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25 novembre 2022 5 25 /11 /novembre /2022 00:01

Jean Louis Barberet naît le 4 mars 1919 à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Lucie Marie Reverso, comptable, et de son époux Louis Bernard Barberet, alors serrurier. Son père produira ensuite de la literie puis dirigera une usine. Sa mère adhérera au parti communiste après la deuxième guerre mondiale. En 1936, la famille vit dans la ville voisine de Saint-Maur-des-Fossés, boulevard Maurice-Berteaux.

Après des études à l'École normale d'instituteurs de Paris, Jean Barberet, qui se présentera ultérieurement comme ayant été anticommuniste à cette période, adhère au Syndicat national des instituteurs (SNI) en 1937 ; il assure avoir condamné le pacte germano-soviétique de 1939. Il est appelé pour son service militaire au début de la deuxième guerre mondiale et sert dans la cavalerie de novembre 1939 à octobre 1942. En avril 1943, il épouse à Saint-Maur Marcelle Dehaye, également institutrice à Paris. Il dirige un centre d'enfants évacués dans le Doubs ; l’établissement, selon lui, serait devenu un dépôt d'armes et une infirmerie ayant hébergé des résistants.

Ayant repris un poste d’enseignant en région parisienne après la Libération, Jean Barberet adhère au parti communiste en janvier 1946. Il devient un cadre de son organisation syndicale, défendant la tendance unitaire, c’est-à-dire partisane du maintien dans la Confédération générale du travail (CGT) après le départ de cette organisation de Force ouvrière. Il regrette le passage de la Fédération de l’Éducation nationale (FEN) à l’autonomie et tout en restant adhérent du SNI (partie constitutive de la FEN), il est un des fondateurs de la FEN-CGT, dont il devient à la fois le secrétaire général permanent au plan national et dans le département de la Seine.

Jean Barberet participe à la création de la tendance Unité et Action, qui rassemble principalement des communistes au sein du SNI, en décembre 1948. Toujours partisan de la double appartenance à la FEN et à la CGT, Barberet émit des réserves quand le bureau politique du parti communiste invita en janvier 1954 les instituteurs à militer exclusivement au sein du SNI.

La famille Barberet vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où Marcelle Barberet est institutrice et responsable de la section locale du SNI. En mai 1965, Jean Barberet figure en huitième position sur la liste d'union démocratique pour l’élection municipale de Joinville, conduite par Henri Bideaux, ancien conseiller municipal et commerçant. Comme celui-ci, il figure parmi les 24 communistes de cette liste, aux côtés d’un socialiste SFIO, d’un radical-socialiste et d’un indépendant de gauche. Au premier tour, la liste obtient une moyenne de 2 316 voix pour 7 758 suffrages exprimés (29,9%) sur 7 974 votants et 10 441 inscrits, derrière la liste du maire Georges Defert (divers-droite). Au second tour, elle est battue par cette dernière en recueillant 2 818 votes pour 7 406 suffrages exprimés (38,1%) sur 7 622 votants ; elle n’a aucun élu.

Sur le plan professionnel, Jean Barberet devient le directeur de l'école de la rue Le Vau à Paris (20e arr.) dont il fait un établissement expérimental en s’impliquant dans le Groupe français d'éducation nouvelle (GFEN). Il en est le secrétaire général de 1968 à 1971. Il prend sa retraite en 1974.

Après avoir vécu à Noisy-le-Sec (Seine, act. Seine-Saint-Denis), la famille Barberet s’installe en 1972 à Pontault-Combault (Seine-et-Marne). Il est élu conseiller municipal en mars 1977, devient président du groupe communiste et adjoint au maire socialiste, chargé des délégations à l'enfance et à l'immigration. Réélu conseiller municipal en 1983, il démissionne en 1985 pour raisons de santé. Il quitte le parti communiste en 1986, faisant part d’un désaccord sur les formes d'organisation.

En 1982, Jean Barberet est membre de la Société mycologique de France.

Jean Barberet meurt le 16 avril 1998 à Férolles-Attilly (Seine-et-Marne). Il était âgé de 79 ans, père d’un enfant et résidait toujours à Pontault-Combault.

Il est l’auteur de deux ouvrages pédagogiques : L'école, nouveau milieu de vie (1969) et, avec Robert Gloton, À la recherche de l'école de demain (1970). Une école maternelle publique de la commune de Pontault-Combault a été baptisée du nom de Jean Barberet.

Pontault-Combault école maternelle Jean Barberet (cl. FCPE)

 

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23 novembre 2022 3 23 /11 /novembre /2022 00:01

Suite de la biographie d’Henri Bideaux

Commerçant à Joinville-le-Pont, résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale, Henri Bideaux siège dans les instances municipales depuis la Libération en août 1944. Élu communiste sur les listes de Robert Deloche, il reste au conseil municipal quand ce dernier, exclu du PCF, démissionne et est remplacé en février 1953 par Amélie Trayaud.

Pendant vingt années, Bideaux va être la principale personnalité publique des communistes à Joinville-le-Pont, se présentant à tous les scrutins municipaux ou départementaux. Il figure ainsi en mai 1953, en huitième position sur la liste communiste pour les élections au conseil général de la Seine dans l’arrondissement de Sceaux, conduite par le maire d’Ivry-sur-Seine, Georges Marrane ; il n’est pas élu.

Au sein du conseil municipal, Bideaux n’hésite pas à faire preuve d’une opposition bruyante. La nouvelle majorité ayant décidé de supprimer en mai 1935 l’usage d’un baraquement dans le parc du dispensaire à l’Union des vaillants et vaillantes (mouvement de jeunesse communiste), Bideaux proteste et entonne le chant révolutionnaire la Jeune Garde en compagnie de deux autres élus communistes, Langat et Grésy-Aveline.

