Honoré Jean Genevay naît le 26 novembre 1888 à Villeurbanne (Rhône, act. Lyon métropole), Il est le fils d’Anne Félicie Parret, enjoliveuse, et de son époux Aimé Genevay, passementier. Ils vivent cité Delassalle.
Alors employé de commerce, Honoré Genevay devance son service militaire et s’engage dans l’armée pour trois ans en décembre 1906 à Lyon. Il est affecté au 19e escadron du train des équipages, où il est promu brigadier en juillet 1907, brigadier-fourrier en septembre la même année puis maréchal des logis un an après. Démobilisé en décembre 1909, il devient dans la réserve sergent-major, chef du train régimentaire du 157e régiment d’infanterie.
Quittant la région lyonnaise pour celle de Paris, Honoré Genevay vit d’abord à Paris (11e arr.), boulevard Voltaire puis s’installe, avec son père, en 1911 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), avenue du Bac, dans le quartier de Polangis. Il est devenu comptable et épouse en juin 1914 à Paris (6e arr.) Jeanne Marie Lidie Cabour, modiste ; ils s’installent à Joinville.
Son père, vénérable d’une loge maçonnique en 1911, possède une petite usine à Joinville de fabrication de sommiers et literie, mais fait faillite en 1923.
Pendant la première guerre mondiale, Genevay est mobilisé au sein du 159e régiment d’infanterie puis du 14e régiment de tirailleurs et sert comme sergent-major. Son comportement lui vaut une citation à l’ordre du régiment en novembre 1917 : « Sous-officier très dévoué. Pendant la période du 15/08 au 28/10/1917, a assuré le ravitaillement des compagnies de premières lignes, sans se laisser arrêter ni par les bombardements violents, ni par les gaz toxiques ». Il sort du conflit blessé, avec de plaies multiples de la face, suite à une chute de cheval.
Après le conflit, Genevay est fabricant de literie en 1921. La famille est installée avenue du Château, voie qui sera renommée plus peu après avenue Foch, toujours à Polangis. En 1926, il est employé commercial dans la firme cinématographique Pathé, installée à Joinville-le-Pont dans le même quartier. À partir de 1931, il est artisan tapissier et son épouse l’accompagne comme matelassière.
À l’occasion des élections municipales de mai 1929, Genevay se porte candidat sur la liste de Concentration des gauches, conduite par Georges Briolay, qui comprend des radicaux-socialistes, des socialiste indépendants et des membres du parti socialiste SFIO. Elle arrive en tête au premier tour, avec 42,8% des suffrages exprimés devant le maire sortant, Stephen Durande (droite) à 38,8% et les communistes (18,4%). Au second tour, les gauches emportent 22 des 27 sièges à pourvoir en obtenant 45,9%, les conservateurs ayant les cinq autres avec 41,6% tandis que le PCF n’a pas d’élu (12,5%). Au premier tour, Genevay avait obtenu 749 voix pour 1 715 suffrages exprimés (43,7%) sur 2 491 inscrits. Il est élu au second tour et Briolay devient maire.
Au sein du conseil municipal, si Genevay figure dans la majorité solidaire du maire, il se prononce cependant en juin 1929 contre le changement d’appellation de la rue du Cimetière qui devient, sur proposition du premier adjoint socialiste, Georges Roger, rue de l’Égalité.
Dans la ville, Genevay prend une part active à la vie locale. Il est entre 1934 et 1938, président de la commune libre de Polangis, structure d’animation du quartier. Il est administrateur de la caisse des écoles en 1935. Représentant sa commune, il est désigné en août 1934 membre de la Commission administrative de l'hôpital intercommunal de Créteil. Il fait également partie en mars 1933 des initiateurs d’une Mutuelle de l'Union fraternelle d'anciens combattants de Joinville-le-Pont, présidée par Henri Fraissange.
La vie municipale est agitée, le parti socialiste SFIO retirant son appui à la municipalité. Un accord électoral avec les libéraux et conservateurs permet la conservation de la majorité lors d’élections municipales partielles en octobre 1934, mais la rupture de cette alliance conduit à une compétition élargie pour les élections municipales de mai 1935.
Pour cette échéance, Genevay est élu en avril 1935 vice-président du Groupement des gauches républicaines, présidé par le radical Gabriel Vélard et qui comprend aussi des socialistes indépendant, dont l’adjoint au maire sortant, Roger, dissident de la SFIO.
Il participe avec le maire à la liste qui revendique au bilan de la municipalité d’importants travaux d’amélioration et d’embellissement. Elle concède avoir dû augmenter les impôts, mais assure qu’il s’agit de charges imposées à la commune (contingent d’incendie, indemnités de chômage, moins-values sur les recettes).
La liste radicale obtient 26,8% au premier tour, largement devancée par l’Union des républicains (droite, 32,6%) et talonnée par les communistes (23,5%), qui fusionnent entre les deux tours avec les socialistes SFIO (12,3%). La droite, avec 40% et 25 sièges, devance légèrement la gauche communiste et socialiste (39,7%, 2 élus), tandis que les radicaux sont distancés (19,5%, pas d’élu).
Honoré Genevay, qui est alors artisan tapissier, a obtenu 791 voix pour 2 856 suffrages exprimés (27,7%) sur 2 923 votants et 3 433 inscrits au premier tour. Il est crédité au second tour de 607 voix pour 2 899 suffrages exprimés (20,9%) sur 2 924 votants.
Honoré Genevay meurt le 4 février 1942 à Joinville. Il était âgé de 53 ans et père de trois enfants, dont deux morts très jeunes. Décoré de la Croix de guerre, il était également titulaire des Palmes académiques en tant qu’officier d’académie depuis février 1939. Son père, qui l’avait rejoint à Joinville en 1934, meurt sur place trois mois plus tard.
Le pont de Joinville en 1939
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