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29 septembre 2012 6 29 /09 /septembre /2012 00:08

Emporté par la phtisie, une forme de tuberculose pulmonaire, à l’âge de 32 ans, Alix Fournier fut selon l’écrivain Pierre-Barthélemy Gheusi « le magnifique, le révolté à demi génial, le futur grand musicien ».

Né en 1864, il côtoya Camille Saint-Saëns, qui l’appelait « le fou » et fut l’élève de la classe d’orgue de César Franck au Conservatoire de Paris où il fréquentait également les cours de Léo Delibes et Théodore Dubois.

Le jeune musicien fut couronné par le Prix de Rome de composition musicale en 1891 et par une récompense de l’Académie des Beaux-arts, le prix Cressent en 1892. C’est après ce titre qu’on représenta à l’Opéra de Paris sa comédie lyrique, Stratonice, le 9 décembre 1892.

L’opéra, sur un livret de Louis Gallet, raconte l’histoire de la belle princesse grecque, épouse d’un roi macédonien, qui inspire une violente passion à son beau fils. Le roi abandonne la jeune femme et nomme son héritier régent.

Le fait marquant dans la vie d’Alix Fournier est une mystification. On n’aimait guère Richard Wagner, chez les professeurs de musique français à la fin du dix-neuvième siècle. On ne l’appréciait pas, mais on ne l’écoutait pas plus. Le jeune prodige avait parié qu’il transcrirait le duo de Tristan et Isolde dans la cantate qu’il présentait pour le prix de Rome, intitulée L’Interdit. Aucun des auditeurs professionnels n’avait reconnu la pièce de l’opéra de Wagner, puisqu’ils ne l’avaient jamais lue ni entendue. Seul Saint-Saëns dévoila la supercherie.

En 1895, il met en musique une légende écrite par Louise Rousseau, Histoire de chevalerie. Écrivain et botaniste, Louise était l’épouse d’Henri Rousseau, directeur de l’école privée laïque et professionnelle du Parangon, située dans le château et parc du même nom, sur la commune Joinville-le-Pont. Henri Rousseau est le fils d’un maire de la commune, Louis Ferdinand Rousseau.

C’est d’ailleurs à Joinville, dans le château du Parangon, que mourut Alix Fournier, en septembre 1897 après de longues souffrances, entouré de son frère, lieutenant d’infanterie. Il était alors domicilié à Nice avec sa mère.

Il ne semble pas y avoir de disque ou de vidéo reprenant l’œuvre d’Alix Fournier.

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22 septembre 2012 6 22 /09 /septembre /2012 00:17

Attention, la date de cette rencontre a été modifiée !

La Société historique et littéraire polonaise et la Bibliothèque polonaise de Paris organisent le vendredi 5 octobre 2012 (17h-20h) une Journée d’études consacrée à Henri et Annie de Montfort.

À partir de leurs archives déposées à la Bibliothèque polonaise de Paris, il s’agit de présenter la vie et l’œuvre de ces deux écrivains Français qui se sont liés à la Pologne dès 1919 et ont contribué à développer les relations culturelles franco-polonaises. Henri (1889-1966) associe son épouse Annie (1897-1944) à toute son action, d’abord, comme envoyé spécial à Varsovie du quotidien Le Temps (1923-1932), puis comme directeur des services administratifs de l’Institut de France. Résistant dès 1940, il crée le journal clandestin La France continue (1941-1942) et agit au sein du réseau Kasanga. Annie, liée au réseau F2 polonais est arrêtée en mars 1943 à Grenoble et mourra à Ravensbrück en 1944. Leur œuvre commune la plus connue, préparée depuis 1930, le Guide Bleu de la Pologne, paraît en 1939.

Société historique et littéraire polonaise - Bibliothèque polonaise de Paris

Site : www.bibliotheque-polonaise-paris-shlp.fr

6, quai d’Orléans 75004 PARIS - Tél. 01 55 42 83 83 - b.skrzypek@bplp.fr

M°: Pont Marie, Saint-Paul, Maubert-Mutualité, Jussieu. Bus: ligne 67

Voir l’article consacré à Annie de Montfort :

Montfort Annie

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22 septembre 2012 6 22 /09 /septembre /2012 00:08

Marie Henri Brégeot, fils d’un instituteur des Vosges, naît à Nonville le 6 septembre 1855. Il vient à Paris suivre les cours du lycée Chaptal et obtient ses deux baccalauréats. Reçu à Polytechnique, sa myopie l’empêche d’y entrer. Il devient journaliste et collabore à des journaux financiers mais également à des publications humoristiques et à des revues littéraires ou théâtrales.

