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20 novembre 2024 3 20 /11 /novembre /2024 00:01

Suite de la biographie d’André Courtin

Comme son père, son grand-père paternel ou son beau-père, André Courtin va avoir un engagement civique. Il est en 1893 secrétaire de la Société des agriculteurs de France. Et il prend part, en juillet cette année-là, aux élections législatives dans la circonscription de Romorantin. Il s’affiche comme candidat républicain libéral et progressiste. Son positionnement amène son père, alors maire de Salbris et conseiller général du Loir-et-Cher à publier une lettre dans laquelle il explique que son fils « grâce aux trésors d'illusion que possède la jeunesse, s'est avisé de croire subitement à l'avenir d'une République honnête et libérale » mais il ajoute que cet optimisme conviendrait mal à mon âge ». Le quotidien La Lanterne, écrit que pour Courtin père, « monarchiste impénitent », voir « son fils passer tout d'un coup à l'ennemi et se déclarer républicain » ce doit être cruel, « après une vie tout entière consacrée à combattre la République ». Mais le journal, qui se situe à gauche, considère que « M. Courtin fils est resté assez réactionnaire pour ne pas mentir à ses origines » et appelle les électeurs à lui donner « en guise de bienvenue dans la République, une veste des mieux conditionnées ».

De fait, c’est le député sortant, Philippe Émile Jullien, radical-socialiste, qui est largement réélu. Courtin obtient 4 893 voix sur 13 508 votants (36%) pour 17 034 électeurs inscrits.

Membre de la Société d'économie sociale depuis 1891, André Courtin adhère aussi en 1896 à la Société internationale des études pratiques d'économie sociale. Il préside en 1903 la société Saint-Georges, structure de secours mutuels de Salbris, constituée en 1868 et qui compte alors 188 membres. Continuant son activité agricole, il participe à l’exposition universelle de 1900 dans la capitale. En 1904, André Courtin prend la présidence de la Société coopérative de l’union centrale des syndicats des agriculteurs de France.

Malgré leur antagonisme politique antérieur, c’est à son fils qu’Auguste Courtin transmet, en mai 1900, le poste de maire de Salbris.

En juin la même année, il est également élu, sans concurrent, conseiller d’arrondissement pour le canton de Salbris. Puis, en juillet 1901, il devient conseiller général du Loir-et-Cher dans le même ressort, poste qu’avait occupé Courtin père jusqu’en 1895.

En vue des élections législatives de 1902, « Un groupe d’électeurs » sollicite André Courtin dans l’hebdomadaire conservateur L'Écho de la Sologne pour représenter les républicains modérés, assurant qu’il est « d’un républicanisme sage et modéré » et doté de « connaissances très étendues en agriculture ». Mais il n’est finalement pas candidat.

Au sein du conseil général, Courtin proteste en avril 1904 contre l’appui qu’apportent les élus au président de la République, Émile Loubet et au ministre de l’intérieur Émile Combes pour « l’œuvre d’action laïque et de progrès social qu’ils poursuivent avec une grande fermeté ». Pour sa part, il fustige « une œuvre de désorganisation sociale » avec la séparation proposée entre l’église et l’État.

Réélu, dès le premier tour, conseiller municipal puis maire de Salbris en mai 1904, André Courtin revient à la politique nationale avec les élections législatives de mai 1906, toujours dans la circonscription de Romorantin. Il conserve son étiquette de républicain libéral et affronte le député sortant radical, Pierre Pichery. Le quotidien l'Union libérale, conteste son positionnement, assurant que Courtin est un « conservateur, affublé pour la circonstance d’un faux nez républicain auquel personne ne s’était laissé prendre ». Le programme qu’il présente est fort à droite : « l’ordre, la paix sociale, la liberté religieuse, le rétablissement des finances par la réduction du trop grand nombre de fonctionnaires, le respect du drapeau et de l’armée » ; il repousse l’impôt sur le revenu mais admet la création de retraites ouvrières par la mutualité. Courtin rappelle qu’il a « combattu l’œuvre du Bloc sur la Séparation de l’Église et de l’État. Cette loi est à ses yeux (…) exigée par les Francs-Maçons, et les Juifs, qui veulent détruire la religion catholique, comme ils veulent désorganiser l’armée et les finances pour pousser la France à la ruine et la réduire à leur merci ». Il obtient un résultat en net retrait sur son score de 1893, avec 2 761 voix pour environ 16 200 suffrages exprimés, soit 17% ; Pichery est réélu.

Lors du scrutin de juillet 1907 pour le poste de conseiller général, face à deux candidats présentés comme favoris par la presse locale, Courtin ne se représente pas. Il est par contre de nouveau réélu, dès le premier tour, maire en mai 1908.

Après la mort de son père, en avril 1908, sa succession fait l’objet d’une mise au enchères, qui comprend notamment le château du Chesne et sa propriété de 1 380 hectares. André Courtin et son épouse emménagent dans une autre demeure, plus modeste, le château de La Moussaye.

André Courtin ne se représente pas aux élections municipales de 1912. Le couple est installé dans le village voisin de Pierrefitte-sur-Sauldre, au lieu-dit Le Péage.

