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19 septembre 2021 7 19 /09 /septembre /2021 00:01

Début de la biographie de Géraud Venzac

Géraud Jean Marie Venzac naît le 9 juin 1901 à Raulhac (Cantal). Il est le quatrième des dix enfants de Marie Pichot et Antoine Venzac. Son père est vacher, cultivateur et garçon de ferme tandis que sa mère est modiste. En 1921, ses parents sont devenus boulangers, toujours à Raulhac.

Géraud Venzac entame des études ecclésiastiques au séminaire de Saint-Flour, siège du diocèse historique de la Haute-Auvergne. À ce titre, il aurait pu obtenir un sursis pour le service militaire mais il y renonce. Il est donc incorporé en octobre 1921 au 92e régiment d’infanterie. Il est nommé caporal en mars 1922 puis caporal-fourrier en juin. En mai 1923, il devient sous-officier comme sergent-fourrier. Démobilisé en octobre, il suivra ultérieurement dans la réserve les cours de l’école de perfectionnement des sous-officiers de réserve, sera nommé sergent-chef en janvier 1933 et recevra des témoignages de satisfaction du général commandant de la région militaire et du ministre de la défense.

Ordonné prêtre du diocèse de Saint-Flour en mars 1926, il devient professeur à l'Institution Saint-Eugène d'Aurillac. Il y reste deux ans.

Il rejoint ensuite Paris où il étudie les lettres classiques, à l'Institut catholique de Paris. Il est diplômé au titre des études grecques en juin 1930 avec la mention Bien.

Le premier ouvrage important de Géraud Venzac paraît en février 1936. Intitulé De Chateaubriand à Barrés, au pays de leur enfance. La Revue des lectures considère qu’il peint les paysages et les âmes de la Bretagne, la Bourgogne, les Ardennes, la Lorraine où il recherche également les traces de Lamartine, Renan, Taine et Victor Hugo. Mgr Calvet, qui préface le livre, le félicite : « Ce qui fait la valeur et le charme prenant de vos études, c'est le don barrésien de déceler le spirituel dans la gaine de la matière ». Même si Maurice Barrès, lui aussi lié au Cantal, est alors passé de mode, le livre est réédité en 1952 et obtient un soutien critique très marqué.

Au début de la deuxième guerre mondiale, Géraud Venzac est mobilisé en septembre 1939 au sein du 404e régiment de pionniers. Après sa démobilisation, il devient pour l’année 1941-1942, maître de conférences de littérature française à la Faculté des Lettres de l'Institut catholique. Il supplée Mgr Jean Calvet, titulaire de la chaire, notamment dans l’apprentissage du latin. Il est nommé professeur en 1946. La même année, Mgr Henri Pinson, évêque de Saint-Flour, le nomme chanoine honoraire de la cathédrale Saint-Pierre.

L’abbé Venzac vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), rue de Paris, dans le domaine du château du Parangon, utilisé alors par les Petites Sœurs de l’Assomption, qui y ont installé un centre infantile. Géraud Venzac s’implique dans la vie intellectuelle locale, contribuant notamment à la revue historique Le Vieux Saint-Maur, quartier tout proche qui abrite l’ancienne abbaye de Rabelais.

En 1949, il adhère à la Société d’histoire ecclésiastique de la France. Venzac publie des articles sur des sites religieux, comme sur l’abbaye Sainte-Scholastique de Dourgne (Tarn) ou des comptes-rendus bibliographiques, tels celui sur L’Amour de Jésus chez sainte Thérèse de Lisieux publié par le théologien André Combes.

Au début des années 1950, le chanoine Venzac, devenu titulaire de la chaire de littérature de l’Institut Catholique, se consacre à l’écriture de sa thèse, commencée vers 1939, et dirigée par le poète et agrégé de lettres, Maurice Levaillant. Elle comporte deux parties : la principale, Les origines religieuses de Victor Hugo et la secondaire, Les premiers maîtres de Victor Hugo. Il la soutient en juin 1954 à l’université de la Sorbonne à Paris et devient docteur ès-lettres avec la mention très honorable et les félicitations du jury.

