ; on y trouve notamment la poste principale et un important groupe de logements. rue Hippolyte Pinson, Joinville

Depuis la Révolution, sur une période de 98 ans, des membres de la famille Pinson auront siégé comme adjoint ou maire pendant au moins 68 ans, dont Hippolyte pour un total de 44 années. Il est d’ailleurs étonnant de remarquer que trois maires de Joinville portèrent le nom de Pinson, mais qu’ils ne sont, eux, célébrés par aucune voie ni aucun bâtiment.

 

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28 juin 2017 3 28 /06 /juin /2017 01:01

Charles Eugène Buchot naît à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne) le 2 février 1814. Il est le fils Marie Antoinette Guiard et de son époux, Augustin Frédéric Buchot, carrier.

Comme son père, Buchot sera tailleur de pierres, mais il vendra également du vin. En février 1836, il se marie, toujours à Saint-Maur où il réside, avec Joséphine Corbet. Ils s’installent dans la commune voisine de Joinville-le-Pont vers 1840 et auront cinq enfants.

Pendant la révolution de 1848, Buchot fait partie, selon les archives militaires d’un Club de Joinville. Il est arrêté en juillet 1848 sans motif précisé avec six autres habitants de sa commune, également commerçants ; il est remis en liberté le lendemain. Les autres mis en cause sont élargis en même temps : Adolphe Candellé 41, ans, marchand de vins ; Pierre Joseph Destombes, 44 ans, dégraisseur de laines ; Louis Henri Gant ou Gaut, 35 ans, boulanger ; Jean Baptiste Marillier, 33 ans, restaurateur et Alphonse François Poirier, 30 ans, marchand de vins. Seul Eustache D'Heurle, 32 ans, tonnelier, est condamné à la transportation et meurt à Brest au cours de son transfert.

Eugène Buchot réside toujours à Joinville-le-Pont en 1850. Il meurt le 25 octobre 1869 à Paris (15e arr.) ; il était domicilié rue du Faubourg Saint-Antoine à Paris (12 arr.). Âgé de 55 ans, il exerçait encore son métier de tailleur de pierres.

Il était l’arrière-petit-fils de Jean Buchot (1740-1799), ouvrier journalier, co-auteur du cahier de doléances de La Varenne-Saint-Maur en 1789. Il était également petit-neveu de Pierre Buchot, et cousin de ses trois fils Pierre Nicolas, Étienne Nicolas et Louis, tous officiers et décorés de la Légion d’honneur.

Granger, Révolution 1848

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10 juin 2017 6 10 /06 /juin /2017 01:01

Firmin Victor Cadot (1816-av. 1890), tonnelier puis marchand de vins en gros, conseiller municipal de Joinville-le-Pont (1858-1870).

Firmin Victor Cadot, naît le 9 janvier 1816 à Champvallon (Yonne). Il est le fils d’un tonnelier Edme Gilles Cabot, et de son épouse Anne Catherine Bernier.

Il exercera d’abord le même métier que son père avant de devenir marchand de vins en gros. Il s’installe à Joinville-le-Pont où il épouse, en 1843, Mélanie Marguerite Grancher, 25 ans, femme de chambre à Paris, fille d’un cultivateur d’Eurville (Haute-Marne). Ils auront quatre enfants, dont deux meurent en bas âge.

En 1858, Firmin Victor Cadot entre au conseiller municipal en même temps qu’Auguste Courtin, qui devient maire de la commune après le décès de son père adoptif, Charles Pierre Chapsal. Cadot est reconduit dans cette fonction en 1865, toujours avec Courtin comme maire. Il ne siège plus au conseil municipal après l’avènement de la troisième République.

Firmin Victor Cadot est signalé comme décédé au mariage de son fils en 1890. En 1875, il avait effectué un don ou un legs à la fabrique de la paroisse de Champvallon, sa commune de naissance.

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29 mai 2017 1 29 /05 /mai /2017 01:01

Antoine Roche naît le 1823 à Urzy (Nièvre). Il est le fils d’ouvriers, François Roche et Anne Page. Lui-même devient apprenti-forgeron à 11 ans. il acquerra une certaine aisance puis deviendra chauffeur de machines mécaniques.