Étudiant, il participe au club des Hydropathes, animé par le romancier Émile Goudeau et dans lequel on retrouvait le poète et inventeur Charles Cros, l’actrice Sarah Bernhardt ou l’écrivain Alphonse Allais. Ce club était symbolique d’une « génération fantaisiste, bien souvent partagée entre le rire et le désespoir » (**).

En 1885, il est membre de l'Association des journalistes parisiens. Selon Joseph Denais, un journaliste catholique aux idées opposées aux siennes, il était « d'un esprit caustique et primesautier. (…) Il n'avait pas un ennemi et c'était un journaliste de la vieille roche ne portant envie à personne et se contentant de l’aurea mediocritas du vrai philosophe » (*).

Henri se fait connaître sous le nom de Vaudémont et adopte divers pseudonymes, dont celui de Gringoire.

Ses compétences en matière financière font qu’il est auditionné par la Chambre des députés en 1895 et par le Sénat en 1896. Il demande que l’admission de certaines valeurs minières à la cote officielle de la bourse de Paris soit refusée en raison des dangers que feraient courir les compagnies anglaises des mines d'or à l’épargne publique.

Henri Vaudémont soutient le principe coopératif, enquêtant sur des exemples concrets, comme celui de l’Alimentaire de Grenoble et participant à de nombreux congrès.

En 1886, il fonde une société coopérative de consommation à Joinville-le-Pont (Val de Marne), où il réside, baptisée La Populaire. Il est membre suppléant du comité central de l’Union coopérative en 1893.

Le journaliste, qui affiche son athéisme, s’engage également dans le mouvement de la Libre Pensée, présidant le groupe La Raison du canton de Charenton-le-Pont (Val de Marne) à partir de 1889 et devenant membre, en 1990, du conseil central de la Fédération. À ce titre, il représente la Fédération de la Libre Pensée au sein de l’Union des travailleurs socialistes, qui veut préfigurer un futur Parti socialiste unifié.

Vaudémont est également franc-maçon, il est officier du Grand-Orient de France et participe à la loge Jérusalem des vallées égyptiennes, celle de Giuseppe Garibaldi.

En l’absence d’une organisation socialiste unique, c’est sous l’étiquette radicale qu’il concourt à diverses élections, devenant membre du conseil municipal de Joinville-le-Pont en 1890. Il est réélu en 1892. En 1893, il est battu lors d’un scrutin cantonal à Nogent sur Marne.

Il meurt, d’une longue maladie, le 17 juillet 1896, âgé de 41 ans. Ses funérailles civiles, au cimetière du Père Lachaise, à Paris, le 19 juillet, rassemblent « une foule nombreuse, composée d'habitants de Joinville, des communes voisines : Saint-Maur, Créteil, Charenton, Saint-Maurice, Maisons-Alfort, Alfortville, Nogent, Champigny, Bry, etc.; de personnes venues de Paris: francs-maçons, libres-penseurs, délégués des différents groupes de la région parisienne, amis politiques, journalistes, amis personnels » (***).

Gabriel Meynet, directeur de la Voix des Communes, journal auquel collaborait Vaudémont, le qualifie de « républicain socialiste aux convictions ardentes, mais raisonnées ». Léonie Rouzade, militante socialiste (1839-1916), souligne son engagement féministe. La revue La Libre-Pensée le qualifie ainsi : c’était « un des plus méritants des soldats de la démocratie » (***).

(*) Aurea mediocritas : le juste milieu, précieux comme l'or. Rapport présenté à l'Assemblée générale de l'Association des journalistes parisiens du 19 mars 1897.

(**) Émile Goudeau, Michel Golfier, Jean-Didier Wagneur, Dix ans de bohème, Editions Champ Vallon, 2000.

(***) La Libre-Pensée, Paris, octobre 1896, n° 82.