À suivre

Le château du Chesne à Salbris

Voir aussi :

Auguste Courtin, enfant de Noël puis châtelain (1/3) ; Auguste Courtin, maire de Joinville à la fin du 2d empire (2/3) ; Auguste Courtin, agriculteur solognot et maire de Salbris (3/3)

Charles-Pierre Chapsal que la grammaire rend riche (1/3) ; Charles-Pierre Chapsal châtelain à Polangis (2/3) ; Charles-Pierre Chapsal, maire, père et grand-père de maires (3/3)

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18 novembre 2024 1 18 /11 /novembre /2024 08:00

Début de la biographie d’André Courtin

André Joseph Courtin naît le 10 août 1859 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), au château de Polangis. Il est le fils d’Anna Caroline Spooner, fille d’un industriel des États-Unis, fabricant de produits chimiques. Son père est Auguste Courtin (1825-1908), alors rentier et maire de Joinville. Ce dernier est le fils naturel de Charles Pierre Chapsal (1787-1858), Charles-Pierre Chapsal, (1787-1858), professeur au lycée Louis-le-Grand (Paris), grammairien, professeur de grammaire générale au lycée Louis-Le-Grand à Paris, maire de Joinville-le-Pont (1843-1848 et 1852-1858), qui avait fait l’acquisition du château de Polangis ; il est également le fils adoptif de son épouse Adélaïde Favray (1783-1880) et hérite, à sa disparition, du domaine de Polangis.

Pendant le siège de Paris au cours de la guerre de 1870, la population de Joinville est déplacée dans la capitale, y compris la municipalité. Les très violents combats de la bataille de Champigny en novembre et décembre 1870 entraînent la mort de plusieurs milliers de soldats, notamment dans le quartier de Polangis. Le pont de Joinville est détruit. Le retour des Joinvillais se fait en janvier 1871. La commune est ensuite occupée par les troupes bavaroises et wurtembergeoises jusqu’au 24 septembre 1871.

Après avoir mis fin, avant terme, à ses fonctions municipales en 1876, pour des raisons inconnues, Auguste Courtin quitte Joinville en 1877. Il vend le domaine de Polangis en février 1881 à la Société immobilière de Polangis qui lotit le terrain et démolit le château.

La famille s’installe en Sologne, à Salbris (Loir-et-Cher), où elle achète en 1880 le château du Chesne et un très vaste terrain. Devenu un agriculteur, réputé pour son activité modernisatrice, Auguste Courtin reprend des fonctions électives, comme maire de Salbris (1884-1900) et conseiller général du Loir-et-Cher (1889-1895), de tendance très nettement conservatrice.

Pour sa part, André Courtin intègre en juillet 1878 l'Institut national agronomique de Paris, reconstitué en 1876 à Paris, hébergé dans les locaux du Conservatoire national des arts et métiers, rue Réaumur, et disposant de champ d'expériences dans le Bois de Vincennes. Il obtient en juillet 1880 le diplôme d’ingénieur agronome. Il a eu notamment comme professeur Édouard Lecouteux (1819-1893), agronome réputé, qui a mis en place en Sologne, à Nouan-le-Fuzelier (Loir-et-Cher) une ferme modèle dans son château de Cerçay. Il a été conseiller général du département (1871-1874) puis maire de Lamotte-Beuvron (1886-1893).

Probablement après son service militaire, André Courtin devient un « châtelain-agriculteur » selon l’expression de son ancien maître, Lecouteux, qui lui rend visite en janvier 1883, se félicitant que « son excellent ami » fait partie de ceux qui « savent faire aimer la vie rurale ». Il assurera en juillet 1892 qu’il fait « le plus grand honneur à son école ». Ce dernier avait été le fondateur, en mai 1868, de la Société des agriculteurs de France, dont Courtin deviendra un des piliers.

Au cours des années 1880 et 1890, il participe très activement aux comices agricoles, et publie des rapports ou ouvrages sur la culture du blé, l’élevage bovin, les plantations d’arbres ou l'irrigation des prairies.

En avril 1887 à Paris (9e arr.), André Courtin, qui réside à Salbris et dispose d’un pied-à-terre rue de Penthièvre (8e arr.), épouse Eugénie Thérèse Roger-Marvaise. Elle est la fille de Théophile Roger-Marvaise, avocat à la Cour de cassation, chevalier de la Légion d’honneur, alors sénateur d’Ille-et-Vilaine. Leur domicile, rue de la Victoire, deviendra entre les deux guerres l’adresse parisienne du couple Courtin.

Voir aussi :

Auguste Courtin, enfant de Noël puis châtelain (1/3) ; Auguste Courtin, maire de Joinville à la fin du 2d empire (2/3) ; Auguste Courtin, agriculteur solognot et maire de Salbris (3/3)

Charles-Pierre Chapsal que la grammaire rend riche (1/3) ; Charles-Pierre Chapsal châtelain à Polangis (2/3) ; Charles-Pierre Chapsal, maire, père et grand-père de maires (3/3)

À suivre

Portrait d’André Courtin (arch. fam.)

 

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20 octobre 2024 7 20 /10 /octobre /2024 00:01

Baptiste Joseph Debau naît le 6 novembre 1825 à Grenoble. Il est le fils d’Anne Renouvin, d’origine normande (Manche) et de Jean Baptiste Debau, natif du Gard, sous-officier dans l’infanterie. Il utilisera la graphie « Debeau » pour son patronyme.

Engagé également dans l’armée, il sert comme musicien en 1852 au 6e régiment d'infanterie légère (6e Léger), stationné en 1852 à la caserne Ave Maria à Paris (4e arr.). Il épouse en janvier cette année-là Catherine Wéeber, brodeuse, originaire d’Alsace. Elle meurt, hospitalisée à Strasbourg en septembre 1855, mais ils étaient déjà séparés puisqu’un enfant naît de sa future seconde femme dès avril 1856. Il épouse celle-ci, Joséphine Dehon, blanchisseuse, en novembre 1856 à Saint-Denis (Seine, act. Seine-Saint-Denis).