Installé dans les Côtes-du-Nord à Plémet (act. Les Moulins, Côtes-d’Armor), il épouse Marie Rosalie Florentine Cuq et aura quatre enfants.

Il arrive à Joinville-le-Pont avant 1876, où il s’établit comme marchand de vins, résidant rue du Viaduc, dans le quartier populaire du Canal.

En 1881, il est élu conseiller municipal de la commune. Le maire est Gabriel Pinson, républicain. En septembre 1882, il est nommé membre de la commission municipale scolaire, alors que lesdites commissions viennent d’être instituées par la loi du 28 mars 1882, relative à l'obligation de l'instruction primaire, instaurée l’année précédente, pour surveiller et encourager la fréquentation des écoles.

Son décès le 28 janvier 1886 à Joinville à 62 ans, après une longue maladie, est salué par Eugin Thime, bottier et animateur du groupe local de la libre-pensée. Au cimetière, une collecte est faite au profit de la caisse des écoles municipale.

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17 avril 2017 1 17 /04 /avril /2017 01:01

Chéri Édouard Alexandre Arnaud naît le 11 août 1875 à Paris. Il est d’abord sellier à Paris, reprenant l’activité de son père, Jean Chéri Arnaud ; il se présente ultérieurement comme négociant et enfin comme industriel. Marié avec Charlotte Louise, Chéri Arnaud a un fils, Charles Édouard, mort à 17 mois en 1912 et une fille, Angèle.

Installé à Joinville-le-Pont au début du vingtième siècle, dans le quartier de Polangis (avenues Jamin puis. du Château), Arnaud s’engage en mai 1908 sur la liste conduite par le maire sortant, Eugène Voisin, et soutenue par le comité radical-socialiste. Il est élu au second tour de scrutin avec 574 voix pour 1188 suffrages exprimés (48%) sur 1363 inscrits. La liste radicale a 22 élus sur 23 face à une liste de droite (Moulinet, Provin, Dalbavie) qui emporte un siège et une liste socialiste (Lebègue, Lacroix).

Cependant, dès 1909, Arnaud se montre critique vis-à-vis de la majorité radicale, et notamment de son animateur, Louis Rey. Ce dernier estime dans l’hebdomadaire radical Voix des communes (1911/12/08) que « Arnaud était un genre de m’as-tu-vu qui acceptait d’être conseiller municipal comme il aurait accepté d’être tambour-major de la Garde nationale, pourvu qu’il fût bien en évidence. »

Chéri Arnaud est président d’une société lyrique joinvillaise, La Pensée, en 1908. Il est également à la tête d’une structure de prévoyance, l’Assurance fraternelle en 1910. En 1913, il devient président de l’association humanitaire Union fraternelle des communes de Saint-Maur, Joinville et Saint-Maurice (ancienne société Saint-Nicolas). Lors des inondations historiques de la Marne en janvier 1910, Arnaud est très actif dans l’organisation des secours ; son quartier de Polangis est très largement submergé.

À l’occasion d’une crise déclenchée en 1911 suite à un incident dans une école, dénoncé par Rey, Arnaud rejoint Henri Vel-Durand, Beauvais, Poitevin, Watrinet et Mermet pour s’opposer frontalement au maire et à la majorité des radicaux-socialistes. Il plaide pour le remplacement du maire, qu’il estime trop âgé (il a alors 76 ans et se retirera l’année suivante). Arnaud donne se retire du comité radical-socialiste en février 1911. Avec six collègues, il démissionne du conseil municipal en mars 1911 ; il est réélu en avril avec le soutien des radicaux dissidents, de la droite locale et des socialistes SFIO.

Lors du scrutin municipal général de mai 1912, Arnaud figure sur la liste de Mermet, chef de file des radicaux dissidents, qui fusionne au second tour avec les libéraux et les socialistes SFIO pour emporter les 23 sièges face aux radicaux-socialistes.

Pendant la première guerre mondiale, Arnaud, qui a 39 ans, est mobilisé, d’abord au ministère de la guerre puis, en 1915, dans un régiment du génie.