Dans Les origines religieuses de Victor Hugo, le professeur Venzac assure que « Victor Hugo n’a jamais été catholique au sens profond du terme, il n’a jamais communié, ne s’est jamais confessé, et, qui plus est, il n’a probablement jamais été baptisé ». L’auteur établit ainsi une jeunesse assez différente du tableau, classique à cette époque, d’un Hugo né dans un milieu traditionnaliste et catholique. Mgr Calvet, constatant que Géraud écarte l’idée d’une confession à Félicité Robert de Lamennais, prêtre, philosophe et député républicain, et commente : « Il faut renoncer à cette image romantique du poète des tonnerres absous par l'archange foudroyé. »

Avec Les premiers maîtres de Victor Hugo, il établit l’identité et l’histoire des enseignants qui influencèrent Hugo, à rebours de certaines lignes du poète, les qualifiant de vieux prêtres.

La prestation de Géraud au cours de sa thèse est remarquée par la presse. Le Monde relève que c’est Hugo lui-même qui avait écrit « J'ai commencé, comme tout le monde, par être catholique et royaliste » et avait parlé de l'éducation cléricale qu'il aurait reçue, ce qui avait amené ses biographes à croire en une phase catholique de la pensée de Victor Hugo, qui aurait marqué sa philosophie ultérieure ; le quotidien parisien remarque que, en établissant que l’enfance de Hugo a baigné dans une indifférence religieuse totale et un entourage voltairien, Venzac réduit en poussière une légende, en tant que « pourfendeur de haute classe et de grand mérite. »

Tout aussi favorable au professeur, Le Figaro Littéraire est dithyrambique et le philologue Maurice Rat écrit : « Jamais peut-être, je le dis tout de suite, exposé plus lumineux, plus sincère, plus neuf, n'emporta plus vite l'adhésion. L'amphithéâtre Quinet était plein ». Il remarque la durée de la soutenance, cinq heures, les applaudissements nourris, et relève la formule de Maurice Levaillant : « Il avait la religion de sa mère, laquelle n'en avait pas. »

À suivre

Géraud Venzac, à droite

 

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14 juillet 2020 2 14 /07 /juillet /2020 00:01

Daniel Chagnon naît le 30 mars 1929 à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils d’Adrienne Renz et de Marcel Chagnon.

Ses parents exploitent dans le quartier de Polangis, à Joinville-le-Pont, une guinguette, le Petit-Robinson. Jouissant d’une évidente aisance, Marcel Chagnon fut le premier du quartier à disposer d’un véhicule automobile.

La famille de son père est originaire de Corrèze. Sa mère est issue de deux familles ayant une grande réputation dans le milieu du cirque, en France pour sa grand-mère, et en Allemagne pour son grand-père. Léopold Renz était un écuyer-voltigeur ; Gabrielle Carré a été danseuse de l'Opéra de Paris et dresseuse de chiens.

Très doué en matière sportive, Daniel Chagnon envisageait de rejoindre l’école des sports de Joinville, institution nationale d’origine militaire, située dans le Bois de Vincennes. Pendant son service militaire (1948-1949), il intègre le Groupement sportif interarmées, ancêtre du Bataillon de Joinville, où il devient moniteur.

Pendant la deuxième guerre mondiale, sa mère, selon des témoignages de l’ancien maire communiste de Joinville, Robert Deloche, et de l’historien local Michel Riousset, Adrienne Chagnon, toujours propriétaire du Petit-Robinson, prend une part active à la Résistance. Après la Libération, elle est une des toutes premières conseillères municipales, élue en 1945 à Joinville lorsque les femmes obtiennent le droit de vote.

Daniel Chagnon va être très rapidement attiré par les métiers du cirque. Des cousins de sa mère, Tilly et Henry Rancy, ayant fait construire une villa avenue Racine, à proximité de chez eux, par l’entreprise de maçonnerie de son grand-père. Le cirque Rancy était un des plus célèbres de France pendant l’entre-deux guerres. En 1946, parès le redémarrage des tournées du cirque Rancy, Daniel Chagnon accompagne sa cousine Sabine Rancy qui l’initie à l’équitation. Ils se marient à Lyon, en mars 1950, dans une cérémonie de prestige célébrée par Édouard Herriot, maire de la ville et ancien président du conseil.

