Alfred Jean Baptiste Daudé naît le 10 mars 1882 à Carmaux (Tarn). Il est le fils de Philippine Mors et de son époux Jean Daudet, ouvrier verrier comme les deux témoins de la naissance. Ils vivent dans le quartier des Ginestes, situé entre le centre-ville et la verrerie. Un jugement rendu en mars 1897 modifiera son patronyme en « Daudet. »
Alors garçon limonadier, Alfred Daudet effectue son service militaire en novembre 1903 au sein du 17e régiment d'infanterie. Il est promu caporal en septembre 1904 et démobilisé en septembre 1906.
Son livret militaire mentionne qu’il séjourne en janvier 1909 au sein de l’école supérieure de la guerre, avenue de la Motte-Picquet à Paris (7e arr.). Peut-être faut-il l’assimiler avec le participant au Tournoi d’épée de Béziers en mai de cette même année, décrit ainsi par La Vie biterroise « M. Daudet, qui fut longtemps à Joinville et à l'école de Guerre est de la force d'un grand maître d'armes. Handicapé par une indisposition, il a bravement lutté jusqu'au bout ». Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) accueillait l’école normale de gymnastique et d’escrime. Mais il s’agit plus probablement de son frère, Gabriel Daudet, brigadier d’escrime à l’école du Génie et d’artillerie de Versailles (Seine-et-Oise, act. Yvelines).
En février 1907 à Carmaux, Alfred Daudet, dont les parents résident désormais à Albi, a épousé Aurélie Décuq, modiste. Ils vivent à Alfortville en 1909 puis à Vincennes en 1910, où il est cuisinier en 1911 et à Joinville-le-Pont en 1913, route de Brie (act. avenue Galliéni), dans le quartier de Polangis.
Au cours de la première guerre mondiale, Alfred Daudet est mobilisé en août 1914, après le diagnostic d‘une tachycardie, il est affecté en juillet 1915 à un service non armé pour deux mois, puis rejoint le 76 régiment d'infanterie. Malade, il est évacué en avril 1916 et de nouveau retiré des unités combattantes. Il travaille à partir d’octobre 1917 dans le service de gestion des prisonniers de guerre. Il est démobilisé en mars 1919.
Vivant toujours à Joinville-le-Pont, Alfred Daudet et son épouse sont tous deux employés à Ciné-Studio, une est entreprises cinématographiques de la commune. Ils emménagent en décembre 1924 rue du 42e de Ligne, dans le quartier de Palissy.
Dans sa commune, Alfred Daudet s’engage au sein de l'Union socialiste-communiste, organisation créée en avril 1923 par la fusion de deux regroupement d’anciens responsables communistes, qui ont refusé de se plier aux injonctions leur interdisant d’être francs-maçons ou membre de la Ligue des droits de l’Homme et du citoyen. Localement, c’est Jules Edmond Neumann, professeur d’allemand, qui a fondé la section locale de l’USC. En décembre 1924, Neumann et Daudet participent à la constitution du cartel des gauches à Joinville-le-Pont. Ils entrent dans la commission chargée d’élaborer un programme politique et municipal commun, aux côtés de deux radicaux-socialistes, le tapissier et futur maire Georges Briolay (1863-1940), ainsi que l’ouvrier d’imprimerie Émile Herluison (1887-1952). Il y a aussi deux socialistes SFIO, le mécanicien Léon Berthet (1895-1969) et le comptable Claude Noizat (1890-1945),
Comme la majorité des membres de l’USC, Daudet rejoint ensuite le Parti socialiste SFIO. Il est membre de la section en 1930 et désigné, en janvier 1931, pour participer au comité de presse, chargé de la diffusion du quotidien Le Populaire.
En juillet 1934, dans l’hebdomadaire radical local, Alfred Daudet publie une lettre ouverte au maire, Georges Briolay. Il rappelle d’abord qu’il a pour lui, depuis dix ans, estime et amitié. Puis il le félicite « pour et le courage avec lesquels [il a] fait de Joinville la cité moderne que nous connaissons aujourd’hui ». Mais il considère que son « travail n’est pas fini » et qu’il ne doit pas se reposer sur ses lauriers. En effet, l’élargissement de l’avenue Galliéni, qu’il approuve, entraîne des dangers pour ceux qui traversent. Aussi, il lui demande « d’envisager de toute urgence soit la pose de clous, soit l’installation de refuges ou de signaux d’arrêt. »
Alfred Daudet meurt le 31 mars 1955 à Mirandol-Bourgnounac (Tarn) où il avait pris sa retraite. Il était âgé de 73 ans et avait un fils, qui travaillait comme dessinateur industriel.
La Vague, journal socialiste-communiste
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