Lors du scrutin municipal de novembre 1919, il figure sur la liste d’union républicaine et sociale, qui regroupe des radicaux dissidents, dont le futur maire Henri Vel-Durand, adjoint sortant, des radicaux-socialistes et des socialistes indépendants. Elle s’oppose à une liste libérale ainsi qu’à une autre soutenue par la SFIO et remporte la totalité des sièges.

Au cours des élections suivantes, en mai 1925, Arnaud est candidat en septième position sur la liste d’Union républicaine pour la défense des intérêts communaux, qui regroupe les anciens radicaux dissidents et les conservateurs ou libéraux. Elle obtient au premier tout 1080 voix en moyenne pour 2275 suffrages exprimés, soit 47,5% ; il y avait 2761 inscrits. Face à elle, le cartel des gauches coalisait les radicaux-socialistes, la SFIO et des socialistes indépendants et recueille 648 voix, soit 28,4% ; la liste du Bloc ouvrier et paysan se classait troisième avec 480 votes (21,1%). Au second tour, Arnaud et tous ses colistiers sont élus. Vel-Durand, reconduit au poste de maire, décède en cours de mandat. Lors des élections partielles organisées en septembre 1928 pour le remplacer, c’est une liste du cartel des gauches qui remporte les trois sièges vacants (le radical-socialiste Briolay, le socialiste indépendant Scornet et le socialiste SFIO Roger) face à celle des vainqueurs de 1925 et à une liste communiste – dont les votes seront partiellement invalidés, car elle comprenait une candidate, ce qui était alors interdit. Stephen Durande, candidat de la majorité de 1925, est cependant élu maire.

Lors des élections générales qui suivent, en mai 1929, Arnaud sollicite le renouvellement de son mandat en se présentant sur la liste de concentration républicaine, dirigée par Stephen Durande. Dans une même configuration que celle de 1925, la liste de droite est distancée au premier tour avec une moyenne de 825 voix alors que le cartel des gauches en a 910 et les communistes 391. Malgré le maintien des candidats Pcf, la gauche socialiste et radicale accentue son score au second tour, avec une moyenne de 1025 suffrages, 929 pour la municipalité sortante et 278 pour les communistes. Si la liste de concentration républicaine garde cinq sièges, Arnaud et Stephen Durande sont battus ; avec 22 sièges, Georges Briolay, l’héritier d’Eugène Voisin, défait en 1912, prend sa revanche et devient maire.

Arnaud était titulaire de plusieurs décorations : médaille de bronze pour actes de dévouement pendant les inondations de la Marne en 1910, médaille d'argent toujours pour actes de dévouement en 1925 ; mention honorable de la mutualité en 1913 ; chevalier du Mérite agricole en 1911 et officier en 1926.

Chéri Édouard Alexandre Arnaud meurt le 25 février 1931 à Joinville. Il avait 55 ans.

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25 mars 2017 6 25 /03 /mars /2017 00:01

Charles Constant Baudon naît le 1er décembre 1817 à Orléans, Loiret. Il est le fils naturel de Marie Magdeleine Baudon.

Caporal au 7e Régiment d’infanterie légère à Rocroi, Ardennes, il prend un congé illimité pour épouser en octobre 1843 Adélaïde Hermance Point, repasseuse. Ils auront au moins un enfant. Il se lance dans les affaires, et exerce son activité entre sa ville natale d’Orléans (1865) et le département de la Seine (Pantin, 1864 ; Créteil, 1876 ; Joinville-le-Pont, 1888).

Veuf en 1858, Charles Baudon épouse en juillet 1865 à Orléans Jeanne Renée Perrine Quentin.

Vivant en 1876 à Créteil, il est installé en 1888 à Joinville-le-Pont mais n’y réside peut-être pas. Il s’y engage en politique auprès des radicaux-socialistes. En mai de cette année, il rejoint la liste du comité électoral républicain radical-socialiste pour les élections municipales conduite par Alphonse Demeestère, conseiller sortant, avec Henri Diot, également sortant. Elle comprend également quelques socialistes-révolutionnaires, comme Charton et Boguet. Le programme de la liste, sans doute la première à afficher un engagement politique dans la commune, est présenté dans une réunion publique le 2 mai où près de 300 électeurs sont présents selon la presse locale.