Sous la cinquième République, le régime électoral change pour faire place au scrutin majoritaire tant aux élections municipales que cantonales (pour le département). En mars 1959 est ainsi candidat dans le 40e canton de la Seine, celui de Joinville-le-Pont, qui comprend également une partie de Saint-Maur-des-Fossés. Bideaux arrive en tête dans cette dernière ville mais est distancé à Joinville par le maire, Defert. Sur tout le canton, il recueille 4 512 voix pour 14 827 suffrages exprimés (30,4%) sur 15 369 votants et 21 457 inscrits, derrière Defert (32,5%), mais devant le RPF, le MRP et le parti socialiste SFIO. Au second tour, il est distancé avec 5 155 voix pour 15 302 suffrages exprimés (33,7%) sur 15 655 votants, derrière Defert, qui est élu, et devant le socialiste.

Les élections municipales concomitantes voient la liste conduite par Bideaux obtenir au premier tour 2 412 voix pour 7 488 suffrages exprimés (32,2%) sur 7 780 votants et 10 276 inscrits, toujours derrière Defert (41,2%) et devant une union de l’UNR (gaulliste), du MRP et de la SFIO (23,5%). Au second tour, Defert renforce son avance à 52,4% et emporte les 27 sièges, les communistes ne progressant guère avec 2 587 voix pour 7 580 suffrages exprimés (34,1%) sur 7 747 votants, la coalition reculant à 13,1%.

Ne disposant plus d’un mandat municipal, c’est en tant que secrétaire de la section de Joinville du PCF que Bideaux envoie, en octobre 1964, une lettre ouverte au maire de Joinville sur la sécurité devant l’école Oudinot, celle de son quartier de Polangis.

Lors des élections municipales de mars 1965 à Joinville, Henri Bideaux est à la tête d’une liste d’Union démocratique qui comporte 24 communistes mais également un socialiste (Robert Gente), un radical-socialiste (Charles Le Goff) et un indépendant (André Blocher). Avec 2 316 voix pour 7 762 suffrages exprimés (29,8%) sur 7 974 votants et 10 441 inscrits, elle est de nouveau devancée par Defert (43,6%) et talonnée par les gaullistes de l’UNR (26,5%). Après le retrait de ces derniers, les 27 colistiers de Defert sont élus contre ceux de Bideaux, qui ont 2 818 voix pour 7 406 suffrages exprimés (38,1%) sur 7 622 votants.

Le découpage des anciens départements de la Seine et de la Seine-et-Oise, avec la création en 1967 notamment du nouveau département du Val-de-Marne, entraîne une nouvelle géographie cantonale. Joinville est le 31e des 33 cantons, qui comprend désormais, outre le chef-lieu, une partie de la commune voisine de Champigny. Les premières élections ont lieu en septembre et octobre 1967. Dans sa déclaration de candidature, Henri Bideaux, qui indique qu’il est secrétaire de la section de Joinville du PCF, assure que « L’aménagement des bords de Marne et la lutte contre la pollution retiennent toute mon attention ». Il est président du syndicat des riverains du canal de Polangis, qui longe le quai d’Anjou où il réside, et s’inquiète du gel des ventes de logement et des aménagements du quartier de Polangis qui feront suite à la construction annoncée de l’autoroute de l’Est (act. A4).

En tête à Champigny, Bideaux est presqu’à égalité avec Defert après le premier tour avec 2 485 voix pour 7 756 suffrages exprimés (32%) sur 7 910 votants et 14 656 inscrits quand le candidat de droite à 2 491 votes (32,1%). Bénéficiant au second tour du désistement de la FGDS (socialistes et radicaux-socialistes), Bideaux échoue cependant avec 4 219 voix pour 8 780 suffrages exprimés (48,1%) sur 8 958 votants. Defert est réélu.

Au cours du mois d’avril 1968, Bideaux se plaint que le maire de Joinville lui a refusé de lui prêter une salle pour organiser la conférence de la section PCF ; il la réunit alors à Champigny.

Dans l’hebdomadaire communiste Le Réveil, il considère comme président de l’association de propriétaires du canal de Polangis qu’il y a un mécontentement justifié dans ce quartier, mentionnant la voirie et le tout-à-l’égout. Il propose la constitution d’un comité de défense du quartier.

Les élections municipales de mars 1971 constitueront la dernière occasion d’un affrontement électoral entre Defert et Bideaux, tournant une fois encore en faveur du premier. Henri Bideaux est à la tête d’une liste Union pour une gestion sociale, moderne et démocratique qui recueille une moyenne de 35,8% des suffrages exprimés, la droite remportant dès le premier tour les 27 sièges avec 64,2%.

Suite au décès de Defert en octobre cette année-là, dans un contexte où l’union de la gauche se développe, l’élection municipale partielle de décembre 1975 voit le PCF faire appel à Guy Gibout, journaliste et élu local de Champigny. Il constitue pour les quatre postes à pourvoir une liste en association avec le nouveau parti socialiste, le mouvement radical de gauche (MRG) et le parti socialiste unifié (PSU), qui est battue par celle soutenue par Jean Pierre Garchery (divers-droite), élu maire.

C’est le même Gibout qui conduit, en mars 1977, une liste d'union de la gauche, composée de 14 PC, 9 PS, 2 PSU et 2 MRG. La division de la majorité sortante en quatre listes donne à la gauche une majorité relative. Au second tour, la gauche emporte les 27 sièges à pourvoir devançant la liste de Georges Derou avec 4 035 voix (51,3%) contre 3 836 (48,7%). Guy Gibout est élu maire et Henri Bideaux redevient conseiller municipal au sein du groupe communiste.

