Début de la biographie de Jules Serval
Jules Serval naît le 2 juin 1896 à La Ricamarie (Loire). Il est le fils de Marie Françoise Alphonsine Gardes et de son mari, François Serval, ouvrier mineur.
Devenu lui-même mineur et vivant à Saint-Étienne (Loire), il est mobilisé, en avril 1915, à l’âge de 18 ans, dans le 5e régiment d’infanterie coloniale. Passant ensuite au 38e régiment d’infanterie coloniale, il est envoyé en décembre 1916 rejoindre l’armée d’Orient et débarqué à Salonique (Grèce). Il revient en France en juin 1918, et rejoint le 6e régiment d’infanterie coloniale. Son comportement lui vaut d’être, en novembre 1917, cité à l'ordre du régiment : très bon soldat, toujours volontaire pour les missions périlleuses, s'est offert spontanément dans la nuit du 21 octobre 1917 immédiatement après une tentative de coup de main de l'ennemi pour aller chercher au petit poste un camarade blessé.
Alors qu’il est caserné au fort Saint-Irénée, à Lyon, Jules Serval est accusé, en janvier 1919, du vol à l'esbroufe d’un sac de femme contenant 100 francs. Traduit en mars 1919 devant le conseil de guerre de Lyon en mars 1919, il est condamné à deux mois de prison pour vol simple avec circonstances atténuantes. Il est amnistié en avril 1921 et démobilisé en septembre 1919.
Revenu à la vie civile, Jules Serval entre à la compagnie de chemins de fer PLM (Paris-Lyon-Méditerranée) et réside à Aubervilliers (Seine, act. Seine-Saint-Denis), rue Lecuyer. Selon l’historien Maurice Moissonnier, il adhère en 1922 au parti communiste.
Il est en 1926 affecté à la gare PLM de Lyon-Perrache et vit chemin Saint-Fiacre (5e arr.). Poursuivant son activité politique, il est, d’après Moissonnier, en 1926 membre de la cellule n° 7, en charge de la publication d’un bulletin bimensuel, L’Œil de Perrache.
Adhérent de l’Union unitaire des syndicats de cheminots du réseau PLM, syndicat affilié à la CGTU, il en était archiviste en 1926. Il fait partie des candidats unitaires au Conseil supérieur des chemins de fer en janvier 1928. Il prend la parole au nom de la confédération à la manifestation tenue à Gerland « contre le fascisme, les décrets-lois et la guerre », organisée par le PCF et le parti socialiste SFIO. Quittant le métier de roulant, il devient en 1935, pour raisons de santé, facteur aux écritures. Ses horaires de bureau lui permettent de renforcer son activité syndicale et il est secrétaire du syndicat unitaire du PLM à Lyon et membre de la commission exécutive de l’Union départementale. Après la réunification au sein de la Confédération générale du travail (CGT), Jules Serval fait partie en novembre 1937 d’une délégation de cheminots lyonnais qui se rend à Madrid auprès des combattants républicains espagnols. Serval participe au 31e congrès de la CGT à Nantes (Loire-Inférieure, act. Loire-Atlantique). Il compte parmi les organisateurs de la grève du 30 novembre 1938 qui fut, d’après Moissonnier, un échec à Perrache.
En matière politique, est secrétaire du rayon communiste (groupement de sections) de Lyon-Ville (2e arr.). Lors des élections cantonales d’octobre 1937, Jules Serval représente le parti communiste dans le canton de Lyon-2. Il obtient 163 voix pour 2 412 suffrages exprimés soit 6,8% ; le candidat de droite est élu dès le premier tour. Il siège au comité régional du PCF depuis décembre 1937 et participe, le même mois, au 9e congrès national qui se tient à Arles (Bouches-du-Rhône).
Au cours de la deuxième guerre mondiale, Jules Serval est affecté spécial au sein de la SNCF. Après la signature, en août 1939, du Pacte germano-soviétique, comme pour de nombreux militants communistes, la situation de Serval change. Caserné au fort Lamothe à Lyon puis au 21e régiment d’infanterie coloniale à Paris-Clignancourt (18e arr.), il est réformé en février 1940 pour raisons de santé et renvoyé dans ses foyers. Il vit à Lyon avec Henriette Barbotte. Tous les deux reprennent contact avec le parti communiste, devenu une organisation clandestine, et récupèrent le matériel nécessaire à la fabrication de la presse clandestine. Déplacé à Langogne (Lozère) au premier semestre 1940, il est révoqué en octobre de la même année.
D’après Moissonnier, il quitte la Lozère début 1941 pour Saint-Étienne puis passe dans la clandestinité, logeant à Beauvallon (Drôme). Le parti communiste lui a confié la direction politique de la région Drôme-Ardèche et devient le responsable du Front national pour cette zone. Dans la résistance, il utilise le pseudonyme d’Adrien. Il est arrêté le 30 avril 1942 à Montélimar puis emprisonné à Lyon (Montluc), au camp de Mauzac (Haute-Garonne) puis à la prison militaire de Bergerac (Dordogne). Son rôle exact dans la résistance n’ayant pas été identifié, il en est libéré pour raison médicale, revient à Saint-Étienne puis est arrêté de nouveau et interné à la prison de Toulouse. Selon son témoignage dans le journal Le Réveil (1968/09/27), il aurait été condamné à mort par la Gestapo ; la Libération de Toulouse et de la prison par la Résistance le 19 août 1944 lui permet d’y échapper. Ancien membre des Francs-tireurs et partisans, il se voit reconnaître le grade de capitaine dans les Forces françaises de l’intérieur (FFI). Il siège, à ce titre, au sein de la cour martiale de Toulouse.
À suivre
Henriette et Jules Serval
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