Pour lancer sa carrière circassienne, Daniel Chagnon adopte le pseudonyme de Dany Renz. Il s’initie aux différents arts du cirque, avec ses beaux-parents mais aussi Gustave Fratellini pour l'acrobatie ou Philippe Ricono pour la voltige ainsi que le dressage de fauves avec les Bouglione ou le trapèze volant avec les Rénolds et les Antarès. Jongleur, il fait également, à l’occasion, des numéros de clown.

Avec son cheval comédien Dynamite, Dany Renz devient un écuyer-voltigeur reconnu internationalement. Il présente des numéros qui vont avoir une forte notoriété, comme Robin des bois dans lequel il mêle voltige, danse classique, tir à l’arc et cinq à sept sauts périlleux consécutifs sur un cheval au galop. Il reçoit en 1955 à Toulouse l’Oscar du cirque. Il fait partie de la troupe qui représente le cirque français à Moscou en 1958. En 1961, il monte un nouveau numéro, Kid Callagan.

 

À la retraite de Tilly et Henry Rancy en avril 1964, le cirque Sabine Rancy est créé et Dany Renz devient de la société Monde et Cirque qui le gérait. Avec 5 000 places, leur chapiteau était le plus grand de France. Il continue cependant son activité artistique avec Zorro (1965), La Veuve joyeuse (1967), Féérie au Népal (1968) et Tarass Boulba (1969), pour lequel il est gratifié en 1969 à Madrid d’un second Oscar.

Dany Renz meurt le 17 juin 1972, officiellement à Brioude (Haute-Loire). Cependant, selon le journaliste et écrivain Roger Parment, il serait en fait décédé à Clermont-Ferrand. Vers 0h30, Dany Renz, en voulant aider le cornac à embarquer dans sa remorque l’éléphante Chiquita, est mortellement blessé. Hospitalisé d’abord à Issoire puis à Clermont, il décède le matin même. Le soir, Sabine Rancy donna sa représentation avant d’annoncer sa disparition.

La cérémonie religieuse eut lieu le 21 juin en l’église Saint-Anne de Polangis, à Joinville-le-Pont. Dany Renz était revêtu de l’habit bleu de nuit qui avait été son costume de marié et que l’on avait pailleté pour la scène. L’éléphante Chiquita avait été abattue, et son cheval Dynamite mourut en 1973 à Lisieux.

Sabine Rancy poursuit seule l’exploitation du cirque puis se remarie en 1975 avec Ary Larible, grand nom du cirque italien.

 

 

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11 mai 2020 1 11 /05 /mai /2020 00:01

Benoit Bayard naît le 23 décembre 1874 à Monétay-sur-Loire (Allier). Il est le fils aîné des dix enfants de Magdeleine Minard et de son marie Benoît Bayard, cultivateurs métayers, dont trois sont prénommés Benoit.

Alors cultivateur à Diou (Allier), Benoit Bayard épouse dans cette commune, en juillet 1902, Philiberte Tillier, originaire du Pin, résidant alors à Paris (12e arr.).

Installé à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en 1909, les Bayard résident dans le quartier du Centre, rue de Paris. Benoit Bayard est ouvrier à l’établissement de la Monnaie et des médailles (Monnaie de Paris). Il y sera ensuite employé en tant qu’huissier. Son frère Gilbert, qui a épousé une sœur de sa femme, travaille également à la Monnaie et vit dans la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés ; il reprendra, après la première guerre mondiale, le logement occupé précédemment par Benoit Bayard à Joinville.

Au cours du conflit mondial, Benoit Bayard est mobilisé dans le 358e régiment d’infanterie.

