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11 octobre 2024 5 11 /10 /octobre /2024 00:01

Léon Capra naît le 5 mai 1878 à Paris (19e arr.). Il est le fils de Françoise Dufour et de son époux Charles Antoine Capra, qui vivent rue d’Aubervilliers. Le père est natif du village de Traffiume (Piémont, act. Italie, commune de Cannobio), situé sur le bord lac Majeur près de la frontière avec la Suisse. Il exerce la profession de fumiste.

Pour une raison non précisée, sans doute médicale, Léon Capra est exempté du service militaire, qu’il aurait dû effectuer en 1899. Exerçant comme son père le métier de fumiste, il épouse en juin 1903 à Paris (4e arr.) Henriette Lucienne Daron, casquettière. Ils vivent rue Ferdinand-Duval puis rue du Petit-Musc, dans le même arrondissement.

En 1906, la famille s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier du Centre, rue de Créteil.

Mobilisé en août 1914 pendant la première guerre mondiale, Léon Capra est affecté au 46e régiment d'infanterie. Le conseil de révision le classe en mars 1915 comme apte au service armé et il rejoint le 132e puis le 248e régiment d'infanterie. En février 1916, il est transféré au 12e escadron du train des équipages. Il est démobilisé en janvier 1919 et reprend son métier de fumiste.

Probablement du fait de son expérience des matières liées au feu, il intègre, avec le grade de caporal la subdivision de sapeurs-pompiers de Joinville. En parallèle, il est recruté par la société cinématographique Pathé, qui dispose d’un établissement à Joinville, où il exerce en 1926 en tant que pompier civil ; la résidence familiale est désormais quai d’Anjou, dans le quartier de Polangis, proche de l’usine. Il exerce le même métier en 1931 pour une autre firme du secteur, la société Paramount, établie dans la commune voisine de Saint-Maurice.

En décembre 1930, Léon Capra est le commandant de la compagnie des sapeurs-pompiers de Joinville. Il est élevé au grade de lieutenant en avril 1935.

Encore en décembre 1930, Capra est vice-président de la Chorale de Joinville, fondée à cette date par Joseph Marie Moutardier (1877-1958), professeur de l’enseignement technique, adjoint radical-socialiste au maire de Joinville-le-Pont et franc-maçon.

Léon Capra meurt le 31 décembre 1939 à Créteil (Seine, act. Val-de-Marne). Il était âgé de 61 ans et père de quatre enfants et domicilié à Joinville-le-Pont, quai d’Anjou.

Six semaines après sa disparition, la compagnie joinvillaise des pompiers, fondée à la fin des année 1850, est rattachée au régiment des sapeurs-pompiers de Paris ; il en aura été le dernier commandant.

Plusieurs fois décoré à partir de 1924, titulaire de la médaille d'argent du sauvetage en novembre 1935, Léon Capra avait également reçu la médaille d'or de l’encouragement au dévouement en février 1936.

Ancienne caserne des pompiers de Joinville-le-Pont

 

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11 octobre 2024 5 11 /10 /octobre /2024 00:01

Léon Capra naît le 5 mai 1878 à Paris (19e arr.). Il est le fils de Françoise Dufour et de son époux Charles Antoine Capra, qui vivent rue d’Aubervilliers. Le père est natif du village de Traffiume (Piémont, act. Italie, commune de Cannobio), situé sur le bord lac Majeur près de la frontière avec la Suisse. Il exerce la profession de fumiste.

Pour une raison non précisée, sans doute médicale, Léon Capra est exempté du service militaire, qu’il aurait dû effectuer en 1899. Exerçant comme son père le métier de fumiste, il épouse en juin 1903 à Paris (4e arr.) Henriette Lucienne Daron, casquettière. Ils vivent rue Ferdinand-Duval puis rue du Petit-Musc, dans le même arrondissement.

En 1906, la famille s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier du Centre, rue de Créteil.

Mobilisé en août 1914 pendant la première guerre mondiale, Léon Capra est affecté au 46e régiment d'infanterie. Le conseil de révision le classe en mars 1915 comme apte au service armé et il rejoint le 132e puis le 248e régiment d'infanterie. En février 1916, il est transféré au 12e escadron du train des équipages. Il est démobilisé en janvier 1919 et reprend son métier de fumiste.