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15 septembre 2012 6 15 /09 /septembre /2012 00:03

La grève à l’usine Bi-Métal de Joinville-le-Pont (Val de Marne), entre le 19 janvier et le 18 avril 1910 est marquée par de nombreux affrontements : bagarres, coups de feu, menaces de mort, jets de pierre, bastonnades, arrestations…

Les incidents ne se sont pas limités à l’entreprise et à ses abords. Nous sommes dans un contexte où l’anarchisme et le syndicalisme-révolutionnaire sont puissants. Le secrétaire de l’Union des métaux de la Seine, Gaspard Ingweiller, qui dirige la grève, est un des hérauts de cette tendance radicale au sein de la Confédération générale du travail (Cgt).

Dès le début du conflit, une affiche apposée sur les murs de Joinville et de Saint-Maurice et signée « Le comité de la grève » annonce que « la machine à frictionner serait sous pression » pour « les rares inconscients qui passeraient outre » le mot d’ordre d’arrêt du travail.

Au mois de mars, des appels sont lancés par les grévistes aux soldats venus pour renforcer le service d'ordre pour qu’ils désobéissent, tandis que la police et la direction de l’usine sont l’objet d’attaques dans de nouvelles affiches. Le commissaire de police reçoit une lettre signée « un groupe de grévistes » revendiquant la coupure d’une centaine de fils télégraphiques ou téléphoniques ont été coupés dans la banlieue de Paris et se terminant par « Nous continuerons ! »

Ces actions vont être théorisées par un présumé « comité révolutionnaire secret de la région de Joinville » dont l’existence et les actes seront évoqués lors d’un débat à la Chambre des députés.

Le syndicaliste révolutionnaire Émile Pouget (1860-1931), fondateur du Père Peinard puis rédacteur en chef du journal de la Cgt, La Voix du peuple, publiera un bilan de l’action de ce comité dans une réédition de sa brochure intitulée Le sabotage en 1910 en reproduisant une circulaire par lequel le comité explique la marche à suivre.

Avec un autre comité de Seine-et-Oise (actuels départements de l’Essonne et des Yvelines), le comité Joinvillais revendique la coupure de 795 lignes téléphoniques et télégraphiques du lors d’actions conduites entre le 8 et le 28 juillet 1910 pour « protester contre l'arrestation arbitraire du camarade Ingweiller, secrétaire de l'Union syndicale des ouvriers sur métaux, les poursuites scandaleuses engagées contre le comité de grève du Bi-Métal et les condamnations prononcées le 25 juillet 1910. »

C’est le 27 octobre 1910 que les députés vont débattre du sujet. Le président du conseil, Aristide Briand (1862-1932, centre droit), donne lecture de la circulaire sur le sabotage des lignes télégraphiques et téléphoniques, qui contient le « septième bilan du groupe révolutionnaire joinvillais », accueilli par des remarques ironiques des élus socialistes qui considèrent que « c’est une lettre anonyme », soupçonnant même une œuvre de police.

Le quotidien, Le Temps, lui n’en doute pas une seconde et s’étrangle même, parlant de « séance du sabotage » : « L'ironie en pareil cas équivaut à une approbation tacite ». Le journal, qui est l’organe officieux du patronat (le Comité des Forges), s’exprime au nom d’une « immense majorité de citoyens raisonnables dominés et terrorisés par une poignée de furieux » et estime que « les députés socialistes auraient mieux fait de réprouver la propagande criminelle qui s'étale en plein jour. »

Le livre d’Émile Pouget, est réédité régulièrement, il sera trouvé dans la bibliothèque des inculpés de Tarnac (Corrèze), soupçonnés de s’être attaqués en 2008 à des lignes d’alimentation pour les trains de la Sncf. En 1910, le comité révolutionnaire de Joinville avait un avis sur le sujet : il « recommandait aussi, avec beaucoup d'insistance, de ne pas toucher aux fils des signaux ni aux fils télégraphiques des compagnies de chemin de fer » selon Émile Pouget.

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8 septembre 2012 6 08 /09 /septembre /2012 00:03

Édouard Boureau était un paléobotaniste français, c’est-à-dire qu’il étudiait les formes fossiles les plus anciennes de la vie sur terre. Né à Champ-sur-Layon dans le Maine et Loire en 1913, il résidait dans les années 1980 et 1990 à Joinville-le-Pont.