Après-guerre, la famille déménage à Viroflay (Seine-et-Oise, act. Yvelines). En 1931, elle vit dans le quartier du Marais, sur la rive droite, rue Julien-Certain.

Selon les archives des historiens de la coopération Jean Gaumont et Gaston Prache, Benoit Bayard adhéra au Parti socialiste SFIO ainsi qu'au mouvement coopératif de consommation à Viroflay.

Benoit Bayard meurt le 3 septembre 1940 à Viroflay. Il était âgé de 65 ans.

Son fils André Bayard fut également militant socialiste SFIO à Viroflay et responsable du mouvement coopératif en Île-de-France.

 

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30 janvier 2020 4 30 /01 /janvier /2020 00:01

Paul Gastal naît le 29 mai 1849 à Anterrieux (Cantal). Il est le fils de Françoise Vergne et de son époux Guillaume Gastal, journalier.

Il est porteur aux halles à Paris et réside rue Sauval (1er arr.). En avril 1876, il épouse dans le même arrondissement Marie Coutarel, laitière, également originaire d’Auvergne. Il devient ensuite crémier puis charpentier.

S’étant installé dans le 20e arrondissement de Paris, rue Stendhal, Gastal s’implique dans le mouvement coopératif. Il est administrateur de la coopérative La Bellevilloise, une fameuse organisation française.

Il participe avec les autres membres du conseil à une souscription pour les grévistes de Fougères en décembre 1904.

C’est probablement Paul Gastal (plutôt que son fils Casimir, également coopérateur mais à l’époque surtout militant politique) qui participe à la Bourse des coopératives socialistes et la représente lors d’une réunion de La Solidarité ouvrière, coopérative de Corbeil-Essonnes, en septembre 1907. C’est également sans doute lui qui représente, avec Besquart, La Bellevilloise lors du sixième congrès national des Coopératives qui se tient à Troyes en mars 1907.

Un article, paru dans le Bulletin de la Bourse des Coopératives socialistes de France, en septembre 1908 sur La grève générale et la coopération, signé Gastal, est peut-être à attribuer à son fils.

Paul Gastal meurt le 25 novembre 1908 alors qu’il est hospitalisé à l'hôpital Tenon de Paris (20e arr.). Il vivait alors rue des Rigoles dans ce même arrondissement. Il était âgé de 58 ans. Le quotidien socialiste L’Humanité lui rend hommage.

Son fils, Casimir Gastal (1879-1962) sera militant socialiste et responsable de plusieurs coopérative à Champigny-sur-Marne, Vincennes et Nanterre notamment.

Son petit-fils, Marcel Gastal (1910-1987) fut également un responsable de l’Union des coopératives et de plusieurs organisations locales et nationales.

Livraison à La Bellevilloise

 

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4 janvier 2020 6 04 /01 /janvier /2020 00:01

Début de la biographie de Marcel Bardiaux

Marcel Bardiaux naît le 12 avril 1910 à Clermont-Ferrand. Il est le fils de Marie Eugénie Amblard et d’Eugène Paul Bardiaux, facteur. Selon son témoignage, son père meurt à la fin de la première guerre mondiale et sa mère le confie à un orphelinat à Paris ; il s’en échappe à onze ans et cherche à embarquer sur un grand voilier au Havre. La police le ramène chez sa mère.

En 1930, Marcel Bardiaux vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où il est artisan électricien depuis 1928. Sur le plan sportif, c’est un des meilleurs kayakistes français. Il est le premier français à utiliser en compétition la technique de l'esquimautage en 1932, obtient le titre de champion de France, reste le meilleur descendeur jusqu'en 1948 et domine, avec Eberhardt, la course en ligne de 1934 à 1939.

Marcel Bardiaux aurait réalisé une traversée de la Manche en kayak. Selon le témoignage qu’il livre au journal L'Homme libre, il a fait de grandes randonnées sur son canoë Belle -Etoile à travers toute la France quand il se lance dans une traversée de l'Europe. Il utilise un canoë de cinq mètres de long, où il a placé ses bagages, dont sa tente, un réchaud et un bidon d'eau potable, dans des sacs insubmersibles.

