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18 août 2019 7 18 /08 /août /2019 01:01

Maurice Delphin naît le 25 février 1852 à Paris. Il est le fils de Marie Hubertine Neuville de de son époux Claude Antoine Delphin, originaire du Rhône.

C’est probablement lui qui, représentant de commerce, fait faillite en juin 1878 alors qu’il est domicilié rue Bleue à Paris (9e arr.). Il est l’année suivante employé de commerce et épouse, dans le 19e arrondissement, Julia Caroline Affran.

À partir de 1885, Maurice Delphin est journaliste au quotidien La France, repris en 1881 par l’industriel Charles Lalou, qui y impulse une ligne favorable au général Boulanger. Le premier article qu’il signe en août est consacré au service médical de nuit. Il se consacre aux sujets de société, et principalement faits divers. Cependant, il est également parfois mobilisé par l’actualité politique. Ainsi, en mai 1889, il accompagne le président de la République Sadi Carnot au cours de son voyage dans le Nord et le Pas-de-Calais.

En octobre 1886, Delphin a une altercation au théâtre du Château-d'Eau avec un certain Georges Legrand. Le 12, un duel à l'épée se tient dans le bois du Vésinet (Seine-et-Oise, act. Yvelines). Delphin est blessé à trois reprises, à la main gauche, au cou et enfin à la hanche droite, ce qui provoque l’arrêt du combat. La rédaction de La France estime que son état « est aussi satisfaisant que possible ». Le combat est décrit dans une vingtaine de quotidiens parisiens et dans plusieurs titres de province.

Vivant probablement alors à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), Delphin s’implique dans la vie politique locale. Il participe à la préparation des élections municipales de mai 1888 au sein du comité radical-socialiste municipal et fait partie de la commission, présidée par Videpied, chargée de choisir les candidats pour une liste, constituée autour d’un conseiller municipal sortant, et qui regroupe des radicaux avec quelques socialistes-révolutionnaires. Elle fait face à la liste du maire sortant, républicain modéré, Gabriel Pinson.

Suite à une polémique touchant l’attitude d’Henri Buguet à l’enterrement du maire républicain modéré de Joinville, Gabriel Pinson, Delphin se bat à nouveau en duel avec un autre journaliste joinvillais, Henry Vaudémont, alias Gringoire, qui collabore à plusieurs quotidiens et hebdomadaires, dont l’organe radical-socialiste de la banlieue sud-est de Paris, Voix des communes. La rencontre a lieu le 17 juillet 1888, de nouveau à l’épée, dans le Bois de Vincennes. Cette fois, c’est Delphin qui touche Vaudémont au poignet droit.

Les adversaires se réconcilient ensuite. On retrouve Vaudémont et Delphin comme orateurs d’une réunion tenue, en janvier 1889 pour soutenir la candidature du président du conseil général de la Seine, le radical Jacques, contre le général Boulanger. La réunion adopte un ordre du jour proclamant « l’amour de la liberté et la haine du césarisme ». Boulanger l’emporte cependant.

Même s’il s’éloignera ensuite des héritiers du populisme boulangiste, Maurice Delphin remporte un revolver offert par le général Boulanger lors d’un concours de tir organisé dans les Villas-Palissy, un nouveau quartier de Joinville en septembre 1888.

Delphin est de nouveau mêlé à un duel que Buguet veut intenter à Vaudémont en octobre 1889, comme témoin du premier, mais Vaudémont refuse de se battre.

Relatant le sauvetage de deux pêcheurs, emportés par le courant de la marne vers le barrage de Joinville en août 1888, plusieurs journaux soulignent le courage de Delphin et d’Eugène Videpied, ouvrier lunetier, coopérateur et militant radical-socialiste dans la commune, tout en s’étonnant de l'ingratitude des rescapés.

S’intéressant aux questions de lutte contre l’incendie, Delphin crée dans son journal la Tribune des sapeurs-pompiers, rubrique hebdomadaire qui paraît en 1887-1888. En 1889, Delphin est rédacteur en chef de la Revue des sapeurs-pompiers.

Pour l’Exposition de sauvetage et d’hygiène qui se tient en 1888 au Palais de l’industrie à Paris, Delphin a été désigné commissaire de la section du matériel d’incendie.

En décembre 1888, Delphin est nommé membre du comité d'organisation du congrès international des officiers et sous-officiers des sapeurs-pompiers qui va se tenir en août pendant l'Exposition universelle de Paris en 1889. Il en est le secrétaire-trésorier.

À partir de juillet 1895 et jusqu’en juin 1896, le quotidien Le Radical reprend la Tribune des sapeurs-pompiers, sous la signature de Pierre Chapel ; il s’agit très probablement d’un pseudonyme de Delphin. On trouve la signature dudit Pierre Chapel dans le quotidien Le Siècle à partir de novembre 1896, peu après l’embauche en juillet de Delphin dans ce journal. Le pseudonyme sert alors pour des articles politiques. Quant à la Tribune, on la retrouve de nouveau dans La France en juillet 1897, sous la signature de Pierre Marcel, probable autre pseudonyme de Delphin. Elle cesse ensuite d’être publiée.

Après La France, Delphin rejoint un autre quotidien parisien à vocation plus politique, La Liberté, dirigé par Jules Frank. La plupart des articles ne sont pas signés. Il y est rédacteur en 1895.

À compter de 1896, la rédaction du journal Le Siècle accueille Delphin. Le républicain radical et libéral Yves Guyot dirige le journal. Delphin tient la rubrique de la Chambre des députés, signant son premier article en janvier 1896. Il y est encore en octobre 1901. Comme Guyot, Delphin s’engage en faveur du capitaine Dreyfus ; il signe un appel de protestation contre le jugement de Rennes de septembre 1899, se disant convaincu de l’innocence du militaire français.

En 1895-1897, Delphin est secrétaire de l’Association des Nouvellistes parisiens, groupement fondé en 1893 par Ambroise Barbereau et dirigée, alors par Georges Quatremain, du Petit Parisien. L’objectif de la société était de faciliter aux journalistes l'accomplissement de leur mission sans discrimination.

Divorcé de sa première épouse en novembre 1895, Delphin vit ensuite à Gagny puis à Neuilly-Plaisance (Seine-et-Oise, act. Seine-Saint-Denis). En septembre 1901, à Dardilly (Rhône), Maurice Delphin épouse sa cousine germaine, Virginie Antoinette Delphin. Peu après, il quitte la presse pour s’installer au château de la Crépillère, dans sa commune de mariage. Il est recensé en tant que cultivateur en 1906.

Maurice Delphin meurt le 19 janvier 1921 à Dardilly. Il était âgé de 68 ans et père de quatre enfants.

Il avait été décoré de la médaille de sauvetage en juillet 1889 et était titulaire des Palmes académiques en tant qu’officier d’académie depuis mai 1899.

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