Fénelon Aimé Louis Delobel naît le 31 juillet 1833 à Cambrai (Nord). Il est le fils d’Aimée Rose Delaby et de son mari Joseph Aimé Delobel.
Après avoir reçu une certaine instruction, à dix-huit ans, s’engage dans l’armée en juillet 1851 et est affecté au 3e bataillon de chasseurs à pied, alors en garnison à Paris. Il devient caporal en avril 1852 puis sergent en novembre de la même année. Il est sergent-fourrier en mars 1853.
Il embarque, en mars 1854, à bord du vaisseau Christophe-Colomb en direction de Gallipoli (Turquie), au sein de l’armée d’Orient. Via la Bulgarie, il rejoint la Crimée et prend part aux batailles de l’Alma et d’Inkermann, où il fut blessé par balle au bras droit, le 5 novembre. Il est nommé sergent-major en janvier 1855 puis promu sous-lieutenant au 20e régiment de ligne en septembre, lors de combats de la prise de Sébastopol. Il avait 22 ans quand il devint officier.
Revenu en France après cette bataille, il est nommé lieutenant dans la même unité en mars 1859 et est intégré dans l’armée de Lyon en 1862. Envoyé en Algérie, en mai 1864, il y est promu capitaine en janvier 1865. Il est en garnison dans la ville côtière de Collo, située en province Constantine, où il mène plusieurs expéditions.
Il rentre en France pour épouser, en novembre 1868 à Cambrai, Léonie Jeannette Juliette Agnès Cambray.
Le capitaine Delobel stationne à Blaye, au début de l’année 1870 puis prend part, à partir d’août 1870, à la guerre contre les troupes allemandes conduites par la Prusse. Le 2 septembre, il prit part aux derniers engagements de la bataille de Sedan, sur les hauteurs de Bazeille. Il y est fait prisonnier, est envoyé en Allemagne et rentre, après plus de six mois de captivité, le 14 mars 1871, à la suite de la signature de la paix avec les Allemands. Il est alors affecté à l’armée de Versailles, qui combat contre les insurgés de la Commune de Paris.
Poursuivant sa carrière d’officier, Delobel est nommé major en avril 1875 au 103e régiment de ligne, devient chef de bataillon en novembre 1878. Il prend sa retraite de l’armée en novembre 1881 et est nommé, dans la réserve, lieutenant-colonel à 48 ans.
Installé dorénavant à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), le lieutenant-colonel Delobel s’implique dans la vie politique locale. En mai 1884, il est candidat aux élections municipales sur la liste du maire sortant, républicain modéré, Gabriel Pinson, qui est soutenue par les radicaux-socialistes. Delobel est élu dès le premier tour avec 285 voix sur environ 480 votants, soit 59%. Il est désigné, en juillet 1885, comme électeur sénatorial sur une liste radicale. En septembre de la même année, il fait partie des délégués du Comité électoral de Joinville-le-Pont auprès du Comité départemental radical-socialiste de la Seine, qui siège rue Cadet à Paris. Il partage cette fonction avec deux autres conseillers municipaux, Alphonse Demeestère, président du comité et Jules Ferdinand Baulard, futur conseiller général puis député.
Avant la fin de son mandat de conseiller municipal, Delobel quitte Joinville. Il n’est donc pas reconduit en 1888.
Il est nommé, en juin 1887, juge de paix du canton d'Ecommoy (Sarthe), en remplacement d’un magistrat démissionnaire. Il réside rue du Mont-Vaillant. Il n’exercera la fonction que pendant moins d’un an et demi.
Fénelon Delobel meurt le 4 janvier 1889 à Ecommoy. Il était âgé de 55 ans. Les circonstances de son décès sont rapportées dans une quinzaine d’articles de journaux parisiens et de province, qui – ayant puisé à la même source – reproduisent la même erreur quant à sa profession, puisqu’il est qualifié de percepteur alors qu’il est bien juge de paix.
Voici comment Le Petit Parisien commente le trépas : « Deux morts subites. M. Delobel, percepteur à Ecommoy (Sarthe), officier de la Légion d’honneur, lieutenant-colonel de l'armée territoriale, est mort subitement. Un de ses amis intimes, M. Leroux, secrétaire de la mairie d'Ecommoy, ayant appris la nouvelle de ce décès et ayant été voir le cadavre de M. Delobel, revint à la mairie en proie à une violente émotion. Il sonna le concierge, qui, en arrivant, trouva M. Leroux mort, assis devant son bureau, la tête entre ses mains. »
Décoré de la médaille militaire depuis janvier 1855, Fénelon Delobel avait également obtenu la médaille de Sa Majesté la reine d'Angleterre pour sa participation à la guerre de Crimée. Chevalier de la Légion d'honneur depuis août 1871, il avait été promu officier du même ordre en juillet 1881. Il était père de cinq enfants.
Il n’y a pas de lien entre Fénelon Delobel et Achille et Emélie Delobel, qui vécurent à Joinville une dizaine d’année après son départ.
Joinville pendant la guerre de 1870
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