Il raconte son périple dans l’hebdomadaire Match. Parti de Joinville le 4 mai 1930, il remonte la Marne, emprunte des canaux puis transporte son canoë démontable sur un charriot jusqu’aux sources du Danube, traverse l'Allemagne, l’Autriche, la Hongrie et la Yougoslavie. Il rejoint la mer Noire le 23 août en Bulgarie, essuie une tempête puis rejoint Constantinople (act. Istanbul, Turquie) où il répare son bateau.

Il revient par la mer de Marmara et les Dardanelles, mais casse de nouveau son canoé en doublant le mont Athos et doit s’arrêter trois semaines à Salonique pour remettre la Belle-Etoile en état de poursuivre son voyage. Il atteint le port d’Athènes, Le Pirée, le 11 novembre après une traversée très mouvementée. Mais on lui déconseille de prendre la mer au travers de l'Adriatique, la météo, étant très défavorable. Il emprunte donc un cargo pour rejoindre Naples, où on lui refuse le droit de débarquer, et poursuit donc jusqu’à Marseille.

Il gagne Sète par la mer, puis par le canal du Midi atteint Toulouse après avoir passé une centaine d'écluses. Via la Garonne, il rejoint Bordeaux. Il comptait rentrer à Paris via l'Atlantique et la Manche mais il reçoit une lettre de sa famille lui annonçant son incorporation au service militaire pour le mois de mars. N’ayant plus le temps de suivre son projet, il traîne son chariot jusqu'à Orléans puis rejoint Paris via les canaux, le Loing puis la Seine. Il campe les trois derniers jours sous la neige et le gel. Il accoste près du Pont-Neuf à Paris le 1er mars 1931, accueilli par quelques amis et la presse sportive. Il avait parcouru 11 000 kilomètres en pagayant.

À suivre

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17 juin 2018 7 17 /06 /juin /2018 01:01

Antonine de La Chassaigne de Sereys naît le 10 août 1835 à Issoire (Puy-de-Dôme). Elle est la fille d’Anne Marie Pralong et de son époux, Isidore de La Chassaigne de Sereys, propriétaire. La famille de La Chassaigne de Sereys est d’ancienne noblesse auvergnate, remontant au 13e siècle et disposant d’un titre comtal.

Antonine épouse en mai 1855, dans la même ville, un membre de l’aristocratie bourbonnaise, Christophe Ernest Potrolot de Grillon. Sa sœur, Agathe Elisabeth, s’était mariée deux ans plus tôt, toujours à Issoire, à un cousin de son époux, Gilbert Jules Potrolot de Grillon. Cependant, le mariage ne va pas durer, suite à la disparition précoce de Christophe de Grillon. Deux jumelles naissent, en 1856 de cette union à Cournon (act. Cournon-d’Auvergne), où Christophe de Grillon est chef de la gare de Sarliève, mais une seule survit.

Malgré son contexte familial, mais peut-être du fait de la disparition de son mari, Antonine de Grillon devient fonctionnaire des Postes en 1863. Elle prend la direction du bureau de poste de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) – qui existe déjà en 1865 – fonction qu’elle occupe au moins à partir de 1868 et où elle restera jusqu’à sa retraite en 1896 avec le titre de receveuse. À la fin du Second empire, les lettres sont distribuées lors de quatre tournées, une le matin, deux l’après-midi et encore une en soirée.

La receveuse vit en 1870 le siège de Paris, la bataille de Champigny, la destruction du pont reliant les deux rives de la commune et l’évacuation des habitants et administrations, transférées à Paris, puis en 1871, les combats de la Commune de Paris ainsi que l’occupation de Joinville par les armées allemandes. À la fin de la même année, elle épouse à Joinville le lieutenant-colonel Marc Félix Broutta, amputé d’un bras depuis sa blessure l’année précédente, et présenté comme un des héros de la bataille de Reichshoffen. Il venait de s’installer, quai Beaubourg (act. quai du Barrage), à très peu de distance du bureau de poste.

