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20 janvier 2023 5 20 /01 /janvier /2023 00:01

Frédéric Émile Ernest Grassoreille naît le 22 mars 1896 à Paris (19e arr.). Il est le fils de Marie Bullot, fleuriste, et de son mari Frédéric Adolphe Grassoreille, cannier, c’est-à-dire ouvrier qui confectionne les cannages pour chaises. Ils vivent rue des Annelets puis, dans le 20e arrondissement, rue des Amandiers.

Appelé à faire son service militaire pendant la première guerre mondiale, Frédéric Grassoreille, qui exerce le métier de peintre en bâtiment, est mobilisé au sein du 149e régiment d’infanterie (RI) en avril 1915. Il passe au 122e RI en mai 1916 puis au 256e en août la même année. Il est une première fois blessé en mai 1917 à Ueberkurnen (Haut-Rhin, act. Balschwiller, Alsace) et hospitalisé, avec des plaies multiples à la jambe, à une fesse, et à la tête. En février 1918, il est intoxiqué puis, en octobre cette année-là, gazé et évacué. Il est démobilisé en janvier 1919. Il se voit reconnaître un invalidé partielle, qui lui vaut une petite pension.

Son comportement pendant le conflit lui vaut deux citations. La première, en mai 1917, à l’ordre de la brigade remarque « Un soldat brave et dévoué, qui a toujours fait preuve du plus grand mépris du danger. Le 2 mai, s’est à nouveau distingué par la part active qu’il a prise à une reconnaissance offensive exécutée dans des circonstances particulièrement difficiles et au cours de laquelle dix allemands ont été capturés ». La seconde, à l’ordre du régiment en janvier 1918, salue un « Excellent soldat, toujours volontaire pour les missions périlleuses. A exécuté [en janvier] des patrouilles d’embuscade particulièrement pénibles et dangereuses, en avant de nos lignes. A participé à l’attaque et à la mise en fuite d’une forte reconnaissance ennemie qui tentait d’aborder nos lignes. »

Après son mariage en avril 1920 avec Solange Éva Braconne, couturière, native de la Creuse, la famille s’installe rue de l’Ermitage (20e arr.). Il est établi à son compte comme peintre et vitrier en 1928. Son livret militaire signale qu’il est condamné, en novembre 1928 à 16 francs d’amende pour « complicité » puis amnistié.

Peut-être est-ce lui qui, sous son patronyme, participe à une souscription en août 1929 dans le quotidien L’Humanité pour fournir « Un budget de guerre pour le Parti [communiste] ».

Au début des années 1930, Frédéric Grassoreille quitte le domicile familial pour Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il y est candidat en octobre 1934 sur la liste du Bloc ouvrier et paysan (communiste) à des élections municipales complémentaires, pour pourvoir à dix sièges vacants et figure en neuvième position. Il obtient au premier tour 409 voix pour 2 297 suffrages exprimés (17,8%) sur 2 360 votants et 3 225 inscrits. La liste communiste a légèrement devancé celle du parti socialiste SFIO, qui se retire pour le second tour, de même qu’une liste de républicains indépendants. Lors du scrutin de ballotage, face à l’alliance entre l’Union républicaine (droite) et les radicaux-socialistes, la liste communiste bénéficie d’un report de voix ; Grassoreille recueille 746 votes pour 1 903 suffrages exprimés (39,2%) sur 1 964 votants. Il n’est pas élu.

On retrouve Frédéric Grassoreille, toujours peintre, sur la liste communiste, conduite par Robert Deloche, pour les élections municipales générales de Joinville en mai 1935. Il figure en 10e position et obtient 673 voix sur 2 856 suffrages exprimés, soit 23,6%. Arrivée en troisième position, la liste communiste fusionne ensuite avec celle de la SFIO, dans le contexte du Front populaire. Grassoreille ne figure pas sur la liste du second tour, conduite par un indépendant, André Blocher, responsable de la Ligue des droits de l’Homme et de l’association d’anciens combattants ARAC. Elle fait presque jeu égal avec 39,7% contre 40% avec la liste de droite, et a deux élus sur 27.

Pendant la deuxième guerre mondiale, Frédéric Grassoreille est sans doute mobilisé au début du conflit. Ses obligations militaires prennent fin en mars 1940. Peut-être est-ce lui qui est mentionné en février 1941 dans le quotidien La France au travail (proche du Rassemblement national populaire de Marcel Déat) comme participant à une souscription en faveur de la famille de l’ouvrier Gressard, présenté comme victime de représailles patronales.

Frédéric Grassoreille meurt le 23 novembre 1966 à Suresnes (Hauts-de-Seine). Il était âgé de 70 ans et père de quatre enfants. Il avait été décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze et, en mars 1921, de la Médaille militaire.

Crue de la Marne à Joinville en 1930

 

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