Victor Louis Félix Mathieu naît le 11 août 1894 à Beaune (Côte-d'Or). Il est le fils d’Amélie Léonie Poinsinet, blanchisseuse, et de son époux Paul Jean Claude Mathieu, tonnelier. Sa mère est très jeune, puis qu’elle s’est mariée à 15 ans et en a 16 à sa naissance.
Il est employé de commerce en 1914 et vit rue Gransey à Beaune. Victor Mathieu est mobilisé pour son service militaire au début de la première guerre mondiale, en septembre 1914. Il est affecté au 48e régiment d’artillerie. Nommé brigadier en février 1915, il passe en août au 2e régiment d’artillerie lourde puis au 85e en décembre. Devenu maréchal des logis en juin 1916, il rejoint le 285e RAL en octobre 1917. Il est envoyé en juin 1918 suivre des cours de perfectionnement d’artillerie à Sézanne (Marne) mais échoue aux examens en août. Il rejoint alors le 83e RAL puis est démobilisé en septembre 1919.
Son comportement pendant le conflit lui vaut une citation à l’ordre du régiment en avril 1917 : « Excellent sous-officier, très courageux. A participé aux affaires de Champagne et de Verdun en qualité de brigadier téléphoniste. A assuré un parfait fonctionnement des lignes, malgré tous les bombardements ennemis. S’est particulièrement [en mars, octobre et novembre 1916] sur le front nord de la Somme, dans les derniers combats. »
Quittant la Bourgogne, travaillant comme comptable, Victor Mathieu s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), rue des Marronniers (act. rue Eugène Voisin). Il épouse dans cette ville en février 1920 Élisa Apollolie Félicie Tardieu, modiste et veuve. En décembre la même année, il est recruté par la compagnie des chemins de fer de l’Est en tant qu’homme d’équipe, affecté à Joinville. Il sera ensuite commis à Paris Reuilly-Diderot.
Pendant la deuxième guerre mondiale, Victor Mathieu s’engage dans la résistance à l’occupation allemande. À la Libération, il est le président du groupe local du Front national (proche des communistes) à Joinville-le-Pont.
En compagnie d’Amélie Trayaud (future maire de Joinville), il représente cette organisation au sein du Comité local de Libération, qui même des combats et occupe la mairie en août 1944. Il est également le délégué de son mouvement au sein du Comité joinvillais de la renaissance française la même année.
Par arrêté du préfet du département de la Seine, daté du 26 septembre 1944, il est nommé membre de la délégation spéciale chargée d'administrer provisoirement la commune. Il fait fonction de conseiller municipal ; Robert Deloche (communiste), président, fait office de maire.
Lors des élections municipales d’avril 1945, Victor Mathieu figure sur la liste d’Union républicaine et démocratique, conduite par Robert Deloche. Elle recueille une moyenne de 3 979 voix pour 6 447 suffrages exprimés (61,7%) sur 6 621 votants et 7 811 inscrits et remporte les 27 sièges à pourvoir. Mathieu est élu conseiller municipal et Deloche reconduit au poste de maire.
Les élus sont 7 communistes, 5 radicaux-socialistes, 6 socialistes SFIO, et 9 indépendants de gauche. Victor Mathieu appartient à l’une de ces deux dernières catégories. Son madat prend fin en octobre 1947.
Victor Mathieu meurt le 28 novembre 1962 à Beaune, sa ville natale. Il était âgé de 58 ans et n’a pas eu d’enfants. Il avait été décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze en 1917.
Gare de Joinville-le-Pont
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