Les élections municipales ayant été annulées, un nouveau scrutin est organisé à l’automne 1978. La liste Gibout est intégralement réélue et Henri Bideaux siège comme conseiller municipal jusqu’en mars 1983 ; il aura siégé pendant 21 ans depuis 194. Guy Gibout n’est pas réélu maire.

Henri Bideaux meurt le 30 décembre 1994 à Créteil (Val-de-Marne). Il était âgé de 85 ans, toujours domicilié à Joinville et père d’une fille. Il est inhumé au cimetière municipal de Joinville.

Fin

Henri Bideaux, photo Le Réveil

 

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21 novembre 2022 1 21 /11 /novembre /2022 00:01

Début de la biographie d’Henri Bideaux

Henri Bideaux naît le 29 mars 1909 à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Marguerite Millet, couturière, et de son mari Henri Bideaux, électricien. Ils vivent rue du Four, dans le quartier du Vieux Saint-Maur.

Devenu tourneur, Henri Bideaux épouse Lucienne Aimée Daumas en juin 1935 dans la commune voisine de Joinville-le-Pont. Ils s’installent quai d’Anjou, dans le quartier de Polangis.

Pendant la deuxième guerre mondiale, selon ses déclarations le 1er septembre 1967 dans l’hebdomadaire communiste Le Réveil, Henri Bideaux se soustrait au Service du travail obligatoire en Allemagne (STO) en 1942. Il se réfugie en Aveyron où il devient ouvrier agricole puis rentre en région parisienne début 1944. Engagé dans la résistance à l’occupation allemande, Henri Bideaux est membre des Francs-tireurs et partisans (FTP) et participe, le 25 août 1944, à la bataille du pont de Joinville qui oppose les Forces françaises de l’intérieur (FFI) à une colonne allemande en retraite qui tente de franchir l’ouvrage.

Henri Bideaux est blessé d’une balle dans le cou pendant les combats. La bataille fait 19 morts parmi les combattants de la Résistance et les civils dont un autre FTP, Joseph Belbéoch.

Toujours selon Le Réveil, c’est à la date de cette bataille qu’Henri Bideaux aurait adhéré au parti communiste. Le même journal mentionne qu’il aurait été membre du Comité local de Libération de Joinville ; cependant, son nom ne figure pas dans les deux listes conservées aux archives municipales de Joinville-le-Pont, qui comportent 8 et 12 noms.

Cependant, c’est bien sur la proposition du Comité local de Libération Joinville, et après avis du Comité de Libération de Paris, que Bideaux est désigné pour faire partie de la délégation spéciale chargée d’administrer la commune, nommée par arrêté du préfet de la Seine le 26 septembre 1944. À ce titre, il fait fonction de conseiller municipal. Robert Deloche, communiste, préside la commission assumant le rôle de maire.

Lors des premières élections municipales après-guerre, en mai 1945, Henri Bideaux est élu sur la liste présentée par Deloche qui remporte les 27 sièges à pourvoir avec une moyenne de 61,7% des suffrages exprimés. Il fait partie des 7 communistes aux côtés de 6 socialistes, 5 radicaux-socialistes et 9 indépendants de gauche.

En 1946, Henri Bideaux devient commerçant. En 1967, il indique dans Le Réveil que ses loisirs sont le bricolage, la pêche et le cyclisme. Parmi ses lectures, il cite les écrivains français Jules Verne, Victor Hugo et Émile Zola, le dirigeant russe Lénine et le quotidien communiste L’Humanité.

À l’occasion des élections municipales de novembre 1947, Henri Bideaux est de nouveau candidat sur la liste Union républicaine et résistante, conduite par Deloche. Avec 43,3% des votes, elle obtient 13 sièges et Bideaux est réélu ; bien qu’ayant été devancé par le Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste, 44%, 13 sièges également), la gauche reste en charge de la municipalité avec le concours du seul élu socialiste SFIO (6,5%) et Deloche est réélu. Le mandat sera très agité dans tous les groupes : le groupe RPF se scinde en deux, quatre socialistes se succèdent, suite à des démissions, sur leur seul siège et Deloche lui-même démissionne, suite à son exclusion du PCF.

En février 1953, pour le remplacer, Amélie Trayaud, communiste et doyenne du conseil municipal, est élue maire. Elle restera en poste deux mois.

Pour tenter de conserver la mairie, le parti communiste imagine faire venir à Joinville pour les élections municipales de mai 1953 un conseiller général de la Seine, Vauthier. Un des responsables de la section locale, Nicolas Grésy-Aveline, le domicilie dans un appartement qu’il loue à Joinville, rue Nouvelle. Vauthier s’inscrit sur les listes électorales de Joinville à cette adresse, malgré le refus d’établir un certificat opposé par le propriétaire. Le quotidien Paris-presse établit que Vauthier était en fait gérant d’un magasin d’appareillage électrique et de postes de TSF à Pontault-Combault (Seine-et-Marne). Le candidat de droite, Georges Defert, obtient du juge de paix de Saint-Maur-des-Fossés qu’il soit radié de ces listes. Le journal écrit que « Ce petit scandale risque d’évincer le parti communiste de la mairie de Joinville. »

L’absence de Vauthier conduit le parti communiste à choisir Henri Bideaux pour conduire la liste d'Union républicaine et résistante, sur laquelle figure aussi la maire sortante, Amélie Trayaud. Sa liste arrive en tête avec 35,6% des suffrages exprimés et dix sièges et peut compter sur l’appui du parti socialiste SFIO (12,3%, 3 élus). Cependant, trois listes de droite et du centre obtiennent une majorité de 14 des 27 membres du conseil municipal : le Rassemblement des gauches républicaines (RGR) ayant 22,1% et 6 sièges, le Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste) 19,8% et le même nombre d’élus, tandis que les démocrates-chrétiens du Mouvement républicain populaire (MRP) ont les deux postes restants avec 9,2%. L’hebdomadaire libéral Nouvelle Union régionale s’étonne du résultat : « Les rouges (…) apparaissent encore comme une force alors qu’on les croyait en pleine déliquescence, et leur importance veut que tous les groupes antimarxistes fassent désormais barrage ». Defert (RGR) est élu maire.