Probablement du fait de son expérience des matières liées au feu, il intègre, avec le grade de caporal la subdivision de sapeurs-pompiers de Joinville. En parallèle, il est recruté par la société cinématographique Pathé, qui dispose d’un établissement à Joinville, où il exerce en 1926 en tant que pompier civil ; la résidence familiale est désormais quai d’Anjou, dans le quartier de Polangis, proche de l’usine. Il exerce le même métier en 1931 pour une autre firme du secteur, la société Paramount, établie dans la commune voisine de Saint-Maurice.

En décembre 1930, Léon Capra est le commandant de la compagnie des sapeurs-pompiers de Joinville. Il est élevé au grade de lieutenant en avril 1935.

Encore en décembre 1930, Capra est vice-président de la Chorale de Joinville, fondée à cette date par Joseph Marie Moutardier (1877-1958), professeur de l’enseignement technique, adjoint radical-socialiste au maire de Joinville-le-Pont et franc-maçon.

Léon Capra meurt le 31 décembre 1939 à Créteil (Seine, act. Val-de-Marne). Il était âgé de 61 ans et père de quatre enfants et domicilié à Joinville-le-Pont, quai d’Anjou.

Six semaines après sa disparition, la compagnie joinvillaise des pompiers, fondée à la fin des année 1850, est rattachée au régiment des sapeurs-pompiers de Paris ; il en aura été le dernier commandant.

Plusieurs fois décoré à partir de 1924, titulaire de la médaille d'argent du sauvetage en novembre 1935, Léon Capra avait également reçu la médaille d'or de l’encouragement au dévouement en février 1936.

Ancienne caserne des pompiers de Joinville-le-Pont

 

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11 octobre 2024 5 11 /10 /octobre /2024 00:01

Léon Capra naît le 5 mai 1878 à Paris (19e arr.). Il est le fils de Françoise Dufour et de son époux Charles Antoine Capra, qui vivent rue d’Aubervilliers. Le père est natif du village de Traffiume (Piémont, act. Italie, commune de Cannobio), situé sur le bord lac Majeur près de la frontière avec la Suisse. Il exerce la profession de fumiste.

Pour une raison non précisée, sans doute médicale, Léon Capra est exempté du service militaire, qu’il aurait dû effectuer en 1899. Exerçant comme son père le métier de fumiste, il épouse en juin 1903 à Paris (4e arr.) Henriette Lucienne Daron, casquettière. Ils vivent rue Ferdinand-Duval puis rue du Petit-Musc, dans le même arrondissement.

En 1906, la famille s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier du Centre, rue de Créteil.

Mobilisé en août 1914 pendant la première guerre mondiale, Léon Capra est affecté au 46e régiment d'infanterie. Le conseil de révision le classe en mars 1915 comme apte au service armé et il rejoint le 132e puis le 248e régiment d'infanterie. En février 1916, il est transféré au 12e escadron du train des équipages. Il est démobilisé en janvier 1919 et reprend son métier de fumiste.

Probablement du fait de son expérience des matières liées au feu, il intègre, avec le grade de caporal la subdivision de sapeurs-pompiers de Joinville. En parallèle, il est recruté par la société cinématographique Pathé, qui dispose d’un établissement à Joinville, où il exerce en 1926 en tant que pompier civil ; la résidence familiale est désormais quai d’Anjou, dans le quartier de Polangis, proche de l’usine. Il exerce le même métier en 1931 pour une autre firme du secteur, la société Paramount, établie dans la commune voisine de Saint-Maurice.

En décembre 1930, Léon Capra est le commandant de la compagnie des sapeurs-pompiers de Joinville. Il est élevé au grade de lieutenant en avril 1935.

Encore en décembre 1930, Capra est vice-président de la Chorale de Joinville, fondée à cette date par Joseph Marie Moutardier (1877-1958), professeur de l’enseignement technique, adjoint radical-socialiste au maire de Joinville-le-Pont et franc-maçon.

Léon Capra meurt le 31 décembre 1939 à Créteil (Seine, act. Val-de-Marne). Il était âgé de 61 ans et père de quatre enfants et domicilié à Joinville-le-Pont, quai d’Anjou.

Six semaines après sa disparition, la compagnie joinvillaise des pompiers, fondée à la fin des année 1850, est rattachée au régiment des sapeurs-pompiers de Paris ; il en aura été le dernier commandant.

Plusieurs fois décoré à partir de 1924, titulaire de la médaille d'argent du sauvetage en novembre 1935, Léon Capra avait également reçu la médaille d'or de l’encouragement au dévouement en février 1936.