Docteur diplômé de la Faculté des sciences de Poitiers alors qu’il était âgé d’à peine 25 ans en 1938, il entre après guerre au CNRS où il dirige le laboratoire d’anatomie comparée des végétaux vivants et fossiles. Il devient sous-directeur du Muséum national d’histoire naturelle de Paris.

Créateur et premier secrétaire de l’Organisation internationale de paléobotanique lors du Congrès international de botanique de Paris en 1954, Édouard Boureau est nommé en 1959, professeur à la Faculté des sciences de Paris qui deviendra plus tard l’Université Paris VI Pierre-et-Marie-Curie). Il dirige la rédaction, qui reste inachevée, d’un Traité de Paléobotanique dont quatre volumes paraissent entre 1964 et 1975.

Il conduit des recherches sur les microfossiles précambriens, portant sur les premières formes de la vie pluricellulaire. Il attribue à des radiations ionisantes d’origine extraterrestre, principalement solaire, les extinctions de masse d’espèces pendant les crises que connaît la biosphère, notamment entre le Crétacé et le Tertiaire. Cette thèse, aujourd’hui contestée, a cependant largement contribué à l’évolution de la paléobotanique, dont les scientifiques français comptent parmi les meilleurs chercheurs.

Édouard Boureau est élu membre de l’Académie des sciences en 1977. Il est officier des Palmes académiques.

À côté de ses œuvres scientifiques, Édouard Boureau a publié un ouvrage de vulgarisation : La Recherche en paléontologie (Le Seuil, 1989). Il est également l’auteur d’un essai, La Terre, mère de la vie ?, publié chez Larousse en 1986.

Édouard Boureau avait son domicile 64, rue de Paris à Joinville-le-Pont. Il est mort le 2 octobre 1999 à l’âge de 83 ans.

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1 septembre 2012 6 01 /09 /septembre /2012 00:01

Alphonse-Nicolas Lebègue (1814–1885), est un éditeur, écrivain et publiciste français, qui exerce son activité à Bruxelles (Belgique).

Alphonse-Nicolas, né en 1814 à Paris, est le fils d’Euphrasie Marais et de l’imprimeur et libraire parisien Jean Lebègue, qui exerçait rue des Noyers à Paris (5e arrondissement).

Il est d’abord ouvrier typographe, puis prend la succession de son père. Mais il doit s’exiler et fonde une imprimerie et maison d’édition en Belgique en 1843. La maison d’édition » A-N. Lebègue et Cie » devient une des maisons les plus connues de la capitale belge. Elle publie notamment les œuvres de Pierre Joseph Proudhon, un autre proscrit en France.

Lebègue constitue en 1854 à Bruxelles la société L’Office de Publicité qui fournit des annonces à des journaux de province. Elle lance en 1858 un journal hebdomadaire paraissant le dimanche, qui est publié jusqu’en 1890. L’Office de Publicité est « un des organes les plus populaires du parti libéral » (*). Le journal tire à 19 000 exemplaires en 1861. Proudhon y publie des articles, qui font controverse, contre la propriété littéraire (1858) ou opposés à l’unité italienne (1862). Le journal accueille des écrivains belges, comme Caroline Boussart.

À côté de son activité d’éditeur, Lebègue écrit plusieurs ouvrages, souvent des romans à caractère historique. On lui doit notamment La Vie et ses écueils (1865), L’héritage des Sommerville (1870), Les deux Voleurs et l'Âne (1872), Le père Bronchard (1877), Conspiration sous la Régence (1878).

Pendant le second empire, il correspond avec l’éditeur français Pierre-Jules Hetzel, qui publie notamment Jules Verne.

Alphonse-Nicolas Lebègue est l’oncle d’Henri Lebègue (1856-1938), paléographe et d’Ernest Lebègue (1862-1943), historien. Il meurt le 12 décembre 1885 à Bruxelles. Un de ses fils, Jules Lebègue, prend sa succession.

(*) Berthelot, Hartwig Derenbourg, Camille Dreyfus, Giry et al.: La grande encyclopédie : inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts. Tome 21, H. Lamirault, Paris, 1885-1902.

Portrait d’Alphonse-Nicolas Lebègue par Georg Meisenbach.