L’après-guerre voit le bureau de poste élargir ses services. En décembre 1872, un bureau télégraphique y est ouvert. Le bureau de Joinville est classé « à service limité », c’est-à-dire qu’il fonctionne de 7h (ou 8h en hiver) jusqu’à 18h. Il passe en 1893 « à service complet », avec une ouverture jusqu’à 21h.

L’activité la plus marquante de la nouvelle Mme Broutta sera l’installation dans la ville du téléphone en novembre 1893. Encore peu répandu, avec de l’ordre de 10 000 abonnés alors, le téléphone vient d’être nationalisé en 1889 et rattaché aux Postes et Télégraphes. La presse relève qu’il y a de nombreuses pétitions réclamant le raccordement au réseau parisien. En juillet 1892, la municipalité radicale de Joinville lance cet appel dans l’hebdomadaire Voix des communes « On cherche des gens qui, s’y intéressant, consentiraient à avancer gracieusement à la commune les 3 000 francs nécessaires à son installation. »

Un an plus tard, le même journal peut annoncer que « Le téléphone va fonctionner prochainement. Les amateurs désireux de le posséder chez eux sont officiellement priés de le faire savoir, afin qu’on puisse l’installer chez eux en même temps que la cabine publique. »

En novembre 1893, c’est l'inauguration de la ligne téléphonique reliant Joinville à Paris, en passant par le champ de courses de Vincennes. Plusieurs journaux font état de cette cérémonie, citant la présence du maire, Eugène Voisin, de ses deux adjoints, Jullien et Couppé, de plusieurs conseillers municipaux, notamment Blaize, Demeestère et Chapuis, ainsi que de Soulière, commissaire de police. Mme Broutta, directrice des postes est au côté de son mari, lieutenant-colonel de cuirassiers en retraite.

Mais c’est ce dernier qui réagit dans le quotidien XIXe siècle, précisant que « l'ouverture du téléphone au bureau de Joinville n'a été faite en présence de personne, cela ne regardant ni la municipalité, ni la police ; l'administration des postes, chatouilleuse avec raison, trouverait mauvais cette réclame qui pourrait nous être attribuée ».

Le couple quitte Joinville mi-septembre 1896, quand Antonine Broutta prend sa retraite. Ils vont s’installer à Saumur, Maine-et-Loire, rue du Roi-René, à proximité de la fille d’Antonine. Cette dernière, Marie Elizabeth vit au Coudray-Macouard ; elle est mariée avec Alphonse Desfaudais, ancien saint-cyrien et général de brigade.

Antonine Broutta meurt le 27 mai 1913 à Saumur. Elle était âgée de 77 ans. La messe d’enterrement a lieu au Coudray.

 

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2 mai 2018 3 02 /05 /mai /2018 01:01

Suite de la biographie de Jean Béal.

Revenu à Joinville-le-Pont en 1923, Béal y exploite un café 1, rue du Canal. Il est de nouveau condamné en février 1926 à une amende pour défaut d’indication de degré d’alcoolémie sur le vin qu’il vend. Après le décès de son épouse en avril 1929, Jean Béal se remarie avec Mathilde Goursat, hôtelière, en avril 1932 à Joinville.

Tribut payé à son origine, Jean Béal est président de l’Amicale auvergnate de Joinville, société active entre 1931 et 1938, organisant des bals et sorties champêtres.

C’est lors des élections municipales de mai 1929 que Jean Béal débute son engagement politique public. Il est candidat sur la liste de Concentration des gauches, conduite par Georges Briolay, comprenant des radicaux-socialistes, des socialistes SFIO et des socialistes indépendants. Elle s’oppose à une liste de la majorité municipale sortante, se revendiquant de l’Union nationale et conduite par le maire, Stephen Durande, et à une liste communiste, pilotée par Roger Bénenson. Le cartel des gauches arrive en seconde position avec 35,9%, derrière la droite à 42,6% et les communistes, 16,0%. Béal obtient 758 voix sur 2 126 suffrages exprimés (35,7%) pour 2 969 inscrits. Au second tour, malgré le maintien des communistes, les gauches emportent 22 sièges sur 27, grâce à un apport d’une partie des voix communistes et de celles des indépendants. Briolay devient maire et Béal est élu conseiller municipal.