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11 octobre 2024 5 11 /10 /octobre /2024 00:01

Léon Capra naît le 5 mai 1878 à Paris (19e arr.). Il est le fils de Françoise Dufour et de son époux Charles Antoine Capra, qui vivent rue d’Aubervilliers. Le père est natif du village de Traffiume (Piémont, act. Italie, commune de Cannobio), situé sur le bord lac Majeur près de la frontière avec la Suisse. Il exerce la profession de fumiste.

Pour une raison non précisée, sans doute médicale, Léon Capra est exempté du service militaire, qu’il aurait dû effectuer en 1899. Exerçant comme son père le métier de fumiste, il épouse en juin 1903 à Paris (4e arr.) Henriette Lucienne Daron, casquettière. Ils vivent rue Ferdinand-Duval puis rue du Petit-Musc, dans le même arrondissement.

En 1906, la famille s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier du Centre, rue de Créteil.

Mobilisé en août 1914 pendant la première guerre mondiale, Léon Capra est affecté au 46e régiment d'infanterie. Le conseil de révision le classe en mars 1915 comme apte au service armé et il rejoint le 132e puis le 248e régiment d'infanterie. En février 1916, il est transféré au 12e escadron du train des équipages. Il est démobilisé en janvier 1919 et reprend son métier de fumiste.

Probablement du fait de son expérience des matières liées au feu, il intègre, avec le grade de caporal la subdivision de sapeurs-pompiers de Joinville. En parallèle, il est recruté par la société cinématographique Pathé, qui dispose d’un établissement à Joinville, où il exerce en 1926 en tant que pompier civil ; la résidence familiale est désormais quai d’Anjou, dans le quartier de Polangis, proche de l’usine. Il exerce le même métier en 1931 pour une autre firme du secteur, la société Paramount, établie dans la commune voisine de Saint-Maurice.

En décembre 1930, Léon Capra est le commandant de la compagnie des sapeurs-pompiers de Joinville. Il est élevé au grade de lieutenant en avril 1935.

Encore en décembre 1930, Capra est vice-président de la Chorale de Joinville, fondée à cette date par Joseph Marie Moutardier (1877-1958), professeur de l’enseignement technique, adjoint radical-socialiste au maire de Joinville-le-Pont et franc-maçon.

Léon Capra meurt le 31 décembre 1939 à Créteil (Seine, act. Val-de-Marne). Il était âgé de 61 ans et père de quatre enfants et domicilié à Joinville-le-Pont, quai d’Anjou.

Six semaines après sa disparition, la compagnie joinvillaise des pompiers, fondée à la fin des année 1850, est rattachée au régiment des sapeurs-pompiers de Paris ; il en aura été le dernier commandant.

Plusieurs fois décoré à partir de 1924, titulaire de la médaille d'argent du sauvetage en novembre 1935, Léon Capra avait également reçu la médaille d'or de l’encouragement au dévouement en février 1936.

Ancienne caserne des pompiers de Joinville-le-Pont

 

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20 septembre 2024 5 20 /09 /septembre /2024 01:01

Charles Louis Jules Lefebvre (ou Lefèvre) naît le 8 avril 1905 à Lille (Nord). Il est le fils de Joséphine Marie de Schryver, couturière d’origine belge et de son mari, Louis Antoine Lefebvre, menuisier qui vivent rue du Sec-Arembault, dans le centre-ville.

Après avoir sans doute suivi le séminaire d’Issy-les-Moulineaux (Seine, act. Hauts-de-Seine) il est ordonné prêtre catholique du diocèse de Paris en 1932. En juillet la même année, il est nommé vicaire de l’église Saint-Denis de l’Estrée à Saint-Denis (Seine, act. Seine-Saint-Denis).

Toujours vicaire, il rejoint l’église Saint-Roch, dans le quartier du Palais-Royal à Paris (1er arr.) en mai 1938.

Il est en 1955 curé de la paroisse Saint-Charles-Borromée à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il prend la succession de l’abbé Augustin Baudot.

En mai 1956, l’abbé Lefebvre organise la commémoration du centenaire de la paroisse. La première pierre de l’église Saint-Charles avait été posée le 24 avril 1856. À cette occasion, la cloche Reine-Marie-Andrée-Antoinette est baptisée. Elle a pour parrains MM. Mabille et Deseveaux, et marraines Mmes Dosse et Lambert ; elle porte la devise « Je sonne la concorde ». La cérémonie permet également de célébrer les noces d’or sacerdotales de l’abbé Baudot, prédécesseur de Lefebvre.