 

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25 août 2012 6 25 /08 /août /2012 12:51

Le 10 août 1914, suite à la déclaration de guerre de l’Allemagne, les troupes de la 13ème division d’infanterie de l'armée Française occupent les cols des Vosges. Du 14 au 19 août 1914, les militaires français lancent un mouvement offensif en direction de la plaine d’Alsace alors occupée. Ils occupent Schirmeck le 17 août.

Mais, à partir du 19 août, l’armée doit se replier. Le 21 août 1914, elle abandonne les villages de la haute vallée de la Plaine (rivière des Vosges), se retirant par le col du Donon et sur la Meurthe. Les 23 et 24 août, des combats ont lieu à Celles et Badonviller. Le 25 août, ils se situent vers Raon-l'Étape.

Une partie des habitants quittent les villages de la vallée de la Plaine, à cheval sur les départements des Vosges et de Meurthe et Moselle. C’est le cas notamment d’Augustin Mathieu, maire de Raon-sur-Plaine qui se rend en Belgique avec sa famille. À Luvigny, l'abbé Pierre Buecher et le conseiller municipal Pierre Bolle sont arrêtés le 23 août et fusillés à Raon-sur-Plaine. À Vexaincourt, le maire Sayer et Charles Batelot sont fusillés en représailles de la découverte d'un fusil dans une grange ; le village est incendié et 63 maisons sur 105 sont brûlées.

A Allarmont, le maire Charles Lecuve et le curé l'abbé Alphonse Mathieu sont arrêtés le 24 août sous le prétexte de coups de feu tirés par la population ; ils sont fusillés à Celles au carrefour de la Soye.

Une rue d’Allarmont porte le nom de Charles Lecuve. Il a été décoré de la légion d’honneur à titre posthume.

Charles Lecuve

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18 août 2012 6 18 /08 /août /2012 00:07

Vincent Cosmao (1923–2006) est un théologien dominicain français, membre de la Commission Justice et Paix. Mais il est également un économiste, attaché à promouvoir une économie humaine.

Il est né en 1923 à Plogonnec (Finistère, France) dans une famille d’agriculteurs bretonnants. Ordonné prêtre en 1949, il devient membre de l'Ordre des Frères Prêcheurs et lecteur en théologie, Il a été aumônier d'Université à Lyon (1950–1955) puis à Dakar, au Sénégal (1955–1965).

Il est appelé par Louis-Joseph Lebret à l'IRFED en 1965, il en devient le directeur à sa mort en 1966 et s’inscrira comme un continuateur fidèle de la pensée du fondateur d’Économie et humanisme dans l’esprit de l’encyclique Populorum Progressio.

Il fonde en 1971 le Centre Lebret – Foi et Développement qu'il dirige jusqu'en 1983, puis préside pendant deux ans. Il y crée la revue Foi et développement en 1972. Il coopère notamment avec l’anthropologue Roland Colin et l’universitaire brésilien Héron de Alencar. La revue est rebaptisée ''Développement et civilisations'' en 2006. Il a comme successeur Sergio Regazzoni (1943-2009).

De 1988 à sa mort en 2006, il est prieur du couvent Saint Jacques à Paris. Il participe en 1988 au groupe de travail mis en place par l’Unesco pour examiner l’encyclique Solicitudo Rei Socialis, publiée par le pape Jean-Paul II.

Dans le prolongement de la publication de Populorum Progressio, Paul VI crée en 1967 la Commission pontificale Justice et Paix. Le cardinal français Roger Etchegaray en fut président et Vincent Cosmao un des membres actifs. Le dominicain fut aussi le conseiller théologique du Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD) pendant vingt ans.

Vincent Cosmao prend position pour une modification du cadre social et économique, notamment dans Changer le monde, une tâche pour l'Église (1979).

Il critique le libéralisme économique comme la fermeture des frontières : « A force d'excès de protectionnisme ou de libre échange, on finira par comprendre qu'un minimum de concertation s'impose pour la structuration des échanges, non seulement de biens et de services, mais aussi de savoir-faire, de savoir-vivre et de raisons de vivre ». Il plaide pour une moralisation de la vie publique : « on assiste au retour de l'éthique en politique, dans le discours sinon dans la pratique (...) il s'agit d'un des signes du dépassement du rationalisme positiviste ». Enfin, Vincent Cosmao place son action sur le terrain de l’histoire : « mouvement historique, le christianisme ne trouve son lieu, sa dynamique, sa vérité que dans l'histoire en train de se faire » (Montréal, 1989).