L’infanterie légère est transformée en 1855, convertis en unités d'infanterie de ligne Toujours comme musicien, Baptiste Debeau sert au 3e RIL, en garnison à Romainville. Dix ans plus tard, il est basé à Nice (Alpes-Maritimes). Il devient sous-chef de musique, nommé en 1877 à l’École d’artillerie de Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne).

Installé dans la commune de Joinville-le-Pont, riveraine du Bois de Vincennes, Baptiste Debeau est en 1888 le directeur de la Fanfare de Joinville, constituée dans le courant de la décennie et présidée alors par Théodore Létang (1835-1909), industriel, officier pendant la guerre de 1870 et conseiller municipal de la ville. Les Debeau vivent dans le centre-ville, rue de Paris.

Il participe en avril 1888 à l’organisation d’un bal de la fanfare au profit des pauvres. Elle compte 22 exécutants en 1893. En 1894, Debeau gère un festival-concours d'harmonie et de fanfares qui se tient en mai à Joinville. Après une grave explosion à la société métallurgique du Bi-Métal, à Joinville en février 1895, plusieurs compagnies musicales sont mobilisées pour les obsèques, dont celles de Saint-Maur-des-Fossés, Saint-Maurice et Joinville, sous la direction de Debeau.

Baptiste Debau meurt le 11 novembre 1896 à Joinville. Âgé de 71 ans, il était décoré de la Médaille militaire depuis août 1866. Ses deux fils, qui déclarent son décès à l’état-civil, ignorent le nom de sa première femme.

L’aîné, Alfred Joseph Debeau (1856-1937), sera également chef de musique, adjudant-chef au 32e régiment d'infanterie coloniale. Il s’est vu attribuer la Médaille militaire et a été fait chevalier de la Légion d’honneur.

Le cadet, Léopold Debeau (1865-1932), comptable, marié en juin 1889 à Nice avec Julie Augustine Thomas, a eu comme témoin à ses noces Joseph Pochon (1840-1908), alors député radical-socialiste, président du conseil général de l’Ain et franc-maçon.

Exercice à l’école d’artillerie de Vincennes (Arch. dép. Val-de-Marne)

 

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16 octobre 2024 3 16 /10 /octobre /2024 12:41

Léopold Macque naît le 21 décembre 1861 à Paris (3e arr.), Il est le fils de Louise Boucher et de son époux Jean Baptiste Éloi Macque. Ses parents sont blanchisseurs. Il a un frère jumeau, Georges, qui meurt en février 1862. Son père est originaire de la Somme.

Devenu garçon de café à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne), où il vit place des Écoles, il épouse en septembre 1886 Marie Aline Camus à Joinville-le-Pont, commune voisine où réside la mère de Léopold Macque. Aline Camus, couturière, est la sœur d’une personnalité locale, Aristide Camus (1852-1897), architecte, franc-maçon, libre-penseur et militant radical-socialiste à Joinville.

Parmi les témoins du mariage, on compte Jules Ferdinand Baulard (1827-1910), ouvrier puis chef d’entreprise, militant républicain sous le second empire, alors conseiller général de la Seine, franc-maçon et futur député radical-socialiste de la 2e circonscription de l’arrondissement de Sceaux (1889-1902). Autre témoin, Eugin Thime (1830-1904), cordonnier, également libre-penseur et militant radical-socialiste à Joinville.

Les époux Macque vivent à Saint-Maur, rue de La Varenne, puis avenue des Îles, dans le quartier Schaken. Léopold Macque s’affirme également comme un libre-penseur militant, membre du groupe de Saint-Maur, adhérent à la Fédération française de la libre-pensée. Il reste très proche de la famille Camus et des libres-penseurs de Joinville. Ainsi, il est, avec Aristide Camus, l’un des rédacteurs d’une Tribune des mécontents, parue en octobre 1889 dans l’hebdomadaire radical-socialiste Voix des communes, où ils protestent contre le fait que l’église touche 60% du prix des obsèques « sauf pour les protestants et les israélites », y compris donc pour les athées militants. Suite à cette demande, le maire de Saint-Maur modifiera la pratique locale.

Toujours avec Camus et Thime, ainsi que le rédacteur-en-chef de Voix des communes, Henri Vaudémont, Macque est l’un des organisateurs d’un banquet qui se tient chez Jullien, sur l’île Fanac (Joinville), pour fêter l’élection de Baulard. De nouveau avec Baulard et Vaudémont, Macque participe en avril 1891 à un « banquet gras » organisé le vendredi-saint par le groupe de libre-pensée La Raison, présidé par un conseiller municipal de Joinville, Alphonse Demeestère.

Lors du congrès de la Fédération de la libre-pensée, qui se tient à Paris le 25 octobre 1891, Macque est l’un des quatre délégués de Saint-Maur avec Galand, Harvey et Charton. Gustave Charton (1835-1900), est un teinturier, communard, militant socialiste-révolutionnaire à Joinville-le-Pont, conseiller municipal de Corbeil (1884-1888) puis de Saint-Maur-des-Fossés (1896).

À partir au moins de 1891, Léopold Macque est employé d’octroi, les communes du département de la Seine appliquant des taxes à l’entrée des marchandises sur leur territoire. Il est l’auteur, avec M. Garbe d’un Guide pour la commune de Saint-Maur-des-Fossés, livre paru en août 1893 qui détaille les rues de la ville et donne des informations sur l'administration municipale.

Léopold Macque meurt le 26 octobre 1898 à Saint-Maur, à l’âge de 37 ans et n’a pas eu d’enfant.