Le successeur de Charles Lefebvre est l’abbé André Rideau, qui est en poste en 1969.

L’abbé Charles Lefebvre meurt le 13 février 2000 à Paris (14e arr.). Il était âgé de 94 ans.

Église Saint-Charles-Borromée à Joinville-le-Pont, années 1960

 

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6 septembre 2024 5 06 /09 /septembre /2024 11:28

Pierre Joseph Germain Lucien Régneron naît le 3 janvier 1912 à Pont-sur-Yonne (Yonne). Il est le fils de Germaine Paule Clémence Pierre et de son époux, Lucien Alexandre Antoine Régneron, employé de chemin de fer.

Pierre Joseph Régneron est ordonné en tant que prêtre catholique du diocèse de Paris en 1938. Il est nommé en juillet vicaire de la paroisse Saint-Joseph des Quatre-Routes, à Asnières (Seine, act. Hauts-de-Seine).

L’année suivante, en juillet 1939, l’abbé Régneron devient vicaire de la paroisse Saint-Charles-Borromée à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Le curé est l’abbé Augustin Baudot. En octobre 1953, il représente sa paroisse à la cérémonie d’installation du nouveau curé de Sainte-Anne de Polangis, l’autre paroisse de la commune, l’abbé Jean Lamour. Le prélat installateur est le chanoine Jacques Hollande, ancien curé de la paroisse de Polangis, et alors supérieur des prêtres ouvriers de la Mission de Paris.

En décembre 1953, l’abbé Régneron célèbre une messe pour le maréchal Leclerc à la demande du Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste), en l’absence du curé, toujours l’abbé Baudot, malade.

Pierre Joseph Régneron meurt le 19 novembre 2006 à Paris (14e arr.). Il était âgé de 94 ans.

Joinville-le-Pont, église saint Charles

 

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12 août 2024 1 12 /08 /août /2024 01:01

Suite de la biographie de Harry Kaganoff

Ayant fermé en 1931 son cabinet de Champigny-sur-Marne pour en ouvrir un à Paris (10e arr.), rue de la Grange-aux-Belles, le docteur Harry Kaganoff va se spécialiser en gynécologie, et notamment dans les accouchements. Il déplacera son activité dans le 17e arrondissement, boulevard Malesherbes en 1937 et s’associera à la création d’une clinique médicale, chirurgicale et obstétricale rue Geoffroy-Saint-Hilaire dont il est, à parité avec M. Alphonse Barroso-Rebello, le premier porteur de parts.

Parallèlement à son activité libérale, le docteur Kaganoff intervient dans des établissements visant en particulier la population juive pauvre, en particulier immigrée. C’est le cas, à partir de 1931 du dispensaire Linas-Hatzédek à Belleville et de la clinique W. Tiomkine rue du Buisson-Saint-Louis (11e arr.) en 1933. Le Dr Kaganoff précise que cette institution accueille plus de 50 malades par jour et que Juifs et non-Juifs du quartier en bénéficient. Dans sa spécialité, il participe également en 1937 au dispensaire La Mère et l’Enfant, situé rue Amelot (11e arr.). Le docteur poursuit également son activité de conférencier, avec en décembre 1931, une intervention à Pavillons-sous-Bois (Seine, act. Seine-Saint-Denis) pour soutenir la vaccination antituberculeuse. Il contribue également régulièrement aux collectes effectuées par les instances communautaires juives.

L’activité publique de Kaganoff va prendre une dimension sioniste, en appui à l’installation des Juifs dans la Palestine mandataire et au lien de leur communauté avec les Juifs de France.

En 1929, le Dr Kaganoff devient un cadre du Sporting-Club Maccabi, établissement sportif international qui dispose d’une section française. Lors d’une manifestation du club en mars 1931, il explique : « Le peuple juif était devenu un peuple cérébral. Mais avec le cerveau on ne peut pas construire des routes, labourer la terre, il faut des muscles. Le Maccabi prépare ce type juif, sain de corps et d’esprit, qui s’est si bien développé en Palestine. »