Au sein du conseil, Béal polémique avec Paul Hainsselin au sujet du curage du canal, appelé rivière de Polangis. Béal veut que les riverains participent aux frais de ce curage, tandis qu’Hainsselin considère que c’est une question de salubrité qui intéresse tous les habitants, pas seulement les riverains.

Lors de l’élection cantonale de janvier 1933, Béal soutient le maire radical-socialiste de Joinville, Briolay, contre le maire modéré de Créteil, Prieur, qui l’emporte. Mais dans le courant de l’année, il se désolidarise de la gestion municipale, s’inquiétant de dépenses d’équipements et votant contre le budget pour 1934, adopté finalement par 9 voix contre 6 (Provin, Galabert, Béal, Caillon, Hainsselin, Lecuirot) dans une assemblée marquée par de nombreuses défections. Béal fait partie de la commission du bureau de bienfaisance.

En avril 1935, Béal est avec René Kirbühler, président et Frédéric Bautsch, conseiller municipal, l’un des fondateurs de l’Union des républicains de Joinville, association qui lance un appel à la séparation de l’administration municipale et de la politique mais dans le même temps publie un communiqué « se souvenant des fusillades du 6 février, des scandales Stavisky et autres dans lesquels figurent des députés, des magistrats, d’anciens ministres, tous radicaux et maçons, [l’Union des républicains de Joinville] a décidé de rompre l’union précédemment établie avec les radicaux pour faire une liste composée en totalité d’éléments modérés et nationaux ». Le programme de la liste prévoit une diminution des charges écrasantes, l’atténuation des dépenses publiques, une simplification des rouages administratifs et l’application des lois sociales.

Lors d’une des dernières séances du conseil avant son renouvellement en janvier 1935, un très vif échange a lieu entre la municipalité et quatre élus qui vont rejoindre l’Union des républicains (Béal, Caillon, Herluison et Lesestre) à propos du dépassement de crédit dans la construction du magasin et des ateliers communaux, ce qui provoque un renvoi en commission de ce projet.

La liste de l’Union des républicains est conduite par Bautsch, Béal figurant en second. Elle arrive en tête, avec 32,6%, devançant les gauches radicales de Briolay, 26,7%, la liste communiste de Robert Deloche, 23,5% et les socialistes SFIO, 12,3%. Béal recueille 948 votes sur 2 856 suffrages exprimés (3,2%) pour 2 923 votants et 3 433 inscrits.

Malgré l’union des communistes et des socialistes, la droite emporte 25 des 27 sièges à pourvoir au second tour avec 39,8%, en devançant l’union de la gauche (36,6%), les radicaux étant réduits à 19,5%. Béal est élu avec 1 157 voix sur 2 899 exprimées (39,9%) pour 2 924 votants.

Bien que Bautsch ait été le leader de la liste de droite, c’est Émile Lesestre qui est élu maire. Béal devient le troisième adjoint au maire, avec Charles Chaussée, Louis Caillon et Kirbühler. Il est en charge des garages, des ateliers, de l’octroi et des marchés d’alimentation.

Continuant à jouer un rôle politique, Béal est désigné comme électeur sénatorial en octobre 1935 et en mars 1938. Il participe en janvier de cette année-là, à une délégation de la fédération des usagers de la ligne de la Bastille, présentée par André Parsal, député communiste de la circonscription, qui réclame la modernisation de cette voie ferroviaire, menacée de fermeture par la STCRP, société gérant les transports urbains. Il fait partie de la commission tentant de convaincre le préfet de ne pas obliger la commune à rembourser les emprunts souscrits par une société d’habitations à bon marché, ayant construit le groupe Égalité à Palissy avant de faire faillite.

En novembre 1941, Béal participe aux activités du Comité local d’assistance aux prisonniers de guerre et à Noël de la même année, il contribue à l’organisation du Noël du maréchal, sous l’égide du Secours national d’entraide mis en place par le régime de Vichy.