Une vue du quartier de la Villa Schaken à Saint-Maur-des-Fossés (Arch. dép. Val-de-Marne)

 

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9 octobre 2024 3 09 /10 /octobre /2024 00:01

Suite de la biographie de Gaston Marot

Au cours des années 1870, Gaston Marot, auteur prolifique, produit des opérettes, comme Un télégramme, écrite avec Henry Buguet, sur une musique de Victor Robillard (1870) et des chansonnettes, toujours avec le même musicien. Il s’associe à Clairville pour une revue fantaisiste, Aristophane à Paris (1873). Son drame, Le Pont-Marie, est présenté à l’Alhambra national de Bruxelles en février 1874.

Gaston Marot s’associe à un autre auteur dramatique, Léon Pournin, pour reprendre en janvier 1875 le Théâtre-Cluny, boulevard Saint-Germain (Paris, 5e arr.). Le chroniqueur théâtral du quotidien Le Figaro s’interroge : « Qui peut les avoir poussés à jouer les pièces des autres lorsqu'on a déjà tant de mal à faire jour les siennes ? J'espère bien qu'ils respecteront les mœurs placides de ce théâtre, qui est presque, un théâtre de province. »

Leur première représentation est La Vie infernale, drame de Georges Richard. La gestion de l’établissement semble compliquée, puisque le théâtre est mis en vente en décembre 1875, dans une ambiance de conflit entre les deux directeurs.

Marié en juillet 1877 à Paris (19e arr.) à Sophie Eugénie Collard, fille d’un commissionnaire en vins, Gaston Marot poursuit une activité intense sur la scène parisienne. Il propose cette année-là à Bobino une revue ; l’année suivante, il offre deux opérettes, des chants patriotiques et un drame, Le Docteur Jackson, monté au Château-d’Eau.

Fin 1879 et début 1880, Gaston Marot tient une rubrique « Échos et nouvelles » des théâtres dans le quotidien Le Globe. Il collaborera aussi au Gaulois.

La décennie 1880 est sans doute la plus prolifique, avec des bouffonneries et vaudevilles, mais aussi des opéras-comiques. Le Ménétrier de Meudon, sur une partition de Germain Laurens, est programmé aux Fantaisies-Parisiennes en septembre 1880. La Cour d’amour, musique de Charles Hubans, est à l’affiche de l’Alcazar royal de Bruxelles en décembre 1882. Le Clairon, sur une musique de Georges Jacobi, est au théâtre de la Renaissance de Paris en novembre 1883.

Les affaires militaires et historiques intéressent aussi Gaston Marot, qui écrit un drame, Kléber, en 1882 et Les Français au Tonkin, en 1885. La même année, il livre Le Cardinal Dubois, La Convention nationale, et L'Ouvrier du faubourg. La Casquette au père Bugeaud, en 1886. La préparation de la pièce au théâtre du Château-d'Eau est l’objet d’un incident, qui sera traité au tribunal d’instance de Paris en mars. Gaston Marot témoigne dans le quotidien Le Matin : « J’étais dans la salle, suivant, avec anxiété mon premier acte qui n'était pas au point. J'étais fort énervé ! Tout à coup j'aperçus le sergent de pompiers qui non seulement avançait la tête sur la scène mais même entrait on scène (…) Perdant patience (…) je m'écriai Fichez donc le camp de là, pompier ! » S’estimant outragés, les pompiers portèrent plainte. Gaston Marot fut condamné à 25 francs d'amende – mais sa hiérarchie admonesta le pompier importun.

Poursuivant sa fibre biographique, Marot présente Augereau, en 1887 puis en 1889 Desaix. Les faits-divers l’inspirent également, et il a un certain succès avec Jack l'éventreur, drame qu’il cosigne avec Louis Péricaud, donné au théâtre du Château-d'Eau en août 1889.

Lors de l'assemblée générale de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques en mai 1889, Gaston Marot provoque un incident. Il considère que le contrôleur général « ne contrôle rien du tout, qu'il ne rend aucun service à la Société et que, par conséquent, ses 6,000 francs d'appointements seraient infiniment mieux employés en pensions à de vieux sociétaires ». Son intervention provoque un vrai tumulte, mais sa proposition est écartée. En mai 1892, Gaston Marot est candidat à l’élection des membres de la commission de l’association, mais il n’est pas élu.

Entre août et novembre 1889, le quotidien La France insère en feuilleton un roman, Mère et Fille, signé Gaston Marot-Belle. Il a peut-être construit ce pseudonyme en référence à sa belle-sœur, Marguerite Caillard dite Belle, épouse de son frère cadet Amédée Marot ; elle a peut-être collaboré à l’écriture.

Les année 1890 voient quelques uns des principaux succès de Gaston Marot. Il tire La Petite Mionne, du roman d'Émile Richebourg pour un drame présenté au Théâtre-historique de Paris en novembre 1890. En 1895, il donne Les Aventures de Thomas Plumepatte, au Théâtre de la République et adapte Le Fils de Lagardère, de Paul Féval. La Goualeuse, drame écrit avec Alévy en 1898 sera probablement sa pièce la plus reprise ultérieurement.

Après un bref passage au Raincy (Seine-et-Oise, act. Seine-Saint-Denis) en 1885, la famille Marot s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en 1886, dans le quartier de Palissy, rue de Brie (act. av. Gallieni). Le chroniqueur du quotidien Le Soir, J. des G., lui rend visite en novembre 1895, voyant en lui un « honnête fournisseur d’amusements » et le qualifie « d’excellent citoyen et bon père de famille » qui vit paisiblement à Joinville. Il chiffre sa production, qui n’est pas terminée, à 180 pièces.

