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17 décembre 2022 6 17 /12 /décembre /2022 00:01

Fernand Ignacio Paraïso naît le 12 août 1892 à Porto-Novo (Dahomey, act. Bénin). Il est le fils de Fernande Séhéfi et d’Ignacio Souleyman Paraïso dont elle est la troisième femme. Conseiller du roi de Porto-Novo, chef de la communauté musulmane, exploitant d’une plantation agricole, Ignacio Souleyman Paraïso était devenu une personnalité du Dahomey, seul indigène nommé membre du conseil d’administration de la colonie française et conseiller municipal de Porto-Novo, qui en était la capitale. Il était lui-même le fils d’Odio dit José Piquino Paraïso, déporté comme esclave au Brésil puis revenu Afrique au service d’un trafiquant d’esclave, devenu à la mort de ce dernier au service du roi. Elepo, le père d’Odio et donc l’arrière-grand-père de Fernand Paraïso, était un prince Yoruba de l’actuel Nigéria, dont une partie de la famille fut prise en esclavage après la perte de son village natale au cours de guerres intestines.

Ignacio Paraïso avait environ 55 enfants avec au moins quatre épouses. S’il était un notable islamique, il avait été baptisé et à peu près de la moitié de ses enfants étaient catholiques et élevés dans des écoles chrétiennes, ce qui fut sans doute le cas de Fernand. Ignacio Paraïso participa à l’Exposition universelle de Paris en 1900 et fut décoré du Mérite agricole ainsi que chevalier de la Légion d’honneur.

Fernand Paraïso, qui aurait également porté le prénom africain d’Aboudou, bénéficia d’une bourse de l’Alliance française pour poursuivre des études en France. Il intégra en 1909 l’Institution du Parangon, école coloniale située à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dirigée par le docteur Henri Rousseau. Parmi ses condisciples, on peut citer le Vietnamien Nguyen Thé Truyen, qui fut compagnon d’Hô-Chi-Minh avant de s’en éloigner.

Dès la première année, le parcours scolaire de Fernand Paraïso fut brillant : prix d'excellence en août 1910 ; brevet d'aptitude militaire et médaille de bronze au tir en juillet 1911, en plus de ses mentions en horticulture et topographie ; prix de Géographie en juillet 1912 et nouvelle médaille de tir, dont il était devenu militaire ; prix « colonial » en juillet 1913, médaille d'or de tir. Enfin, il reçoit le prix de la fondation Ferdinand Rousseau (ancien maire de Joinville-le-Pont) en juillet 1914.

Non concerné par des obligations militaires du fait de son statut d’indigène, Fernand Paraïso s’engage cependant le 1er septembre 1914 pour la durée de la guerre à Paris (12e arr.), probablement au fort de Vincennes. Il est affecté au 163e régiment d’infanterie. En novembre 1914, il devient caporal puis en avril 1915, sergent. Il rejoint le 36e régiment d’infanterie en juin 1916. Naturalisé français en décembre 1917, et de ce fait soumis au service militaire, Fernand Paraïso reste dans l’armée après la fin de la guerre. Il devient aspirant, donc officier, en février 1919 et est démobilisé en août la même année.

Son comportement pendant le conflit lui a value deux citations. En octobre 1916, il est cité à l’ordre de la 5e division d’infanterie : « Sous-officier très brave, très discipliné, a été blessé 5 septembre 1916 au cours d’une patrouille ayant pour mission l’attaque d’un petit poste ennemi. Malgré sa blessure, a conservé le commandement de sa patrouille et a pu, grâce à son énergie, ramener tous ses hommes ».

Il est de nouveau cité à l’ordre du 3e corps d’armées en septembre 1917 : « Le 10 septembre 1917, volontaire pour une expédition dans les lignes allemandes, a été grièvement blessé en abordant résolument et avec un entrain digne de tous les éloges, un poste avancé. Quoique blessé, persistait à poursuivre son but. Ne s’est replié que sur l’ordre de son chef de patrouille. »

Plusieurs blessures ont affectées Fernand Paraïso : en avril 1915 à Flirey (Meurthe-et-Moselle), il a des plaies à la tête et au bras, dues à des éclats d’obus ; en septembre 1916 aux Éparges (Meuse), il est victime d’éclats de grenade au bras droit ; en septembre 1917 à Heurtebise, c’est sa face qui est touchée de nouveau par des éclats de grenade.