Le renouvellement du conseil municipal, décidé par arrêté préfectoral du 20 février 1942, puis celui de la municipalité, par décret du 21 le même mois, voit Béal rester à son poste. Il est toujours actif en juillet 1944, assurant, au nom de la municipalité, la distribution des prix aux enfants des écoles.

Le rôle de Béal sous l’occupation fait qu’il est arrêté par le comité local de Libération le 25 août 1944 en même temps que Lesestre, Bautsch, Kirbühler et Chaussée. Ils sont transférés au camp de Drancy. A. Dély, secrétaire du Comité d’épuration de Joinville-le-Pont, qui dépend du comité local de Libération, écrit le 13 mars 1945 une lettre à Georges Marrane, président du comité parisien de la Libération, dans laquelle il conteste leur libération qu’il trouve « pour le moins prématurée. »

Jean Béal meurt le 8 septembre 1952 à Nandy (Seine-et-Marne). Il était âgé de 69 ans et avait trois enfants de son premier mariage. Il était décoré des palmes académiques en tant qu’officier d’académie pour services rendus aux œuvres scolaires et post-scolaires depuis février 1938.

Jean Béal en 1943

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30 avril 2018 1 30 /04 /avril /2018 01:01

Jean Béal naît le 24 août 1883 à Riom-ès-Montagne, dans le Cantal. Il est le fils d’Élisabeth Bourgeade et de son époux Antoine Béal, vacher.

Après la mort de son père en octobre 1896, c’est le fils aîné Antoine qui gère l’exploitation familiale dans laquelle Jean est agriculteur. Une curiosité dans la fratrie : sa sœur cadette naît en décembre 1887 sous le prénom d’Antoine, étant déclarée de sexe masculin ; il faudra un jugement rendu en décembre 1924 par le tribunal civil de Mauriac (Cantal) pour que son genre soit modifié et son prénom changé en Eugénie, tel qu’il était déjà en usage dans la famille. Jean Béal restera lié à sa sœur, qui l’accompagnera en région parisienne.

Incorporé au service militaire en novembre 1904, Jean Béal est décrit comme étant d’une taille de 1,69m, portant des cheveux blonds et ayant des yeux bleus. Il est incorporé au 139e régiment d’infanterie à Aurillac, Cantal. Il devient caporal et moniteur d’escrime en septembre 1906. Il est démobilisé en juillet 1907.

Il quitte l’Auvergne pour s’installer à Ivry-sur-Seine (Seine, act. Val-de-Marne) en janvier 1908. Comme beaucoup d’originaires du Cantal, il va travailler dans les boissons et la restauration. Il est d’abord ouvrier distillateur, puis garçon de magasin et enfin marchand de vins. En octobre de la même année, toujours à Ivry, il épouse Anne Pommarat, domestique à Paris, place des Vosges, dont les parents sont cultivateurs à Menet, village voisin de Riom. Ils s’installent en décembre 1909 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où ils exploitent un café rue du Pont.

En décembre 1911, Béal est condamné à des amendes par la 8e chambre du tribunal civil de la Seine pour falsification de vins, mise en vente de vins falsifiés et fraude sur les droits de régie. Il sera ensuite réhabilité de ce délit.

Ayant déménagé en octobre 1913 dans la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés, avenue du Grand-Chêne, Jean Béal est mobilisé en août 1914, quelques jours avant la naissance de son troisième enfant. Il est fait prisonnier un mois plus tard, le 19 septembre 1914 et est interné au camp d’Erfurt (Thuringe, Allemagne). Il y restera plus de quatre ans, puisqu’il n’est libéré que le 24 décembre 1918 et rentre en France le lendemain, affecté au centre de Vincennes. Pour avoir tenté de s’évader, même sans y réussir, il sera décoré en décembre 1928 de la médaille des évadés avec citation à l’ordre du régiment. Il obtient la médaille militaire en mai 1933.

A suivre.

Jean Béal en 1943

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