À suivre

Henri Bideaux, photo Le Réveil

 

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19 novembre 2022 6 19 /11 /novembre /2022 00:01

Henri Adolphe Jules Noizat naît le 2 septembre 1921 à Paris (13e arr.). Il est le fils de Marcelle Julie Marie Grosjean, employée de chemin de fer, et de Claude François Noizat, employé de bureau, comptable à la Société des transports en commun de la région parisienne (TCRP).

La famille vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le centre-ville, rue de Paris. Son père est engagé dans la vie locale : membre de la Ligue des droits de l’Homme, adhérent au parti socialiste SFIO puis, brièvement au parti communiste, avant de revenir à la SFIO, il est un chroniqueur actif d’un hebdomadaire local, la Gazette de l’Est. Il exerce aussi des responsabilités au sein du Secours rouge international. Claude Noizat démissionne en 1931 de la SFIO, publie des textes antisémites et annonce en 1935 qu’il est membre actif du parti social-national, formation d’extrême-droite.

Dans le courant de l’année 1936, la famille Noizat quitte Joinville pour s’installer à Thorigny-sur-Marne (Seine-et-Marne). Il participe à la chorale locale, en tant qu’artiste qui donne un concert dans la commune voisine de Chanteloup pour le 14-Juillet 1939.

À l’image de l’engagement de son père et d’autres membres de sa famille, Henri Noizat affiche pendant la deuxième guerre mondiale des opinions politiques d’extrême-droite, favorables à la collaboration l’Allemagne nazie. Il est impliqué en février 1941 dans la création d’un comité Jeunesse de France (mouvement antisémite). L’objectif est de regrouper des jeunes travailleurs et chômeurs « pour travailler, apprendre à aimer et à suivre Pétain », chef de l’État. Noizat est chargé de la propagande.

L’engagement d’Henri Noizat est connu par sa correspondance, saisie en Russie et citée par le journaliste soviétique Ilya Ehrenbourg, qui publie un article, le 19 mars 1942, dans le quotidien francophone de Londres (Royaume-Uni), France, sous le titre « Sur le front russe, une poignée de traîtres ». Le texte, daté du 18 mars à Moscou, cite des « documents qu’on trouve sur les légionnaires français tués », évoquant les membres de la Légion des volontaires français contre le bolchévisme (LVF). Créée en juillet 1941, après l'invasion de l'URSS par l'Allemagne, la LVF a obtenu soutien du Rassemblement national populaire de Marcel Déat, du Parti populaire français de Jacques Doriot, et du Mouvement social révolutionnaire d'Eugène Deloncle.

Selon Ehrenbourg, Henri Noizat, qui a 20 ans en 1941, aurait été membre de La Cagoule, organisation secrète d'action révolutionnaire, mouvement terroriste d'extrême droite actif dans les années 1930 en France. Eugène Deloncle était son principal dirigeant et Ehrenbourg assure que Noizat en était proche. Un conseiller municipal de Joinville, élu en 1935, a été cité comme membre de La Cagoule, Georges Lorry (1897-1943).

La présence en Russie soviétique de Noizat est liée à son adhésion à la LVF, dont deux bataillons sont engagés le 1er décembre 1941 au sud du lac de Djukowo, à une soixantaine de kilomètres de Moscou. Décimés par les combats et par le froid, la LVF se retire et les quelques dizaines de sont relevés le 7 décembre.

Ehrenbourg précise que Noizat avait une amie allemande, Sophie Willemer, qui avait alors quitté la France pour la Thuringe. Geneviève, la sœur d’Henri Noizat se félicitait dans une de ses lettres que le Mouvement social révolutionnaire (MSR) de Deloncle ait éliminé un membre du RNP qui aurait cessé de soutenir l’Allemagne. Un frère non identifié de d’Henri Noizat lui écrivait qu’il avait été nommé chef des légionnaires de Lagny (Seine-et-Marne), ville proche de Thorigny. Il se réjouissait de « la défaite complète des Russes », annoncée par un communiqué berlinois et écrivait à Henri : « Tu arriveras pour nettoyer le terrain. Quel coup de balai ! »

Il existe deux hypothèses quant à son décès. Selon un jugement du tribunal civil de Meaux (Seine-et-Marne) du 18 janvier 1967, Henri Noizat serait « décédé au cours de l’hiver 1945-1946 à Moscou (URSS) », où il aurait donc été interné après avoir été fait prisonnier. Selon l’article cité d’Ilya Ehrenbourg, sa disparition remonterait aux combats qui ont vu la LVF se disloquer, c’est-à-dire au début de décembre 1941 : « au nombre de ces mercenaires, il y a le cadavre du traître Henri Noizat. »

Soldats français de la LVF en Russie

 

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17 novembre 2022 4 17 /11 /novembre /2022 00:01

Émile Denis naît le 13 mai 1889 à Veneux-Modon (Seine-et-Marne, act. Moret-Loing-et-Orvanne). Il est le fils de Zoé Albertine Lamoureux et de son mari Joseph Théophile Denis, employé de chemin de fer, tous les deux originaires de l’Yonne.

