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17 juillet 2023 1 17 /07 /juillet /2023 01:01

Début de la biographie de Louis Gourdel

Louis Joseph Marie Gourdel naît le 25 février 1873 à Vitré (Ille-et-Vilaine). Il est le fils de Marie Joséphine Noël et de son époux Jean Marie Louis Gourdel, receveur des contributions indirectes à Châteaulin (Finistère).

Il fait des études de droit à Poitiers (Vienne), où sont installés ses parents. En 1893, il est exempté de service militaire pour obésité.

En 1901, il est à Paris (12e arr.), quai de Bercy, chez ses parents, son père ayant désormais un poste de receveur particulier des contributions indirectes. Louis Gourdel a été embauché par la préfecture de police et épouse en avril 1901 à Paris (5e arr.), Célestine Marie Mazaudier, fille de cultivateurs d’Ardèche.

Cette même année, Gourdel est mentionné, avec son titre de policier, comme membre d’une loge maçonnique du Grand-Orient de France. Dans plusieurs publications, notamment d’extrême-droite, entre 1905 et 1914, cette appartenance lui sera reprochée. Ainsi L'Autorité (1905/05/03), qui cite son nom, critique dans un article La magistrature maçonnique. « Quelle peut être l’indépendance d'un magistrat appelé à trancher un procès ou un différend, puisqu’il est lié par le serment maçonnique et tenu par la justice secrète des Loges ? »

Secrétaire du commissaire (son adjoint) de Montreuil (Seine, act. Seine-Saint-Denis), il est promu en février 1906 aux délégations judiciaires à Paris. Après avoir sans doute réussi le concours de commissaire de police, il est nommé en septembre 1908 inspecteur principal des gardiens de la paix.

Il obtient son premier poste de commissaire de police à Choisy-le-Roi (Seine, act. Val-de-Marne) en septembre 1908. Il doit gérer au début de l’année 1910 le débordement de la Seine, qui frappe particulièrement cette ville lors de la crue centenaire.

En septembre de cette même année, il fait face à des bagarres liées à un mouvement social. Venus de Paris, environ deux cents ouvriers manifestent pour contraindre une douzaine de terrassiers travaillant dans la commune de cesser le travail. Devant leur refus, selon Le Petit Parisien, ils « se ruèrent sur ces derniers, les criblèrent de coups et réussirent à les mettre en fuite. Une fois maîtres de la place, agissant en véritables vandales, ils se mirent à briser tout le matériel. »

Un sous-brigadier, venu avec une dizaine de policiers pour tenter de ramener le calme, est renversé, sa bicyclette étant mise en pièces. Avec l’appui des gendarmes, Gourdel fait arrêter quatre jeunes grévistes. Le quotidien Le Gaulois estime que « l'attaque des travailleurs avait été préméditée par la CGT dans le but de détacher les ouvriers des organisations syndicales non adhérentes à la confédération ». Selon ce journal, « La plupart des terrassiers des fouilles Morillon et Corvol appartiennent, en effet, à une nouvelle association ouvrière nommée la Liberté du Travail ». Il s’agit peut-être d’une structure adhérente à la Fédération syndicaliste des Jaunes de France, dirigée par Pierre Biétry, active pendant cette période.

En octobre 1910, le commissaire Gourdel est muté à Montreuil (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Il y reste peu puisque, dès juin 1911, il est affecté à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où il succède à Charles Monsarrat. Le commissariat de Joinville, avec une trentaine d’agents, est un gros poste, couvrant des communes de grande taille comme Saint-Maur-des-Fossés, Champigny ou Nogent-sur-Marne. Outre ses fonctions policières, Gourdel est aussi désigné comme membre des conseils de justice de paix des deux cantons de sa circonscription, Nogent et Saint-Maur.

En décembre 1911, il dirige un vaste service d'ordre avec des gendarmes à cheval et des agents de police pour la manifestation nationaliste de la Ligue des Patriotes (extrême-droite), avec à sa tête le tribun Paul Déroulède, à l’occasion de l’anniversaire des sanglants combats de la bataille de Champigny, qui firent plusieurs milliers de morts lors de la guerre contre l’Allemagne du 30 novembre au 2 décembre 1870. Il n’y eut pas d’incident.

Le principal évènement de son passage dans la région pour le commissaire Gourdel fut la fin des deux derniers membres de la bande à Bonnot encore en vie, Octave Garnier et René Valet. Tous deux étaient à la fois des bandits, des militants anarchistes et vivaient, avant le début de leur cavale, en communauté.

Occupant un pavillon à Nogent-sur-Marne, rue du Viaduc, trois semaines après la mort de Bonnot, ils sont assiégés par 500 hommes, policiers et soldats, selon L’Humanité. Les quatre chefs de l’assaut sont le préfet de police Lépine, le chef de la Sûreté Guichard, le chef de la police parisienne Touny et Gourdel. Une intense fusillade se déroule, malgré la disproportion des forces. Dans les rues adjacentes une foule importante se masse. Les bandits sont abattus après que le bâtiment ait été détruit avec une bombe. Ce sont Louis Gourdel et un de ses inspecteurs joinvillais, Pierre Luntuéjoul, qui déclarent le 15 septembre la mort des deux malfaiteurs à la mairie de Nogent. Valet est déclaré comme mécanicien et Garnier en tant qu’ouvrier boulanger, avec comme adresse le lieu de leur décès à Nogent.

Bien que le bâtiment soit largement détruit, le commissaire Gourdel doit le faire garder pendant plusieurs jours, un défilé continu de curieux venant chercher des « souvenirs de la maison sanglante », d’après L’Intransigeant.

À suivre

La maison de Nogent-sur-Marne où furent tués Octave Garnier et René Valet, membres de la bande à Bonnot

 

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