Lors d’un autre évènement en mai 1933, à laquelle participait lord Melchett, président d’honneur de l’Union mondiale Maccabi, ainsi que l’ancien ministre Henry Paté, le Dr Kaganoff précisa ses conceptions. Pour lui, il y avait « nécessité, pour les nouvelles générations, de se développer physiquement, surtout dans les pays où les Juifs sont constamment menacés ». Parlant de de la France, il souligna son rôle dans la défense des juifs persécutés. Pour lui, se référant à son expérience personnelle, « Si la France, dit-il, était à nouveau menacée, la jeunesse juive immigrée n’hésiterait pas à imiter ceux qui, en 1914, sont allés aux Invalides s’engager dans l’armée française. »

C’est dans les locaux du Maccabi France que le Dr. Kaganoff, président, rend compte en juin 1934 de son voyage en « Eretz-Israël ». Il décrit Jaffa « ville essentiellement arabe », Sarona, « village allemand » (au sens de peuplé de Juifs allemands), et Tel-Aviv, dont « l’aspect général est celui d’une cité américaine », dont il regrette qu’elle soit construite en béton armé et estime qu’il « faudra un jour [la] balayer et reconstruire sans hâte ». Selon Harry Kaganoff, « Pour retrouver le style juif, il faut aller à Jérusalem, la ville conservatrice par excellence ». Commentant la situation générale, il estime, dans le compte-rendu qu’en fait L'Univers israélite, que « Le travail ! c’est la raison d’être des Juifs palestiniens. Et l’on travaille moins pour s’enrichir que pour servir le pays. Rendre la Palestine capable de recevoir des milliers de frères, c’est là leur rêve. »

Harry Kaganoff embarque une nouvelle fois en mars 1935 de Marseille pour la Palestine. Il assiste à la deuxième Maccabia, évènement sportif qu’il compare à des Jeux olympiques juifs. Il est réélu président du club français en novembre.

La Conférence palestinienne de France se tient en octobre 1936, dans les Salons de l'Hôtel Lutétia à Paris. Elle rassemble 150 délégués des associations juives de Paris et de province. Elle donne naissance à un comité dénommé Vaad Bitzaron Oubitahon, pour faire campagne pour la sécurité du peuple juif après les attentats dans le territoire sous contrôle britannique. Le Dr Kaganoff en est membre. Il est l’un des fondateurs, en mai 1937, encore à Paris, de l’Association des sionistes traditionalistes Mizrahi et l’un des membres de son comité ; le mouvement assure qu’il continue « la tradition française de libéralisme et de foi. »

En janvier 1939 fait l’historique du travail de reconstruction en Palestine devant le Cercle amical féminin propalestinien, rendant hommage notamment aux premiers colons, des intellectuels ayant fui les pogromes russes.

Sur le plan professionnel, le docteur Harry Kaganoff fait face, en mars 1939 à une mise en cause qui lui vaut d’être arrêté pour « manœuvres criminelles abortives » en compagnie d’une sage-femme, propriétaire d'une clinique d'accouchement rue de Chabrol à Paris (10e arr.). ayant choisi Me Etienne Nouveau comme défenseur, il « proteste de sa parfaite correction » et indique que ses interventions ont toujours été faites sur des femmes qui présentaient un commencement de fausse-couche et qu’elles étaient motivées dans l'intérêt de la santé des patientes pour éviter un accident.

L’hebdomadaire d’extrême-droite Le Défi, dirigé par l’avocat antisémite Jean Charles Legrand, créateur du Front de la jeunesse, même campagne contre « la vaste entreprise des médecins étrangers, Juifs et Allemands, montée pour estropier et mutiler les femmes françaises ». Il se réjouit de l’incarcération, commentant l'enquête qui aurait établi « les crimes commis par ce Kaganoff contre notre race. »

L’affaire ne semble pas avoir de suites, et, en 1955, le casier judiciaire de Kaganoff est vierge de toute condamnation. C’est cependant cette même année que Harry Kaganoff est inscrit au Fichier central de la Sûreté nationale, qui recense des personnes dont l’activité publique, notamment politique, est sous surveillance.

La situation de Harry Kaganoff pendant la deuxième guerre mondiale et l’occupation allemande n’est pas connue. Ni lui ni sa famille directe ne sont victimes du conflit et sa mère, comme ses sœurs et son frère ou sont épouse survivent aux persécutions antisémites. Par contre, plusieurs membres de la famille de sa femme meurent en déportation.

Après le conflit, le docteur Kaganoff poursuit son activité, d’abord à Paris (7e arr.), avenue Duquesne, puis dans le 17e arrondissement, avenue du Colonel-Moll.