Travaillant alors à Angers (Maine-et-Loire) comme garçon de café mais domicilié chez ses parents à Cézy (Yonne), Émile Denis est convoqué dans ce département pour son service militaire en octobre 1910. Il est cependant réformé à Toul (Meuse) une semaine plus tard pour « hydrocèle double volumineuse, lésion testiculaire » et renvoyé dans ses foyers.

En octobre 1911, vivant à Saint-Mandé (Seine, act. Val-de-Marne), avenue Quihou, alors employé de commerce (sans doute dans un restaurant du Bois de Vincennes, le Chalet du Lac) Émile Denis épouse Henriette Marie Bonnet, native de l’Yonne.

Au début de la première guerre mondiale, compte tenu de son état de santé, Émile Denis n’est pas mobilisé. Sa situation est réexaminée en mai 1917 et il est alors affecté au 117e régiment d’infanterie. Cependant, le mois suivant, il est de nouveau réformé définitivement pour « épididymite vacillaire double. »

Après le conflit, les époux Denis s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), rue Chapsal, où ils exploitent un restaurant en 1926.

Dès janvier 1927, la maison Denis est un des principaux lieux de réunion d’organisations de gauche : le Secours rouge, l’Association républicaine des anciens combattants (ARAC), la cellule locale du parti communiste, l’union cantonale du parti socialiste SFIO ainsi que la section de Joinville de ce parti, qui a d’ailleurs son siège chez Denis.

Membre de la SFIO, Émile Denis participe en 1927-1928 à plusieurs souscriptions lancées pour soutenir son journal, Le Populaire ou pour acquérir le siège national du parti.

Émile Denis meurt le 23 mai 1947 à La Queue-en-Brie (Seine-et-Oise, act. Val-de-Marne). Il était âgé de 58 ans et père d’un enfant.

Un autre établissement a porté le même nom, la Maison Denis, située avenue Paulien, dans le quartier de Polangis à Joinville. Elle accueillait également des réunions du parti socialiste SFIO entre 1909 et 1914 et était exploitée par Ambroise Denis, qui n’a pas de lien familial avec Émile Denis.

Rue Chapsal à Joinville-le-Pont

 

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15 novembre 2022 2 15 /11 /novembre /2022 00:01

Ambroise Denis naît le 04 décembre 1870 à Paris (11e arr.). Il est le fils de Rosalie Ernot, chapelière et de Guillaume Denis, tourneur qui vivent rue de Montreuil et ne sont alors pas mariés. Ils s’épouseront en mai 1875 à Paris (12e arr.).

Son père est de nationalité belge puis acquit la nationalité française après la loi de juin 1889. En conséquence, Ambroise Denis est appelé à faire son service militaire en 1893, mais obtient un sursis de trois mois en novembre cette année-là, étant malade. Il est incorporé en février 1894 au 115e régiment d’infanterie mais réformé en novembre, sa tuberculose ayant été détectée.

Il exerce la profession de tourneur sur bois et vit d’abord dans le 11e arrondissement de Paris, rue Saint-Bernard, puis dans le 12e rue de Reuilly, ensuite passage Montgallet et enfin rue Érard. Il a pour compagne Marie Louise Moerman, corsetière de nationalité belge, avec laquelle il a trois enfants entre 1897 et 1901, dont il reconnaît être le père.

Devenu débitant de boisson et restaurateur, Ambroise Denis gère en 1909 un établissement situé avenue Pauline à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Entre cette date et 1914, la salle Denis accueille notamment cinq réunions du parti socialiste SFIO et une autre d’une coopérative, La Travailleuse de Champigny-Joinville.

Lors de la constitution de la société de secours mutuels Assurance fraternelle de Joinville-Nogent, en octobre 1909, Denis en est le trésorier. Le président est Chéri Arnaud, industriel, alors conseiller municipal et futur adjoint au maire de Joinville.

En 1911, Marie Louise Moerman et Ambroise Denis sont installés tous deux à Joinville, mais dans des résidences séparées, elle rue du Cimetière, dans le quartier de Palissy, lui avenue Pauline, dans le quartier de Polangis. Leurs enfants sont recensés aux deux adresses.

Au cours de la première guerre mondiale, Ambroise Denis est mobilisé pour effectuer un service non armé, d’abord à Joinville-le-Pont puis à Vincennes. Il a cessé d’exploiter le restaurant, qui est repris par Nouyrit en 1915 et continue d’abriter des réunions d’associations et de formations politiques, socialistes et communistes. Après sa reprise par Masson puis par Raymond Vialatelle, l’établissement restera toujours un lieu important de la vie politique locale jusqu’en 1936.

Après-guerre, Ambroise Denis reprend son activité de tourneur sur bois. Il vit toujours en 1921 avenue Pauline, avec son frère aîné Henri, également tourneur sur bois. Puis il s’installe dans le centre-ville, avenue Molette où il est installé en 1931 et 1936. Il est sans emploi à cette dernière date.

Ambroise Denis meurt le 16 avril 1950 à Créteil (Seine, act. Val-de-Marne). Il résidait probablement encore à Joinville.

Un autre établissement a porté le même nom, la Maison Denis, située rue Chapsal, dans le centre-ville de Joinville et accueillait également des réunions du parti socialiste SFIO entre 1927 et 1929. Elle était exploitée par Émile Denis, qui n’a pas de lien familial avec Ambroise Denis.

La Maison Denis, avenue Pauline à Polangis (Joinville-le-Pont)

 

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13 novembre 2022 7 13 /11 /novembre /2022 00:01

Théodore François Santerre (fils) naît le 8 février 1776 à Paris, paroisse Saint-Paul (act. Saint-Paul-Saint-Louis, 4e arr.). Il est le fils de Marie Marguerite Sallé et de son époux Théodore François Santerre (père), raffineur de sucre, domicilié à Bercy (Seine, act. Paris 12e arr.).