Après-guerre, Fernand Paraïso reste vivre à Joinville, quai de la Marne. Il exerce comme caissier-comptable. En 1921, il a comme compagne Blanche Berthier, couturière à façon. Il est l’un des fondateurs, en octobre 1919, de l’association Union sportive de Joinville (USJ) dont le président est Stephen Durande, futur maire de Joinville. Paraïso en est le secrétaire ; il est remplacé dans cette fonction l’année suivante par Antoine Liou, employé d’octroi et conseiller municipal.

En février 1925 à Joinville, Fernand Paraïso, qui a déménagé impasse Jules Rousseau, toujours à Joinville, épouse Clara Alphonsine Suzanne Janvier, employée de banque. Ils s’installent à Paris rue Vavin.

Dans la réserve de l’armée, Fernand Paraïso est affecté à l'infanterie coloniale et nommé sous-lieutenant en juin 1929 puis lieutenant en août 1930. Il travaille toujours comme comptable pour les papeteries Navarre. La famille est installée en 1936 à Villemomble (Seine, act. Seine-Saint-Denis), boulevard d’Aulnay.

Pendant la deuxième guerre mondiale, s’engage dans la résistance à l’occupation allemande en tant que membre des Forces françaises de l’intérieur.

Après la guerre, Fernand Paraïso est nommé capitaine des troupes de marine. Il quitte ses fonctions en 1949 et est admis à l’honorariat.

Fernand Ignacio Paraïso naît le 12 août 1892 à Porto-Novo (Dahomey, act. Bénin). Il est le fils de Fernande Séhéfi et d’Ignacio Souleyman Paraïso dont elle est la troisième femme. Conseiller du roi de Porto-Novo, chef de la communauté musulmane, exploitant d’une plantation agricole, Ignacio Souleyman Paraïso était devenu une personnalité du Dahomey, seul indigène nommé membre du conseil d’administration de la colonie française et conseiller municipal de Porto-Novo, qui en était la capitale. Il était lui-même le fils d’Odio dit José Piquino Paraïso, déporté comme esclave au Brésil puis revenu Afrique au service d’un trafiquant d’esclave, devenu à la mort de ce dernier au service du roi. Elepo, le père d’Odio et donc l’arrière-grand-père de Fernand Paraïso, était un prince Yoruba de l’actuel Nigéria, dont une partie de la famille fut prise en esclavage après la perte de son village natale au cours de guerres intestines.

Ignacio Paraïso avait environ 55 enfants avec au moins quatre épouses. S’il était un notable islamique, il avait été baptisé et à peu près de la moitié de ses enfants étaient catholiques et élevés dans des écoles chrétiennes, ce qui fut sans doute le cas de Fernand. Ignacio Paraïso participa à l’Exposition universelle de Paris en 1900 et fut décoré du Mérite agricole ainsi que chevalier de la Légion d’honneur.

Fernand Paraïso, qui aurait également porté le prénom africain d’Aboudou, bénéficia d’une bourse de l’Alliance française pour poursuivre des études en France. Il intégra en 1909 l’Institution du Parangon, école coloniale située à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dirigée par le docteur Henri Rousseau. Parmi ses condisciples, on peut citer le Vietnamien Nguyen Thé Truyen, qui fut compagnon d’Hô-Chi-Minh avant de s’en éloigner.

Dès la première année, le parcours scolaire de Fernand Paraïso fut brillant : prix d'excellence en août 1910 ; brevet d'aptitude militaire et médaille de bronze au tir en juillet 1911, en plus de ses mentions en horticulture et topographie ; prix de Géographie en juillet 1912 et nouvelle médaille de tir, dont il était devenu militaire ; prix « colonial » en juillet 1913, médaille d'or de tir. Enfin, il reçoit le prix de la fondation Ferdinand Rousseau (ancien maire de Joinville-le-Pont) en juillet 1914.

