Louis Henri Edmond Clerté naît le 26 mars 1872 à Poitiers (Vienne). Il est le fils de Radegonde Marie Bouet et de son époux Louis Joseph Clerté, libraire.
Exerçant la profession d’employé de commerce, Edmond Clerté va résider dans plusieurs villes françaises : Bordeaux, Gironde (1894-1895), Soissons, Aisne (1897 puis 1901), Rouen, Seine-Inférieure (act. Seine-Maritime), Flers, Orne (1902-1915), Versailles (1919).
Lors de son premier mariage avec Julie Annette Calais, piqueuse, en septembre 1897 à Reims (Marne), Clerté indique être domicilié dans cette ville. Son père, toujours libraire à Poitiers, a refusé son consentement à ce mariage.
Pendant la première guerre mondiale, Edmond Clerté, qui avait eu un service militaire écourté du fait de l’engagement de son frère Léon Clerté, est mobilisé d’abord comme confectionneur chemises à Flers puis, en octobre 1915, au 20e escadron du train.
Peut-être pour se rapprocher de son frère Léon, qui réside depuis 1904 à Nogent-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne) et exploite une agence immobilière dans la commune voisine de Joinville, Edmond Clerté vient s’installer à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en 1928. Il est alors divorcé et va exploiter un café situé 25, rue de Paris, à proximité de la mairie.
S’intéressant aux questions corporatives, Clerté est en 1934 membre du bureau de l’Union des commerçants et industriels de Joinville-le-Pont, présidée par Lucien Girard, où il est archiviste. La même année, il se présente comme membre fondateur du Comité d’action et de défense commerciale du département de la Seine et il est délégué à Joinville de l’Union syndicale des hôteliers restaurateurs et débitants de Paris et sa banlieue.
En politique, Clerté est adhérent au Comité d’union républicaine et d’action sociale, présidé par Émile Lecuirot. Ce comité, qui regroupe la droite locale, conservatrice et libérale, négocie avec les radicaux-socialistes la formation d’une liste lors d’élections municipales en octobre 1934, suite à la démission ou au décès de dix élus de 1929, où une majorité du cartel des gauches avait conquis la municipalité.
La liste commune est soutenue par un Comité de coordination pour la défense des intérêts de Joinville, emmené par Léon Lesestre et Émile Herluison, radical-socialiste. Edmond Clerté et ses colistiers se présentent comme des « hommes nouveaux, indépendants », mais annoncent ne pas pouvoir faire de miracles en sept mois, durée du mandat municipal restant à courir avant les élections générales. Leur programme propose de « continuer l’œuvre déjà accomplie dans l’aménagement et l’embellissement de notre cité et envisager toute compression budgétaire susceptible d’être réalisée dans les conditions actuelles. »
Trois autres listes se présentent pour les dix postes à pourvoir lors de ce scrutin : celle d’un Groupe indépendant, qui comprend également des radicaux-socialistes, du parti socialiste SFIO, ancien partenaire de la majorité municipale du maire radical Georges Briolay, et enfin celle du parti communiste.
La liste de Concentration républicaine arrive en tête au premier tour, Clerté obtenant 838 votes pour 2 297 suffrages exprimés (36,5%) et 2 360 votants sur 3 225 inscrits. Après le désistement du Groupe indépendant et des socialistes, la liste Concentration l’emporte au second tour face aux communistes avec une moyenne de 1 105 voix contre 745. Clerté est élu avec 1 103 suffrages sur 1 903 exprimés (58%) et 1 964 votants.
Lors des élections municipales générales de mai 1935, Clerté est de nouveau candidat sur la liste d’Union des républicains, qui regroupe conservateurs et libéraux, mais s’oppose à celle des radicaux-socialistes et de socialistes indépendants, emmenés par le maire sortant Georges Briolay. Deux listes socialiste et communiste sont également en lice. Composée par Bautsch et Béal, la liste de droite arrive en tête au premier tour, Clerté recueillant 930 votes pour 2 856 suffrages exprimés (36,5%) et 2 360 votants sur 3 225 inscrits. Au second tour, la liste de droite s’oppose toujours à celle des radicaux-socialistes et à la première liste d’Union de la gauche, née de la fusion de celles du PCF et de la SFIO. Avec une moyenne de 1 160 voix, contre 1 100 à la gauche et 566 aux radicaux, la droite emporte la mairie avec 25 sièges contre deux. Léon Lesestre est élu maire.
Clerté semble proche du parti social français (PSF), formation d’extrême droite du colonel de La Rocque, dont la section locale est présidée par un de ses colistiers, le futur maire de Joinville Georges Defert. Les permanences du PSF pour le canton (Saint-Maur, La Varenne, Joinville, Créteil, Bonneuil) se font dans son café, 25, rue de Paris. Le programme du PSF se résume par le slogan « travail, famille, patrie » ; cependant, le colonel de La Rocque ne se ralliera pas au régime de Vichy.
Edmond Clerté se remarie en octobre 1937 à Vincennes avec Léonie Poirier. Il meurt peu de temps après, le 18 mars 1938 et son décès est transcrit sur l’état-civil de Joinville où il résidait toujours. Il était âgé de 64 ans. L’organe du PSF, Le Petit Journal, publie sa nécrologie.
Un autre Clerté, peut-être un fils ou un neveu, poursuit l’exploitation du café. Il est secrétaire de la section locale du Syndicat des employés de la confédération chrétienne CFTC en 1937-1938. Cette section est liée par plusieurs membres au PSF, lequel se réunit encore au café Clerté en novembre 1938.
Carte postale de Poitiers éditée par Clerté père
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