Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
4 novembre 2021 4 04 /11 /novembre /2021 00:01

Début de la biographie d’Adrien Moucheraud

Eugène Adrien Moucheraud naît le 17 mars 1865 à Paris (4e arr.) Il est le fils de Victoire Honorine Tiphaine, placière, et de son époux Lambert Moucheraud, peintre en bâtiment. Ils vivent rue de la Verrerie.

Adrien Moucheraud, ayant quitté l’école après 12 ans, fut placé en apprentissage de lithographe dans une imprimerie. Il va partager l’engagement militant de son frère, cadet d’un an, Paul Moucheraud, au sein du mouvement anarchiste, vraisemblablement dès 1884. Le 18 décembre 1885, il est arrêté après avoir posé des affiches du Comité exécutif révolutionnaire, pour appeler à une réunion, place du Chatelet, le jour suivant.

Le 11 juin 1886, il est condamné à Paris à deux mois de prison pour provocation d’un attroupement et le 11 septembre 1886, à quinze jours de prison pour la même raison.

En 1887, il créa en collaboration avec Jahn, Murjas, Paillette et Tennevin, l’hebdomadaire L’Avant-garde cosmopolite dont il fut l’imprimeur-gérant et qui eut huit numéros. Dans son éditorial, il écrivait « Oui, nous les jeunes, nous marcherons de l’avant et rien n’empêchera notre marche. Si sur notre route nous trouvons des obstacles, nous les briserons comme les vagues de la mer brisent les rochers… » Le premier numéro avait été tiré à 4 000 exemplaires.

Comme son frère Paul, il était membre de la Ligue des anti-propriétaires, fondée par Couchot, qui s’était spécialisée dans les déménagements « à la cloche de bois. »

Le 30 avril 1887, encore avec son frère Paul, après une réunion publique organisée par le groupe L’Avant Garde à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise, act. Yvelines) ils avaient ouvert le feu contre des membres d’un groupe qu’ils qualifiaient de réactionnaires et qui leur jetaient des pierres.

Aux élections municipales de mai 1887, Adrien Moucheraud se présenta à Paris dans le 5e arrondissement, comme « candidat abstentionniste ». Il déclara : « Je ne préconise pas le suffrage universel, parce que voter, c’est s’avilir, c’est-à-dire qu’on est une bête incapable de se conduire. Quand la masse ne sera plus abrutie par la société actuelle, elle n’aura plus besoin de voter, pour arriver à la transformation de l’État social. »

Il fréquenta la plupart des groupes anarchistes parisiens. Lors d’une réunion le 8 octobre 1887, salle Gaucher, organisée par le groupe Germinal, il fit l’éloge de l’action individuelle qui qui contribue plus « à la révolution sociale que ne le feraient toutes les réunions. »

Au printemps 1888 Adrien Moucheraud demeure quai d’Anjou et est l’un des animateurs de la Ligue des antipatriotes dont son frère Paul est le secrétaire. Fin 1888, il est secrétaire de La Jeunesse socialiste des Écoles avec Georges Brunet ; il demeure à ce moment quai de la Tournelle à Paris.

Le 22 avril 1892, une perquisition était effectuée à son domicile du boulevard Saint-Germain à Paris ; la police y saisit des affiches et le manifeste La Jeunesse socialiste des Écoles, signé de son nom. Le 10 janvier 1893, il était arrêté aux abords de la Chambre des députés. Une perquisition effectuée le 1er janvier 1894, ne donna aucun résultat.

Le 3 mars 1894, le préfet de police délivra un mandat d’amener à son encontre pour association de malfaiteurs. Le 4 mars, le commissaire de Saint-Germain des Prés perquisitionna sa chambre de Moucheraud. Il avait refusé d’ouvrir la porte de son logement du boulevard Saint-Germain tout en proférant des injures, selon le policier, qui recourut à un serrurier pour forcer l’entrée. Parmi les documents saisis figuraient une carte du géographe Élisée Reclus, qu’il avait rencontré à la Société de géographie. Emmené au commissariat, il se déclara nihiliste et ami de Padlewski, assassin à Paris du général russe Séliverstoff, proférant des menaces envers les policiers puis le juge d’instruction. Ce dernier, nommé Meyer, désigna le 4 mai 1894, deux médecins afin d’examiner son état mental de afin de déterminer s’il était responsable de ses actes ou devait être enfermé dans une maison d’aliénés. Le rapport conclut à sa responsabilité tout en notant une grande exaltation. Il fut mis en liberté provisoire le 16 juin. De nouveau poursuivi par la préfecture, sur le même motif, il indique, le 1er juillet, ne plus s’occuper d’anarchie mais uniquement de son travail de lithographe et d’aérostation. Arrêté cependant, il est libéré le 10 juillet de la prison de Mazas. Le juge délivra, le 20 juin 1895, un non-lieu pour l’inculpation d’association de malfaiteurs. Comme son frère, Adrien n’eut plus d’activité dans les milieux anarchistes.

À suivre

Profession de foi abstentionniste d'Adrien Moucheraud

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Polmorésie, blog d’histoire
  • : Histoire politique, économique, culturelle et sociale au travers des acteurs qui ont se sont engagés dans la vie publique.
  • Contact

Recherche

Liens