Non concerné par des obligations militaires du fait de son statut d’indigène, Fernand Paraïso s’engage cependant le 1er septembre 1914 pour la durée de la guerre à Paris (12e arr.), probablement au fort de Vincennes. Il est affecté au 163e régiment d’infanterie. En novembre 1914, il devient caporal puis en avril 1915, sergent. Il rejoint le 36e régiment d’infanterie en juin 1916. Naturalisé français en décembre 1917, et de ce fait soumis au service militaire, Fernand Paraïso reste dans l’armée après la fin de la guerre. Il devient aspirant, donc officier, en février 1919 et est démobilisé en août la même année.

Son comportement pendant le conflit lui a value deux citations. En octobre 1916, il est cité à l’ordre de la 5e division d’infanterie : « Sous-officier très brave, très discipliné, a été blessé 5 septembre 1916 au cours d’une patrouille ayant pour mission l’attaque d’un petit poste ennemi. Malgré sa blessure, a conservé le commandement de sa patrouille et a pu, grâce à son énergie, ramener tous ses hommes ».

Il est de nouveau cité à l’ordre du 3e corps d’armées en septembre 1917 : « Le 10 septembre 1917, volontaire pour une expédition dans les lignes allemandes, a été grièvement blessé en abordant résolument et avec un entrain digne de tous les éloges, un poste avancé. Quoique blessé, persistait à poursuivre son but. Ne s’est replié que sur l’ordre de son chef de patrouille. »

Plusieurs blessures ont affectées Fernand Paraïso : en avril 1915 à Flirey (Meurthe-et-Moselle), il a des plaies à la tête et au bras, dues à des éclats d’obus ; en septembre 1916 aux Éparges (Meuse), il est victime d’éclats de grenade au bras droit ; en septembre 1917 à Heurtebise, c’est sa face qui est touchée de nouveau par des éclats de grenade.

Après-guerre, Fernand Paraïso reste vivre à Joinville, quai de la Marne. Il exerce comme caissier-comptable. En 1921, il a comme compagne Blanche Berthier, couturière à façon. Il est l’un des fondateurs, en octobre 1919, de l’association Union sportive de Joinville (USJ) dont le président est Stephen Durande, futur maire de Joinville. Paraïso en est le secrétaire ; il est remplacé dans cette fonction l’année suivante par Antoine Liou, employé d’octroi et conseiller municipal.

En février 1925 à Joinville, Fernand Paraïso, qui a déménagé impasse Jules Rousseau, toujours à Joinville, épouse Clara Alphonsine Suzanne Janvier, employée de banque. Ils s’installent à Paris rue Vavin.

Dans la réserve de l’armée, Fernand Paraïso est affecté à l'infanterie coloniale et nommé sous-lieutenant en juin 1929 puis lieutenant en août 1930. Il travaille toujours comme comptable pour les papeteries Navarre. La famille est installée en 1936 à Villemomble (Seine, act. Seine-Saint-Denis), boulevard d’Aulnay.

Pendant la deuxième guerre mondiale, s’engage dans la résistance à l’occupation allemande en tant que membre des Forces françaises de l’intérieur.

Après la guerre, Fernand Paraïso est nommé capitaine des troupes de marine. Il quitte ses fonctions en 1949 et est admis à l’honorariat. Il résidait toujours à Villemomble.

Selon une source généalogique, Fernand Paraïso serait décédé en 1977. Il aurait été âgé de 84 ou 85 ans. Décoré de la Croix de guerre, avec deux étoiles d’argent et de vermeil, il a reçu en mars 1947 la Médaille de la Résistance française. Chevalier de la Légion d’honneur depuis juin 1929, il a été promu officier en décembre 1958.

Son fils Michel Paraïso a adopté le patronyme de Fernand-Paraïso, qui est porté par ses descendants.

Société de préparation militaire du Parangon ; Fernand Paraïso est probablement à gauche des moniteurs

 

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