Au cours des années 1900, continue dans la trame vaudevillesque avec La Fille du sergot au Château-d’Eau en février 1900. De nouveau avec Alévy, il donne Le Drame de la rue Murillo, pièce ambitieuse, en 1902 au théâtre de l'Ambigu. De retour à l’Alhambra de Bruxelles, il monte en septembre 1903 Le Tour du monde à pied. Tentant de reprendre le Gant rouge, sur une ébauche de jeunesse d’Edmond Rostand, il n’a aucun succès et la Société des auteurs intervient en juillet 1903 pour régler le conflit entre les deux écrivains.

C’est la censure officielle qui, en juin 1904, impose à Gaston Marot de faire de nombreuses modifications dans la pièce Le Rabiot, préparée pour le Théâtre-Cluny. Après un drame, Casse-museau, en 1906, la dernière pièce connue de Gaston Marot, faite en collaboration avec Victor Darlay, s’intitule Les Aventures de Gavroche. Elle est à l’affiche du Châtelet en janvier 1909.

Depuis 1904, la famille Marot a rejoint Montmorency (Seine-et-Oise, act. Val-d'Oise) et s’est installée avenue des Acacias.

Antoine Adolphe dit Gaston Marot meurt le 1er décembre 1916 à Marseille (Bouches-du-Rhône), où il séjournait rue Paradis, avec son épouse. Le Petit Marseillais publie une courte nécrologie, soulignant que « auteur dramatique et romancier, il eut des succès notoires » et annonce une messe de sortie de deuil le 14 décembre en l’église Saint-Adrien (8e arr., remplacée en 1920 par la basilique du Sacré-Cœur). La Société des auteurs et compositeurs dramatiques salue sa mémoire en mai 1917, parmi les auteurs « qui n'auront pu attendre l'heure de la victoire », comme Émile Verhaeren et Octave Mirbeau.

Les pièces de Gaston Marot continuent d’être à l’affiche des théâtres de boulevard parisiens dans les années 1920 et 1930 et même au cours de la deuxième guerre mondiale. Une partie de son œuvre est disponible, en téléchargement, sur la plateforme numérique de la Bibliothèque nationale de France, Gallica. Mort à l’âge de 79 ans, il était père de cinq enfants, dont quatre de son mariage avec Sophie Collard, parmi lesquels trois sont morts très jeunes. Il était décoré des Palmes académiques comme officier d'académie.

Fin

Les Français au Tonkin, pièce de Gaston Marot (1885)

 

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9 octobre 2024 3 09 /10 /octobre /2024 00:01

Suite de la biographie de Gaston Marot

Au cours des années 1870, Gaston Marot, auteur prolifique, produit des opérettes, comme Un télégramme, écrite avec Henry Buguet, sur une musique de Victor Robillard (1870) et des chansonnettes, toujours avec le même musicien. Il s’associe à Clairville pour une revue fantaisiste, Aristophane à Paris (1873). Son drame, Le Pont-Marie, est présenté à l’Alhambra national de Bruxelles en février 1874.

Gaston Marot s’associe à un autre auteur dramatique, Léon Pournin, pour reprendre en janvier 1875 le Théâtre-Cluny, boulevard Saint-Germain (Paris, 5e arr.). Le chroniqueur théâtral du quotidien Le Figaro s’interroge : « Qui peut les avoir poussés à jouer les pièces des autres lorsqu'on a déjà tant de mal à faire jour les siennes ? J'espère bien qu'ils respecteront les mœurs placides de ce théâtre, qui est presque, un théâtre de province. »

Leur première représentation est La Vie infernale, drame de Georges Richard. La gestion de l’établissement semble compliquée, puisque le théâtre est mis en vente en décembre 1875, dans une ambiance de conflit entre les deux directeurs.

Marié en juillet 1877 à Paris (19e arr.) à Sophie Eugénie Collard, fille d’un commissionnaire en vins, Gaston Marot poursuit une activité intense sur la scène parisienne. Il propose cette année-là à Bobino une revue ; l’année suivante, il offre deux opérettes, des chants patriotiques et un drame, Le Docteur Jackson, monté au Château-d’Eau.

Fin 1879 et début 1880, Gaston Marot tient une rubrique « Échos et nouvelles » des théâtres dans le quotidien Le Globe. Il collaborera aussi au Gaulois.

La décennie 1880 est sans doute la plus prolifique, avec des bouffonneries et vaudevilles, mais aussi des opéras-comiques. Le Ménétrier de Meudon, sur une partition de Germain Laurens, est programmé aux Fantaisies-Parisiennes en septembre 1880. La Cour d’amour, musique de Charles Hubans, est à l’affiche de l’Alcazar royal de Bruxelles en décembre 1882. Le Clairon, sur une musique de Georges Jacobi, est au théâtre de la Renaissance de Paris en novembre 1883.

Les affaires militaires et historiques intéressent aussi Gaston Marot, qui écrit un drame, Kléber, en 1882 et Les Français au Tonkin, en 1885. La même année, il livre Le Cardinal Dubois, La Convention nationale, et L'Ouvrier du faubourg. La Casquette au père Bugeaud, en 1886. La préparation de la pièce au théâtre du Château-d'Eau est l’objet d’un incident, qui sera traité au tribunal d’instance de Paris en mars. Gaston Marot témoigne dans le quotidien Le Matin : « J’étais dans la salle, suivant, avec anxiété mon premier acte qui n'était pas au point. J'étais fort énervé ! Tout à coup j'aperçus le sergent de pompiers qui non seulement avançait la tête sur la scène mais même entrait on scène (…) Perdant patience (…) je m'écriai Fichez donc le camp de là, pompier ! » S’estimant outragés, les pompiers portèrent plainte. Gaston Marot fut condamné à 25 francs d'amende – mais sa hiérarchie admonesta le pompier importun.