Pendant la Révolution française de 1789, son père et un de ses oncles, jouent des rôles politiques significatifs dans les instances républicaines. Son père est administrateur du département de Paris et officier municipal de la commune de Bercy (Seine, ac. Paris 12e arr.). Le général Antoine Joseph Santerre participe à la prise de la Bastille, commande une partie de la garde nationale à Paris et pendant la guerre de Vendée.

Comme son père, Théodore François Santerre (fils) est d’abord raffineur de sucre au Faubourg Saint-Marcel à Paris. Puis, en l’an 10 (1802), il est propriétaire de deux moulins sur le Pont-de-Saint-Maur, sur la Marne, dans le village qui porte le nom de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur (Seine, act. Joinville-le-Pont, Val-de-Marne). Il exerce la profession de meunier, avec trois employés. À cette date, il a pour compagne une certaine Marie Claire selon les données du recensement.

Les moulins du Pont-de-Saint-Maur étaient construits sur deux étages et couverts de chaume. Ils reposaient sur les premières arches, rive droite. L’un d’eux, qui existait en 1553, était un moulin à blé, servant à moudre le grain. L'autre, daté de 1678, actionnait une machine hydraulique, dite pompe de Gourville ; elle avait notamment alimenté en eau, sous l’ancien régime, les jardins du prince de Condé, à Saint-Maur.

Dans le même village de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur, Théodore François Santerre épouse en vendémiaire an 13 (octobre 1804) Marie Thérèse Opportune Dupuis, dont les parents marchand de bas. Parmi les témoins figure le général Santerre.

En septembre 1807, Théodore François Santerre vend les deux moulins du Pont-de-Saint-Maur à François Trotier, meunier. À partir de la même année, la famille vit à Paris puis, en 1814, à Bercy, lieu des activités de son père. En 1829 on le retrouve à Ivry (Seine, act. Ivry-sur-Seine, Val-de-Marne), de nouveau raffineur de sucre, résidant route de Choisy. Il est fabricant de gélatine en 1837.

Théodore François Santerre meurt le 24 avril 1843 à Vaugirard (Seine, act. Paris 15e arr.). Il était âgé de 67 ans et père de cinq enfants.

À gauche, les deux moulins du Pont-de-Saint-Maur sur la Marne (actuel pont de Joinville) ; gravure du 17e siècle ; à droite, l’actuelle île Fanac (repr. Pouvereau)

 

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11 novembre 2022 5 11 /11 /novembre /2022 00:01

Théodore François Santerre père naît en 1753 à Paris, dans la paroisse Notre-Dame de Lorette. Il est le fils de Marie Claire et Antoine Santerre. Ce dernier, brasseur à Cambrai (Nord) est venu s’établir à Paris en 1747 où il acquiert de l’aisance. Il meurt en 1770, son épouse également et c’est la fille aînée, Marguerite, âgée de 20 ans, qui élève les quatre plus jeunes enfants, âgés de 11 à 17 ans, tandis que l’aîné, Baptiste, 19 ans, prend la suite du père à la tête de la brasserie de la rue Censier.

Théodore François Santerre épouse Marguerite Sallé en mai 1777 à l’église Saint-Étienne-du-Mont de Paris (act. 5e arr.). Il fonde à Essonnes, près de Corbeil (act. Essonne), une usine pour polir les glaces. Ensuite, il constitue une raffinerie de sucre rue Grange-aux-Merciers à Bercy (act. rue Nicolaï, Paris 12e arr.). Il réside à la Grand'Pinte, quartier de Bercy.

Pendant la Révolution française, trois des quatre garçons Santerre joueront un rôle politique : le second Antoine Joseph, qui sera général de division, le cadet Jean François, qui prit part à la prise de la Bastille et devint commandant de la Garde nationale ainsi que Théodore François lui-même.

Le 4 septembre 1792, Théodore François Santerre est secrétaire de l’assemblée des électeurs du canton de Vincennes.

Le 25 septembre 1792, Servan de Gerbey, ministre de la guerre, écrit à Jérôme Pétion de Villeneuve, président de la convention nationale, pour lui faire part de la situation militaire dans l’Est de la France. La communication entre Châlons (act. Châlons-en-Champagne, Marne) et les armées étant alors interceptée par les alliés coalisés contre la France révolutionnaire, le ministre se réfère aux informations transmises par le général Antoine Joseph Santerre à l’un de ses frères, qu’il désigne sous le prénom de François (qui peut être Jean François ou Théodore François). Il indique que, malgré la proximité de l'ennemi, les nouvelles « sont très bonnes. »

Théodore François Santerre n’est pas élu député à la Convention nationale mais devient administrateur du département de Paris le 9 janvier 1793. Il siège dans cette instance aux côtés notamment de Collot d’Herbois, président, Robespierre, vice-président et Marat. Ces trois derniers quittent rapidement l’assemblée locale et Jean Rousseau est nommé président. Santerre est chargé de préparer une adresse à la Convention sur les indemnités dues aux électeurs.

Il doit déposer comme témoin, le 18 ventôse, lors de l'instruction du procès des Hébertistes. Devant la cour, il conteste qu’il y ait eu des entraves au ravitaillement de Paris et dit ne pas avoir connaissance de menées suspectes dans sa commune. Un mandat d'arrêt est lancé contre lui par le conseil général de Bercy (conseil municipal) ; il est annulé par décret de la Convention, le 19 thermidor an 2.