Son engagement public se concentre désormais sur la vie de deux organisations de soldats : l’Association des anciens combattants engagés volontaires juifs dont il a été un des fondateur et vice-président depuis 1919 puis président en 1947. Et l’association des anciens combattants volontaires juifs, à la vice-présidence de laquelle il accède en 1946. Il ouvre le sociétariat de ces mouvements aux combattants du deuxième conflit mondial.

En juin 1935, Kaganoff était déjà intervenu, au nom des combattants Juifs palestiniens, lors de la Conférence mondiale des anciens combattants Juifs, qui avait réuni à Paris, dans l’amphithéâtre de La Sorbonne les représentants de quinze nations.

Il préside, en juin 1964, la manifestation du souvenir organisée au cimetière de Bagneux (Seine, act. Hauts-de-Seine) rendant hommage aux « martyrs morts pour la France, pour la liberté » et souhaitant « Shalom » à tous les pays, ajoutant « et surtout à Israël qui en a tant besoin. »

Une de ses dernières interventions publiques est l’inauguration, en janvier 1965, à Levens (Alpes-de-Haute-Provence) de la Maison de repos et de convalescence des anciens combattants.

Harry Kaganoff meurt le 9 septembre 1967 à Paris (17e arr.), dans son domicile de la rue du Colonel-Moll. Il était âgé de 74 ans et ne semble pas avoir eu d’enfant.

Fin

Portrait de Harry Kaganoff (Notre volonté, 06/1964)

 

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8 août 2024 4 08 /08 /août /2024 01:01

Début de la biographie de Harry Kaganoff

Harry Hirsch Kaganoff-Kagan naît le 2 juin 1893 à Mstislawe, ville alors en Russie (act. Biélorussie). Il est d’origine juive, fils de Rebecca Ratner et de son époux Joseph Kaganoff-Kagan. Selon le recensement de l'Empire russe de 1897, la ville comptait 49% de Juifs ; il y en avait toujours 20% lors du recensement soviétique de 1939. Tous ceux qui résidaient encore dans la ville, soit entre 850 à 1 300, sont assassinés le 15 octobre 1941 par les forces allemandes dans le cadre de la « Shoah par balles. »

La famille Kaganoff quitte Mstislawe, deux sœurs de Harry voyant le jour en 1907 et 1910 à Zaporijia (Russie, act. Ukraine).

La situation sociale de la famille n’est pas connue. Elle est cependant probablement confortable. En 1916, Harry Kaganoff fait des études de médecine à Bordeaux (Gironde). Il s’engage volontairement, en juillet, dans la légion étrangère pour la durée de la première guerre mondiale et sert donc avec les troupes françaises. Il est nommé en novembre 1917 médecin sous-aide-major (sous-officier, grade équivalent à celui d’adjudant-chef). Promu officier en septembre 1918, comme médecin aide-major de deuxième classe (sous-lieutenant), il est affecté au 172 régiment d'infanterie. Au cours des combats, qui lui valent deux citations, il est blessé au front par un « petit projectile ». Il obtiendra en février 1920 une première pension chiffrée à 20%, doublée en janvier 1922, sa brèche osseuse entraînant une « baisse de l’aptitude au travail et à la mémoire. »

Après la fin du conflit, Harry Kaganoff reprend ses études médicales à Bordeaux. Il présente en novembre 1919, avec deux collègues, MM. Rocher et Lescalle, le cas de cinq blessés guéris de pseudarthrose par la méthode de Delagénière, c’est-à-dire par greffons ostéopériostiques tibiaux. Adhérent à la Société anatomoclinique de Bordeaux en décembre 1919, il exerce à Orléans (Loiret) en janvier 1922, date à laquelle il est naturalisé français par décret.

Il soutient sa thèse à la faculté de médecine bordelaise en avril 1924. Devenu docteur, Harry Kaganoff exerce comme médecin dans l’Orne, installé en août la même année dans la commune de Le Sap, où il signale à la justice le meurtre d’une cultivatrice du village voisin d’Orville.

Rejoignant la région parisienne, Harry Kaganoff ouvre un cabinet à Champigny-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne). Il est installé rue Mignon avec sa mère, un frère et deux sœurs. En plus de son activité médicale, Kaganoff prend des responsabilités civiques. Depuis 1919, il est vice-président de l’Association des anciens combattants engagés volontaires juifs. Il assure, à titre honorifique, le même rôle dans le Vélo-club de Champigny en décembre 1927.