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11 août 2012 6 11 /08 /août /2012 00:03

Lucien Sarreste était un négociant demeurant quai de la Marne, à Joinville-le-Pont (Val de Marne). En 1921, il est escroqué d'une somme de 4 000 francs (environ 3 600 €) par un certain Léon Lelu, ancien commis-greffier au tribunal de Besançon. Il l’avait chargé d’acheter un terrain pour lui, mais l’homme a disparu avec l'argent pendant huit jours.

Passant boulevard du Temple, à Paris, Lucien Sarreste se trouva nez à nez avec l'ancien greffier dans un bar de ce faubourg populaire. « Comme je suis heureux de vous rencontrer », lui dit-il, selon le quotidien Le Figaro (26/07/1921). « Et moi donc ! » répondit Lelu, en essayant de fuir mais Sarreste le retint et le remit aux agents.

Arrêté par des inspecteurs de la Sûreté puis envoyé au dépôt, l’employé indélicat avait déjà à son actif cinq condamnations pour abus de confiance.

Presqu’un siècle plus tard, la famille Sarreste conserve une place éminente dans la commune, notamment comme entrepreneurs. Plusieurs descendants du marchand volé ont siégé au conseil municipal.

André Sarreste est élu en 1959, sur la liste de Georges Defert, maire divers droite. En 1965, c’est Yvonne Sarreste qui figure aux côtés du même maire. Elle est réélue en 1971, restant à cette époque la seule femme siégeant dans l’assemblée communale.

En 1989, c’est Sylvie Mercier, née Sarreste, qui est la benjamine de la majorité de Pierre Aubry (divers droite) ; elle représente le parti républicain (UDF-PR). Elle est réélue en 1995 et 2001, devenant adjointe au maire. En 2008, elle conduit sa propre liste (divers droite, soutien MoDem) et siège dans l’opposition.

Quant à Léon Lelu, on perd sa trace.

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4 août 2012 6 04 /08 /août /2012 00:09

Si Théophraste Renaudot est aujourd’hui un nom encore célèbre, c’est surtout parce qu’on voit en lui le précurseur de la presse française et que son nom a été utilisé pour baptiser un prestigieux prix littéraire. Mais l’homme était, d’abord, un médecin charitable, à une époque où les deux termes n’étaient pas facilement accolés, et il dut d’ailleurs lutter contre les responsables officiels de la faculté de Paris pour défendre ses idées hygiénistes.

On l’a également souvent oublié, mais Théophraste Renaudot fut le créateur du premier service public de l’emploi, d’une institution de crédit populaire et un haut responsable administratif en charge de la lutte contre la pauvreté.

Né à Loudun en 1586, protestant converti au catholicisme, médecin du roi, il entre au conseil du cardinal de Richelieu en 1624 et en devient très vite le chef.

Renaudot rédige en 1610 Sur la condition des pauvres du royaume, traité dans lequel il propose du travail pour tous et souhaite que les pauvres valides soient employés à l’entretien des rues. Il devient « médecin ordinaire » du roi Louis XIII en 1612, et « commissaire général des pauvres du royaume » en 1618.

Il crée à Paris en 1629 un Bureau d’adresses, qui est à la fois un centre de placement, un espace d’information, un lieu de diffusion de la culture et un cercle de réflexion. C’est la première forme d’un service public de l’emploi en France et, par certains côtés, une maison de l’emploi avant l’heure. Nous reviendrons, dans un prochain article, sur l’histoire de ce site.

Renaudot fonde également, le Mont-de-piété, reprenant un concept italien, qui permet aux personnes dans le besoin d’obtenir un prêt en laissant un objet en gage. L’objectif est de diminuer la pratique de l’usure.

La mort de Richelieu en décembre 1642 puis celle de Louis XIII en mai 1643 affaiblissent les positions de Renaudot. En mars 1644, le Parlement lui enlève à tous ses titres, monopoles et privilèges. Le Bureau d’adresses ferme deux ans plus tard. Il continue cependant la publication de sa Gazette et exerce la fonction d’historiographe du roi. Théophraste Renaudot meurt en 1653.

Theophraste renaudot

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