En l'an 2, il est membre du comité de surveillance de la commune de Bercy (ultérieurement rattachée à Paris et, pour partie, à Charenton-le-Pont) et devient officier municipal (adjoint au maire). Théodore Santerre est, avec le commandant de la garde nationale de Bercy, un des partisans de la déchristianisation en brumaire an 2. Mais son projet d'adresse à la Convention pour y porter l'argenterie de l'église, est repoussé par l'assemblée générale des électeurs de Bercy. Ses partisans ont affaire à des citoyennes qui les poursuivaient à coups de parapluie selon l’historienne Raymonde Monnier.

Pour ne pas pouvoir être accusé d’être un accapareur de sucre, Santerre cesse de raffiner cette denrée et devient fabricant de salpêtre en l’an 3. Il reviendra ensuite à sa production initiale.

Au printemps an 12 (1804), Théodore François Santerre rachète à sa famille le manoir de Beauchery (act. Beauchery-Saint-Martin, Seine-et-Marne). Il exploite le domaine en tant qu’agriculteur.

Théodore François Santerre père meurt le 2 mai 1835 à Beauchery, dans son château de La Tour. Il était âgé de 82 ans et père de cinq enfants. Son deuxième fils, qui se prénommait également Théodore François, fut meunier à Joinville-le-Pont.

Le général Antoine Joseph Santerre, frère de Théodore François Santerre (père).

 

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9 novembre 2022 3 09 /11 /novembre /2022 00:01

Louis Nectoux naît le 5 octobre 1857 au Creusot, Saône-et-Loire. Il est le fils de Philiberte Pernin et de son époux Joseph Nectoux, ouvrier mouleur, qui vivent dans le quartier des Alouettes. Le père ne sait pas signer.

Devançant son service militaire, Louis Nectoux s’engage dans l’armée pour cinq ans en mai 1876, toujours au Creusot. Il est affecté au dans l’infanterie au 13e régiment de Ligne. Démobilisé en septembre 1880, il effectue deux périodes de réserve en 1883 et 1884 puis est réformé définitivement en mai 1886 après la découverte d’une « bronchite suspecte. »

Alors employé et résidant alors cité Griset à Paris (11e arr.), Louis Nectoux épouse dans cet arrondissement en juillet 1886 Marguerite Michel, mécanicienne et fille de tailleurs.

Au cours des années 1890, la famille s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Polangis, sur la rive gauche de la Marne.

Marguerite Nectoux est, en 1903-1904, membre de la section de Joinville de la société de l’Allaitement maternel, principale association humanitaire locale, qui compte alors 76 membres, dont 71 femmes. Une grande partie des épouses ou filles de personnalités politiques locales y adhèrent, à l’image de sa présidente Jeanne Bitterlin. Elle est une des trois visiteuses de l’organisation, se rendant au domicile des jeunes mères sollicitant une aide.

Pour sa part, Louis Nectoux s’engage dans l’action politique. C’est très probablement lui qui figure parmi les trois orateurs de la réunion publique organisée en mai 1902 par Pierre Dalbavie, tailleur d’habits, conseiller municipal et responsable conservateur dans la commune, en faveur de Léon Fatoux, candidat nationaliste à l’élection législative. Sous l’égide de La Patrie française, mouvement boulangiste, Maitrot, Nectoux et Maignier auraient « exécuté comme il convenait l’ignoble équipe gouvernementale, les agissements des sectaires francs-maçons, des dreyfusards et des sans-patrie » selon la presse qui rend compte de la rencontre, et auraient conclu la séance aux cris de « ‘Vive la Patrie ! Vive la République nationale ! Vive la liberté ! »

En 1904, sous le pseudonyme de « Paul Angis », Nectoux collabore au journal le Travailleur français, publié dans le canton de Saint-Maur. Il attaque, en février 1908, la décision, prise en avril l’année précédente, de retirer la croix du cimetière communal. Le maire, Eugène Voisin (radical-socialiste) lui répond que c’est en application de la loi du 9 décembre 1905 que les conseillers municipaux ont décidé à l’unanimité de supprimer tout emblème religieux. Son adjoint, Georges Briolay, également radical-socialiste, propose de « céder gratis » ladite

Chroniqueur dans le Républicain libéral, autre organe conservateur dans le même canton en 1908 assure, en février 1908 n’être pas « réfractaire aux idées de progrès ». Critiquant la liste du comité radical-socialiste, qui soutient le maire, il tente de mettre en place, en mars 1908, sa propre liste pour les élections municipales. Il échoue cependant à trouver un terrain d’entente avec le comité socialiste évolutionniste, composé notamment d’anciens socialistes et de radicaux dissidents, et n’est pas candidat. La liste Voisin emporte 21 des 23 sièges à pourvoir, un socialiste évolutionniste et un indépendant complétant le tableau.

Devenu ingénieur des Arts et Métiers et comptable, Nectoux quitte Joinville et s’installe boulevard Voltaire à Paris (11e arr.). Il remplace en 1917 le chef du service commercial de la Société d'électrochimie et d'électrométallurgie d'Ugine (Savoie), qui est mobilisé pour la première guerre mondiale. Après la fin du conflit, il représente l’usine dans l’Ouest de la France et s’établit à Nantes où il réside, en 1926, à l’angle de l’avenue Botrel et de l’avenue des Orphelins. Il prend sa retraite en 1932.

Louis Nectoux meurt le 18 mars 1941 à Nantes, âgé de 83 ans. Il est inhumé sur place puis, en février 1944 exhumé ; les archives de Nantes ne précisent pas sa nouvelle sépulture.

Les époux Nectoux ne semblent pas avoir eu d’enfant ; ils adoptent cependant et élèvent André Henri Marie Belleuvre (1919-2008), fils d’une sœur de Louis Nectoux.

L'usine d'Ugine

 

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7 novembre 2022 1 07 /11 /novembre /2022 00:01

Honoré Jean Genevay naît le 26 novembre 1888 à Villeurbanne (Rhône, act. Lyon métropole), Il est le fils d’Anne Félicie Parret, enjoliveuse, et de son époux Aimé Genevay, passementier. Ils vivent cité Delassalle.