Poursuivant sa fibre biographique, Marot présente Augereau, en 1887 puis en 1889 Desaix. Les faits-divers l’inspirent également, et il a un certain succès avec Jack l'éventreur, drame qu’il cosigne avec Louis Péricaud, donné au théâtre du Château-d'Eau en août 1889.

Lors de l'assemblée générale de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques en mai 1889, Gaston Marot provoque un incident. Il considère que le contrôleur général « ne contrôle rien du tout, qu'il ne rend aucun service à la Société et que, par conséquent, ses 6,000 francs d'appointements seraient infiniment mieux employés en pensions à de vieux sociétaires ». Son intervention provoque un vrai tumulte, mais sa proposition est écartée. En mai 1892, Gaston Marot est candidat à l’élection des membres de la commission de l’association, mais il n’est pas élu.

Entre août et novembre 1889, le quotidien La France insère en feuilleton un roman, Mère et Fille, signé Gaston Marot-Belle. Il a peut-être construit ce pseudonyme en référence à sa belle-sœur, Marguerite Caillard dite Belle, épouse de son frère cadet Amédée Marot ; elle a peut-être collaboré à l’écriture.

Les année 1890 voient quelques uns des principaux succès de Gaston Marot. Il tire La Petite Mionne, du roman d'Émile Richebourg pour un drame présenté au Théâtre-historique de Paris en novembre 1890. En 1895, il donne Les Aventures de Thomas Plumepatte, au Théâtre de la République et adapte Le Fils de Lagardère, de Paul Féval. La Goualeuse, drame écrit avec Alévy en 1898 sera probablement sa pièce la plus reprise ultérieurement.

Après un bref passage au Raincy (Seine-et-Oise, act. Seine-Saint-Denis) en 1885, la famille Marot s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en 1886, dans le quartier de Palissy, rue de Brie (act. av. Gallieni). Le chroniqueur du quotidien Le Soir, J. des G., lui rend visite en novembre 1895, voyant en lui un « honnête fournisseur d’amusements » et le qualifie « d’excellent citoyen et bon père de famille » qui vit paisiblement à Joinville. Il chiffre sa production, qui n’est pas terminée, à 180 pièces.

Au cours des années 1900, continue dans la trame vaudevillesque avec La Fille du sergot au Château-d’Eau en février 1900. De nouveau avec Alévy, il donne Le Drame de la rue Murillo, pièce ambitieuse, en 1902 au théâtre de l'Ambigu. De retour à l’Alhambra de Bruxelles, il monte en septembre 1903 Le Tour du monde à pied. Tentant de reprendre le Gant rouge, sur une ébauche de jeunesse d’Edmond Rostand, il n’a aucun succès et la Société des auteurs intervient en juillet 1903 pour régler le conflit entre les deux écrivains.

C’est la censure officielle qui, en juin 1904, impose à Gaston Marot de faire de nombreuses modifications dans la pièce Le Rabiot, préparée pour le Théâtre-Cluny. Après un drame, Casse-museau, en 1906, la dernière pièce connue de Gaston Marot, faite en collaboration avec Victor Darlay, s’intitule Les Aventures de Gavroche. Elle est à l’affiche du Châtelet en janvier 1909.

Depuis 1904, la famille Marot a rejoint Montmorency (Seine-et-Oise, act. Val-d'Oise) et s’est installée avenue des Acacias.

Antoine Adolphe dit Gaston Marot meurt le 1er décembre 1916 à Marseille (Bouches-du-Rhône), où il séjournait rue Paradis, avec son épouse. Le Petit Marseillais publie une courte nécrologie, soulignant que « auteur dramatique et romancier, il eut des succès notoires » et annonce une messe de sortie de deuil le 14 décembre en l’église Saint-Adrien (8e arr., remplacée en 1920 par la basilique du Sacré-Cœur). La Société des auteurs et compositeurs dramatiques salue sa mémoire en mai 1917, parmi les auteurs « qui n'auront pu attendre l'heure de la victoire », comme Émile Verhaeren et Octave Mirbeau.

Les pièces de Gaston Marot continuent d’être à l’affiche des théâtres de boulevard parisiens dans les années 1920 et 1930 et même au cours de la deuxième guerre mondiale. Une partie de son œuvre est disponible, en téléchargement, sur la plateforme numérique de la Bibliothèque nationale de France, Gallica. Mort à l’âge de 79 ans, il était père de cinq enfants, dont quatre de son mariage avec Sophie Collard, parmi lesquels trois sont morts très jeunes. Il était décoré des Palmes académiques comme officier d'académie.

Fin

Les Français au Tonkin, pièce de Gaston Marot (1885)

 

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7 octobre 2024 1 07 /10 /octobre /2024 15:43

Début de la biographie de Gaston Marot

Antoine Adolphe Marot naît le 13 août 1837 à Rochefort (Charente-Inférieure, act. Charente-Maritime). Il est le fils de fils Pierre Maury Marot et de son épouse Rosalie Martin. Ses parents habitent rue des Fonderies, où le père est marchand de vin.