Les candidats de gauche s’opposent à la liste du maire sortant, Gabriel Pinson, républicain de tendance plus conservatrice. La liste radical-socialiste obtiendra trois élus au second tour (Diot, Demeestère et l’ancien conseiller municipal Zéphirin Vaudey) tandis que la majorité reconduite emporte les dix-huit autres sièges.

Présent en 10e position sur la liste du premier tour, Baudon obtient moins de 190 voix tandis que les candidats de la liste Pinson recueillent en moyenne 302 suffrages.

En janvier 1889, Baudon est signataire d’un appel lancé par l’Union des républicains du canton de Charenton à voter pour le candidat radical Jacques contre le général Boulanger, populiste, lors d’une élection législative partielle.

Lors des échéances électorales suivantes, Baudon est un des piliers des réunions publiques. Il intervient par exemple en avril 1890 dans une rencontre contradictoire des candidats Laffont (radical-socialiste) et Rénier (parti ouvrier). Il préside en octobre 1895 à Joinville la séance de compte-rendu de mandat du député radical-socialiste Jules-Ferdinand Baulard. L’année suivante, il est de nouveau assesseur lors des réunions de compte-rendu de mandat des élus municipaux radicaux en mai, puis du député encore en octobre. Il est à l‘origine d’un ordre du jour de soutien à Baulard.

Ce sera sa dernière intervention publique connue à 78 ans. la date et le lieu de son décès ne sont pas connus.

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5 mars 2017 7 05 /03 /mars /2017 00:01

Pierre Victor Bainville naît le 2 frimaire an 5 (22 novembre 1796) à La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur. Il est le fils de Jean Victor Bainville, artisan du bâtiment, et de Marie Jeanne Lheureux, fille et nièce de deux des premiers maires du village.

Il exerce le commerce de bois en gros, activité majeure sur les bords de Marne qui reçoivent du bois flotté venant des plateaux en amont. Cette activité lui procure une certaine aisance puisqu’il sera, en 1848, le troisième contribuable le plus imposé.

Il épouse Edmée Adèle Charlotte Legry, avec laquelle il aura quatre enfants, dont deux mourront en bas âge.

Comme son père, Pierre Victor Bainville siège au conseil municipal où il est élu, sans doute en 1838, à l’occasion d’un scrutin partiel ; il est seul candidat et obtient 43 voix pour autant de votants sur les 65 électeurs censitaires. En 1837, il n’avait pas été élu dans un autre scrutin.

En 1840, il est réélu pour six ans et arrive en tête des candidats, avec 34 suffrages pour 43 participants et 64 inscrits. Il devance notamment l’homme de lettres et futur maire, Charles-Pierre Chapsal. Le préfet le nomme adjoint au maire Laurent Nicolas Pinson.

En juillet 1843, un conflit provoqué par Chapsal, grammairien célèbre et plus grosse fortune locale, conduit à la démission du maire, que Chapsal remplace, et de Bainville, qui cède son poste d’adjoint à Charles Hippolyte Pinson, tout en restant au sein du conseil. Dans sa lettre de démission envoyée au préfet, Bainville argumente sur ses affaires commerciales qui seraient trop prenantes.

Il est réélu, en principe pour six ans, en juin 1846, arrivant cette fois-ci troisième avec 38 votes sur 50 votants et 67 inscrits. Peut-être continue-t-il à siéger dans les conseils municipaux qui sont renouvelés à partir de 1848, mais il n’est plus membre de l’assemblée locale en 1865.

Par contre, il exerce la fonction de répartiteur de l’aide sociale pour le compte du bureau de bienfaisance communal en 1868. Pierre Victor Bainville décède en 1870, à l’âge de 73 ans.

Son frère cadet Jean Porphyre va également être conseiller municipal de Joinville, de même que son fils aîné, l’écrivain Louis Camile Bainville.

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