Alors employé de commerce, Honoré Genevay devance son service militaire et s’engage dans l’armée pour trois ans en décembre 1906 à Lyon. Il est affecté au 19e escadron du train des équipages, où il est promu brigadier en juillet 1907, brigadier-fourrier en septembre la même année puis maréchal des logis un an après. Démobilisé en décembre 1909, il devient dans la réserve sergent-major, chef du train régimentaire du 157e régiment d’infanterie.

Quittant la région lyonnaise pour celle de Paris, Honoré Genevay vit d’abord à Paris (11e arr.), boulevard Voltaire puis s’installe, avec son père, en 1911 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), avenue du Bac, dans le quartier de Polangis. Il est devenu comptable et épouse en juin 1914 à Paris (6e arr.) Jeanne Marie Lidie Cabour, modiste ; ils s’installent à Joinville.

Son père, vénérable d’une loge maçonnique en 1911, possède une petite usine à Joinville de fabrication de sommiers et literie, mais fait faillite en 1923.

Pendant la première guerre mondiale, Genevay est mobilisé au sein du 159e régiment d’infanterie puis du 14e régiment de tirailleurs et sert comme sergent-major. Son comportement lui vaut une citation à l’ordre du régiment en novembre 1917 : « Sous-officier très dévoué. Pendant la période du 15/08 au 28/10/1917, a assuré le ravitaillement des compagnies de premières lignes, sans se laisser arrêter ni par les bombardements violents, ni par les gaz toxiques ». Il sort du conflit blessé, avec de plaies multiples de la face, suite à une chute de cheval.

Après le conflit, Genevay est fabricant de literie en 1921. La famille est installée avenue du Château, voie qui sera renommée plus peu après avenue Foch, toujours à Polangis. En 1926, il est employé commercial dans la firme cinématographique Pathé, installée à Joinville-le-Pont dans le même quartier. À partir de 1931, il est artisan tapissier et son épouse l’accompagne comme matelassière.

À l’occasion des élections municipales de mai 1929, Genevay se porte candidat sur la liste de Concentration des gauches, conduite par Georges Briolay, qui comprend des radicaux-socialistes, des socialiste indépendants et des membres du parti socialiste SFIO. Elle arrive en tête au premier tour, avec 42,8% des suffrages exprimés devant le maire sortant, Stephen Durande (droite) à 38,8% et les communistes (18,4%). Au second tour, les gauches emportent 22 des 27 sièges à pourvoir en obtenant 45,9%, les conservateurs ayant les cinq autres avec 41,6% tandis que le PCF n’a pas d’élu (12,5%). Au premier tour, Genevay avait obtenu 749 voix pour 1 715 suffrages exprimés (43,7%) sur 2 491 inscrits. Il est élu au second tour et Briolay devient maire.

Au sein du conseil municipal, si Genevay figure dans la majorité solidaire du maire, il se prononce cependant en juin 1929 contre le changement d’appellation de la rue du Cimetière qui devient, sur proposition du premier adjoint socialiste, Georges Roger, rue de l’Égalité.

Dans la ville, Genevay prend une part active à la vie locale. Il est entre 1934 et 1938, président de la commune libre de Polangis, structure d’animation du quartier. Il est administrateur de la caisse des écoles en 1935. Représentant sa commune, il est désigné en août 1934 membre de la Commission administrative de l'hôpital intercommunal de Créteil. Il fait également partie en mars 1933 des initiateurs d’une Mutuelle de l'Union fraternelle d'anciens combattants de Joinville-le-Pont, présidée par Henri Fraissange.

La vie municipale est agitée, le parti socialiste SFIO retirant son appui à la municipalité. Un accord électoral avec les libéraux et conservateurs permet la conservation de la majorité lors d’élections municipales partielles en octobre 1934, mais la rupture de cette alliance conduit à une compétition élargie pour les élections municipales de mai 1935.

Pour cette échéance, Genevay est élu en avril 1935 vice-président du Groupement des gauches républicaines, présidé par le radical Gabriel Vélard et qui comprend aussi des socialistes indépendant, dont l’adjoint au maire sortant, Roger, dissident de la SFIO.

Il participe avec le maire à la liste qui revendique au bilan de la municipalité d’importants travaux d’amélioration et d’embellissement. Elle concède avoir dû augmenter les impôts, mais assure qu’il s’agit de charges imposées à la commune (contingent d’incendie, indemnités de chômage, moins-values sur les recettes).

La liste radicale obtient 26,8% au premier tour, largement devancée par l’Union des républicains (droite, 32,6%) et talonnée par les communistes (23,5%), qui fusionnent entre les deux tours avec les socialistes SFIO (12,3%). La droite, avec 40% et 25 sièges, devance légèrement la gauche communiste et socialiste (39,7%, 2 élus), tandis que les radicaux sont distancés (19,5%, pas d’élu).

Honoré Genevay, qui est alors artisan tapissier, a obtenu 791 voix pour 2 856 suffrages exprimés (27,7%) sur 2 923 votants et 3 433 inscrits au premier tour. Il est crédité au second tour de 607 voix pour 2 899 suffrages exprimés (20,9%) sur 2 924 votants.

Honoré Genevay meurt le 4 février 1942 à Joinville. Il était âgé de 53 ans et père de trois enfants, dont deux morts très jeunes. Décoré de la Croix de guerre, il était également titulaire des Palmes académiques en tant qu’officier d’académie depuis février 1939. Son père, qui l’avait rejoint à Joinville en 1934, meurt sur place trois mois plus tard.

Le pont de Joinville en 1939

 

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