En novembre 1926, des juifs ayant quitté l’empire russe suite à la révolution bolchévique, constituent une association cultuelle, considérant que leurs besoins ne sont pas couverts par les institutions dépendant du Consistoire israélite de Paris, pour des raisons de langue et d’usages. Baptisée Ohel Jacob, elle finance notamment la création d’écoles à Paris et dans quelques villes de banlieue. Les israélites de Joinville et de Champigny se regroupent pour former une école (Talmud Tora), située à Champigny, route de Villiers, mais fréquentée par une majorité de joinvillais. Elle est financée par l’association Ohel Jacob et le docteur Kaganoff en est le président en 1928.

En 1929, on compte 9 écoles du réseau Ohel Jacob ; 3 sont situées à Paris et comptent 250 élèves. Les 9 de banlieue totalisent et celle de Joinville Champigny est la plus importante, avec 45 élèves.

Tout en maintenant ses cours, l’union israélite locale change de dénomination et de caractère en 1930. Elle devient l’association Ohavé Shalom (Les Amis de la Paix), abandonnant son identité d’origine russe. L’hebdomadaire Tribune juive considère que « ce groupement a ceci de remarquable qu’il se compose d’israélites originaires les uns de Pologne et les autres de Turquie. »

Personnalité identifiée, Harry Kaganoff donne des conférences qui sont mentionnées dans la presse. En avril 1928, Les Cahiers des droits de l'homme (LDH), signalent son intervention à Champigny. La même année, en novembre, L’Univers israélite évoque sa causerie au Cercle Salonicien, à Paris, devant l’Union des femmes juives françaises pour la Palestine. Il participe aussi à des réunions de nature politique. Il est ainsi, en juin 1929, un des orateurs du meeting de protestation organisé « Contre les pogromes de Lemberg » (Pologne, act. Lviv, Ukraine) par la Ligue internationale contre l’antisémitisme. De nombreux intellectuels et personnalité sont présents.

Le docteur Kaganoff inaugure, en tant que président de l’association Ohavé Shalom, en mai 1930 un oratoire implanté dans leur local campinois. Il s’exprime, dans la ville proche d’Alfortville, en octobre 1930, toujours au titre de cette fonction. Il cesse cependant probablement de l’exercer l’année suivante, lorsqu’il déménage pour installer son cabinet à Paris. C’est sans doute dans la première moitié des années 1930 que se produit le mariage d’Harry Kaganoff avec Rebecca Wygodzka, native de Vilnius (Pologne, act. Lituanie).

À suivre

Rue de Villiers à Champigny-sur-Marne (Arch. dép. Val-de-Marne)

 

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4 août 2024 7 04 /08 /août /2024 01:01

Georges Guy Gérard Legras naît le 3 juin 1927 à Tours (Indre-et-Loire). Il est le fils d’Adrienne Élisabeth Lelong et de son mari Jacques Georges Ernest Legras, voyageur de commerce. Ils vivent, avec les grands-parents paternels, rue Avisseau, dans le quartier de la cathédrale.

En 1931, la famille est installée à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), au centre-ville, rue Émile-Moutier. Le père est devenu projectionniste ; il sera ensuite ingénieur du son. La ville de Joinville comporte plusieurs sites importants consacrés au cinéma (studios de production et entreprises de traitement des films notamment).

Pendant la deuxième guerre mondiale, on trouve un « Georges Legras » enregistré, sans autre précision, dans les Dossiers administratifs de résistants conservés par les archives du Service historique de la Défense.

Après le conflit, Georges Legras est assistant monteur en cinéma. Le 10 novembre 1949, il se trouve dans l’immeuble du 19, rue Saint-Georges à Paris (9e arr.). Anciennement utilisé par la Légion des volontaires français contre le bolchevisme (LVF) pendant l'occupation allemande de Paris, il a été affecté après la Libération à plusieurs organisations liées au parti communiste, notamment le Front national, qui y a son siège, comme des mouvements d’anciens combattants.

Georges Legras et une de ses collègues, Ina Brocki, travaillaient au 4e étage. Ils sont retrouvés recroquevillés, complètement carbonisés, par les sauveteurs sur le palier du 3e étage. L’accident a fait une autre victime, Germaine Fromentin, et huit blessés.