Selon Philippe Duprat, président de la Société de géographie de Rochefort, qui lui consacre un article biographique dans la revue de l’association Roccafortis en janvier 2001, Antoine Adolphe Marot fait ses études à Rochefort. Il est embauché à 17 ans, en février 1855 par le commissariat de la Marine, basé dans la ville, en tant qu'écrivain auxiliaire attaché au détail des armements. Il devient titulaire en 1856. Peut-être du fait de son état de santé, il est affecté à Royan (Charente-Inférieure, act. Charente-Maritime), soigné à l’hôpital militaire et affecté à la gestion des approvisionnements. Il revient en janvier 1858 à Rochefort, puis donne sa démission en janvier 1859.

Quittant le territoire charentais quelques mois avant le décès de son père, Antoine Adolphe Marot rejoint Paris où il devient clerc d'avoué. Il va cependant rapidement abandonner le travail juridique pour se consacrer au théâtre. Il change alors son prénom et adopte celui de Gaston. Sa mère vit également à Paris en 1868, rue de la Folie-Méricourt (11e arr.).

La première œuvre signée Gaston Marot est un vaudeville en un acte, Les Amours de M. Peutimporte, qu’il présente, au Théâtre Beaumarchais de Paris, situé dans le boulevard éponyme (4e arr.). Au cours des années suivantes, il présente de nombreux autres vaudevilles, toujours à Beaumarchais mais aussi dans d’autres salles parisiennes, comme les Délassements-Comiques, le Théâtre de la Bastille, le Théâtre Lafayette ou les Nouveautés. En septembre 1866, Gaston Marot revient dans sa ville d’origine pour présenter, devant un vaste public, Train direct pour Rochefort.

Ces pièces sont typiques des comédies de boulevard ; à côté des vaudevilles, on compte des parodies, des revues, des dîners… Il utilise également le genre patriotique, comme dans le Retour du zouave en 1866 et écrit aussi des drames, tels Le Pont du Diable (1867). Depuis 1866, Marot est membre de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques.

En janvier 1868 à Paris (10e arr.) naît un enfant, prénommé Gaston Michel Charles, présenté par la sage-femme qui l’a accouché boulevard Saint-Denis comme étant de père et mère non nommés. Antoine Adolphe Marot, qui se déclare comme homme de lettres et réside rue de Belleville, reconnaît en décembre 1873 dans une déclaration à la mairie du 19e arrondissement de Paris être le père de l’enfant, qui porte ensuite son patronyme.

La mère n’est jamais identifiée dans les documents d’état-civil. Selon la généalogie familiale, diffusée par Tiphaine Marette (Geneanet), il s’agirait de la « sœur d'Antoine Marot, grand-mère Lacaze ». Jeanne Rosalie Lodoïska Marot, née en septembre 1835 à Rochefort, épouse en juillet 1868 à Paris (11e arr.) Jean Lacaze, capitaine à l’état-major de l’infanterie de marine où il officie comme inspecteur des affaires indigènes. À sa mort, en juillet 1917 à Clichy (Seine, act. Hauts-de-Seine), c’est la veuve de son fils présumé, Marie Jaouennet, qui déclare son décès à l’état-civil. Gaston Michel Charles Marot fait carrière dans les troupes de marine, au Sénégal, au Soudan (act. Mali), en Nouvelle-Calédonie puis en Guyane, où, avec un grade d’officier de réserve, il devient fonctionnaire civil dans l’administration pénitentiaire puis chef du cabinet du gouverneur de la colonie, Fernand Lévecque. Il y décède en août 1914. Il laisse six enfants, dont l’aîné des garçons, également nommé Gaston Marot, meurt en opérations en juin 1916 au cours de la première guerre mondiale.

Pendant le siège de Paris par les forces allemandes, en novembre 1870, une poésie de Gaston Marot, La Journée de Châteaudun, est dite au théâtre du Château-d’Eau par le comédien Henri Roze.

À suivre

Gaston Marot

 

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20 septembre 2024 5 20 /09 /septembre /2024 01:01

Jean Louis Destouches naît le 27 juin 1756 au village de Pont-de-Saint-Maur (act. Joinville-le-Pont). Il est le fils de Louis Destouches et de Marie Michèle Cornu. Il épouse Cécile Hélène Serain en 1786 à la paroisse Saint Thomas de Crépy (Oise). Jean Destouches exerce la profession de marchand de vins.

Il est élu en novembre 1790 dans la municipalité de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur dirigée par Edme Lheureux, après la scission en février du village, qui refusait d’être rattaché à Saint-Maur-des-Fossés.

Après des incidents alors que Jean-Charles Contour a été élu maire fin 1792, il semble regretter cette séparation. Dans une lettre de la municipalité de Saint Maur au conseil de Paris, datée du 25 août 1792, le maire de Saint-Maur, Gauthier, déplore que « deux municipalités ont été tolérées » (celle de Saint-Maur et celle La Branche du Pont) et demande si cette dernière doit subsister. Son courrier fait mention d’une « liste des citoyens de La Branche qui étaient partisans de l’union », dans laquelle figure le premier maire, E. Lheureux, Vingdlet, et Jean Destouches accompagné de ses deux frères Pierre Antoine, bourrelier et Louis, limonadier et marchand de vin.

Jean Louis Destouches est à nouveau notable à La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur, dans la municipalité de l’an 8 (1800), constituée autour de Laurent Pinson après le rétablissement des municipalités communales.

Vers 1813, la famille Destouches s’installe à Crépy-en-Valois (Oise). Cependant, elle garde des liens avec La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur où résident une partie de leurs relations.

Jean Louis Destouches meurt le 2 avril 1832 à Crépy-en-Valois. Il était âgé de 75 ans et père de trois enfants.

