Théodore François Santerre père naît en 1753 à Paris, dans la paroisse Notre-Dame de Lorette. Il est le fils de Marie Claire et Antoine Santerre. Ce dernier, brasseur à Cambrai (Nord) est venu s’établir à Paris en 1747 où il acquiert de l’aisance. Il meurt en 1770, son épouse également et c’est la fille aînée, Marguerite, âgée de 20 ans, qui élève les quatre plus jeunes enfants, âgés de 11 à 17 ans, tandis que l’aîné, Baptiste, 19 ans, prend la suite du père à la tête de la brasserie de la rue Censier.
Théodore François Santerre épouse Marguerite Sallé en mai 1777 à l’église Saint-Étienne-du-Mont de Paris (act. 5e arr.). Il fonde à Essonnes, près de Corbeil (act. Essonne), une usine pour polir les glaces. Ensuite, il constitue une raffinerie de sucre rue Grange-aux-Merciers à Bercy (act. rue Nicolaï, Paris 12e arr.). Il réside à la Grand'Pinte, quartier de Bercy.
Pendant la Révolution française, trois des quatre garçons Santerre joueront un rôle politique : le second Antoine Joseph, qui sera général de division, le cadet Jean François, qui prit part à la prise de la Bastille et devint commandant de la Garde nationale ainsi que Théodore François lui-même.
Le 4 septembre 1792, Théodore François Santerre est secrétaire de l’assemblée des électeurs du canton de Vincennes.
Le 25 septembre 1792, Servan de Gerbey, ministre de la guerre, écrit à Jérôme Pétion de Villeneuve, président de la convention nationale, pour lui faire part de la situation militaire dans l’Est de la France. La communication entre Châlons (act. Châlons-en-Champagne, Marne) et les armées étant alors interceptée par les alliés coalisés contre la France révolutionnaire, le ministre se réfère aux informations transmises par le général Antoine Joseph Santerre à l’un de ses frères, qu’il désigne sous le prénom de François (qui peut être Jean François ou Théodore François). Il indique que, malgré la proximité de l'ennemi, les nouvelles « sont très bonnes. »
Théodore François Santerre n’est pas élu député à la Convention nationale mais devient administrateur du département de Paris le 9 janvier 1793. Il siège dans cette instance aux côtés notamment de Collot d’Herbois, président, Robespierre, vice-président et Marat. Ces trois derniers quittent rapidement l’assemblée locale et Jean Rousseau est nommé président. Santerre est chargé de préparer une adresse à la Convention sur les indemnités dues aux électeurs.
Il doit déposer comme témoin, le 18 ventôse, lors de l'instruction du procès des Hébertistes. Devant la cour, il conteste qu’il y ait eu des entraves au ravitaillement de Paris et dit ne pas avoir connaissance de menées suspectes dans sa commune. Un mandat d'arrêt est lancé contre lui par le conseil général de Bercy (conseil municipal) ; il est annulé par décret de la Convention, le 19 thermidor an 2.
En l'an 2, il est membre du comité de surveillance de la commune de Bercy (ultérieurement rattachée à Paris et, pour partie, à Charenton-le-Pont) et devient officier municipal (adjoint au maire). Théodore Santerre est, avec le commandant de la garde nationale de Bercy, un des partisans de la déchristianisation en brumaire an 2. Mais son projet d'adresse à la Convention pour y porter l'argenterie de l'église, est repoussé par l'assemblée générale des électeurs de Bercy. Ses partisans ont affaire à des citoyennes qui les poursuivaient à coups de parapluie selon l’historienne Raymonde Monnier.
Pour ne pas pouvoir être accusé d’être un accapareur de sucre, Santerre cesse de raffiner cette denrée et devient fabricant de salpêtre en l’an 3. Il reviendra ensuite à sa production initiale.
Au printemps an 12 (1804), Théodore François Santerre rachète à sa famille le manoir de Beauchery (act. Beauchery-Saint-Martin, Seine-et-Marne). Il exploite le domaine en tant qu’agriculteur.
Théodore François Santerre père meurt le 2 mai 1835 à Beauchery, dans son château de La Tour. Il était âgé de 82 ans et père de cinq enfants. Son deuxième fils, qui se prénommait également Théodore François, fut meunier à Joinville-le-Pont.
Le général Antoine Joseph Santerre, frère de Théodore François Santerre (père).
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