Plusieurs sociétés d’exploitation de films avaient une activité dans l’immeuble : Armor, Miramar et le studio Saint-Georges. L’enquête a estimé que le feu aurait pris dans les sous-sols, suite à un court-circuit, et aurait embrasé des pellicules de film stockées dans les caves, dans des conditions non conformes à la règlementation. Il s’est ensuite propagé très rapidement dans les étages.

Georges Legras a été déclaré mort le 10 novembre 1949 à Paris (9e arr.). Il était célibataire, âgé de 22 ans et toujours domicilié chez ses parents à Joinville-le-Pont et son corps a été inhumé dans le cimetière communal de cette ville.

Des obsèques solennelles ont été organisées pour deux des trois victimes, Germaine Fromentin et Georges Legras. Elles se sont déroulées le 19 novembre à la Maison des Métallurgistes, rue Jean-Pierre-Timbaud à Paris (11e arr.). Tous les deux ont été salués comme des camarades de lutte et des militants par des dirigeants du Front National, tels Laurent Casanova, Pierre Villon. Plusieurs hauts responsables communistes étaient présents, comme Léon Mauvais et Charles Tillon.

Jacques, le père de Georges Legras, a été candidat communiste lors des élections municipales de Joinville-le-Pont en mars 1965.

Lutte contre l’incendie dans l’immeuble, L’Humanité, 11/11/1949

 

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30 juillet 2024 2 30 /07 /juillet /2024 14:35

Jacques Georges Ernest Legras naît le 25 juillet 1903 à Paris (20e arr.). Il est le fils Blanche Ernestine Marie Denis et de son époux Georges Victor Alexis Legras. Ils vivent cours de Vincennes et son père est voyageur de commerce. Son père avait été marié une première fois en janvier 1894, mais son épouse était décédée dix jours plus tard ; il avait contracté une nouvelle union avec Blanche six mois plus tard.

La famille d’installe dans la commune de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), située de l’autre côté du Bois de Vincennes, où ils résident rue de Créteil (act. boulevard du Maréchal-Leclerc), dans le centre-ville, en 1911. Après la première guerre mondiale, pendant laquelle ni le père, trop âgé, ni le fils, trop jeune, ne sont pas mobilisés, les Legras déménagent à Tours (Indre-et-Loire), d’abord rue Bernard-Palissy puis rue Avisseau, dans le centre de la commune. Jacques épouse en décembre 1925 à Saint-Calais (Sarthe), Adrienne Elisabeth Lelong, couturière. Il est voyageur de commerce, comme son père. Suite au décès de celui-ci, en janvier 1927, puis à la naissance de leur enfant en juin, le nouveau couple et la mère de Jacques reviennent à Joinville-le-Pont.

Ils vivent dans le quartier central, rue Émile-Moutier. Toujours employé commercial en 1931, Jacques Legras devient projectionniste de cinéma ; il sera ingénieur du son en 1949. En novembre cette année-là, son fils unique, Georges, âgé de 22 ans et qui travaille également dans le cinéma, comme assistant monteur, meurt dans un incendie à Paris (9e arr.). Il se trouvait alors dans l’immeuble de la rue Saint-Georges qui abritait plusieurs organisations liées au Parti communiste, dont le Front national ; ainsi que des maisons d’édition ou des sociétés cinématographiques. Les obsèques des trois victimes du feu rassemblent de nombreuses personnalités proches du PCF.

Vivant toujours à Joinville-le-Pont, Jacques Legras est candidat, en mars 1965 lors des élections municipales sur la liste d’Union démocratique conduite par Henri Bideaux, ancien conseiller municipal et commerçant. Redevenu représentant de commerce, Legras figure en quatorzième position, avec l’étiquette communiste comme 24 des autres postulants, mais la liste comprend également un socialiste, un radical-socialiste et un républicain.

Au premier tour, la liste communiste arrive en deuxième position, avec une moyenne de 2 316 suffrages soit 29,9% des 7 758 exprimés pour 7 974 votants et 10 441 inscrits. Elle est devancée par le maire sortant, Georges Defert (divers droite), qui obtient 45,4% et précède une liste gaulliste, qui a 26,6% des votes et se retire. Au second tour, la liste communiste recueille 38,1% des bulletins déposés. Elle n’a pas d’élu.

Jacques Legras meurt le 4 février 1980 à Paris (13e arr.) où il était hospitalisé. Il résidait toujours à Joinville-le-Pont, rue des Réservoirs, était veuf et âgé de 76 ans.

Obsèques de Georges Legras, fils de Jacques Legras, 19 novembre 1949

 

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