Sceau de la commune de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur, an 12

 

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16 septembre 2024 1 16 /09 /septembre /2024 01:01

Jean Émile Lemaire naît le 27 vendémiaire an 10 (19 octobre 1801) à La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Marie Adélaïde Barbe Gritte et de son époux Jean Mathurin Lemaire, épicier, qui sera notable, adjoint puis maire de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur entre 1801 et 1816, et reviendra conseiller municipal de 1830 à 1843.

Reprenant l’activité d’épicier de son père, Jean Émile Lemaire épouse Marie Catherine Pommier dans l’église Notre-Dame des Blancs Manteaux à Paris (4e arr.) en juin 1827.

Lemaire, qui déclare disposer d’une fortune de 1 800 fr. (supérieure à la moyenne des électeurs) est élu conseiller municipal au suffrage censitaire en mars 1830 dans ce qui était encore La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur, avec Claude Pierre Jacmart comme maire. Ce dernier est remplacé en septembre de la même année par Laurent Nicolas Pinson ; le nouvel adjoint Alphonse Acher ayant démissionné, c’est Lemaire qui est nommé à sa place en novembre 1831, dans un village qui a pris alors le nom de Joinville-le-Pont.

Son père, Mathurin Lemaire, était redevenu conseiller municipal en même temps que lui en 1830 et est réélu en 1831 puis en 1837. Ils vont donc siéger tous deux ensemble dans l’assemblée communale entre 1830 et 1837.

Cette dernière année, Jean Émile Lemaire ne se représente pas lors des élections municipales et quitte son mandat d’adjoint.

Sa position financière reste toujours correcte, puisqu’en 1848 il est, derrière le grammairien et nouveau maire Charles-Pierre Chapsal le deuxième contribuable de la commune.

Toujours résidant à Joinville en 1862, Jean Émile Lemaire s’installe ensuite à Saint-Mandé (Seine, act. Val-de-Marne) où il décède le 11 mai 1880, à l’âge de 78 ans.

Comme l’ont aussi été ses oncles Alphonse Acher et Ange Lemaire, son gendre Louis Désiré Goujet sera lui aussi conseiller municipal de Joinville.

Le pont de Saint-Maur (act. pont de Joinville) vers 1817

 

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14 septembre 2024 6 14 /09 /septembre /2024 01:01

Jean Mathurin Lemaire est né le 13 juillet 1771 à Meaux (act. Seine et Marne). Il est le fils d’Étienne Lemaire, marchand meunier, et de Louise Geneviève Mathieu.

Il réside à La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur, où il exerce la profession de marchand d’épices et épouse en l’an 3 (1795) Marie Adelaïde Gritte.

La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur a été érigée en commune en 1790, à partir d’un village dépendant de la paroisse Saint-Nicolas de Saint-Maur. Elle deviendra Joinville-le-Pont en 1831. Elle est alors incluse dans l’arrondissement de Sceaux du département de la Seine. La population du village est de 420 habitants en 1806.

Mathurin Lemaire est notable dans la municipalité de l’an 9, avec Laurent François Pinson comme maire. Il est adjoint au maire de 1808 à 1814.

Le 30 mars 1814, quatre cents conscrits et huit pièces d'artillerie défendent le pont de Saint Maur (act. pont de Joinville) contre les régiments autrichiens, wurtembourgeois et cosaques, qui l'emportent. La bataille fait 265 morts. Des cadavres sont retirés de la Marne pendant deux mois. Le pont qui relie les deux parties de la commune situées de chaque côté de la rivière est détruit et ne sera restauré qu’à partir de 1822.

Mathurin Lemaire assure l’intérim après la mort en fonctions de Laurent François Pinson le 27 décembre 1814 puis lui succède en tant que maire en mars 1815. Il aura pour adjoint Pierre François Alexandre.

Après le refus de Jacques Roch Vingdlet, désigné officiellement, Jean Baptiste Louis Besançon remplace Mathurin Lemaire, démissionnaire, à la tête de la municipalité en avril 1816. Il poursuit son activité de commerçant, vendant du vin et du bois en plus des épices.

Mathurin Lemaire redevient conseiller municipal lors d’un scrutin partiel en 1830, il est réélu en 1831 puis en 1837, toujours au suffrage censitaire dans la municipalité de Laurent Nicolas Pinson où il reste jusqu’en 1843. Il aura été pendant 28 ans membre de l’assemblée communale.

Son demi-frère, Alphonse Acher, marchand de bois, est adjoint au maire de la commune (1830-1831) puis conseiller municipal (1843-1844).

Le fils de Mathurin Lemaire, Jean Émile est également adjoint au maire de Joinville entre 1831 et 1837. Ils siègent ensemble dans l’assemblée communale.

Le mari d’Adélaïde Emélie Gabrielle, fille de Jean Émile et petite-fille de Mathurin Lemaire, Louis Désiré Goujet, est également conseiller municipal de Joinville (1881-1888).

Enfin, Mathurin Lemaire est également apparenté à Ange Marie Lemaire, notable siégeant dans les instances municipales pendant la Révolution en l’an 9.

Des membres de la famille auront occupé des fonctions politiques locales pendant plus de 45 ans tout au long du 19e siècle.

Mathurin Lemaire est décédé le 28 avril 1850 à Joinville-le-Pont. Il était âgé de 79 ans et père de trois enfants.

L'église Saint-Nicolas, paroisse de Saint-Maur et du Pont-de-Saint-Maur

Maires de La Branche du Pont de Saint-Maur

Prédécesseur

Maire

Successeur

Laurent François Pinson

Jean Mathurin Lemaire

Jacques Roch Vingdlet

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