Pierre Louis Landier naît le 28 octobre 1875 à Paris (18e arr.). Il est le fils d’Idat Petit et de son époux, Pierre Landier marchands de vin et limonadiers.
Louis Landier effectue son service militaire dans un régiment de hussards, où il devient brigadier, en 1896-1899 puis séjourne pendant un an environ à Londres (Royaume-Uni).
En 1901, Louis Landier s’installe, avec ses parents, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où il exploite le Café de la Gare, situé à l’entrée de la rue de Paris, principal axe du centre-ville et à proximité du champ de courses hippiques, situé dans la partie du Bois de Vincennes dépendant alors de Joinville.
Le premier mariage de Louis Landier, en août 1904 à Joinville avec Madeleine Marie Boucher, fille d’un boucher résidant de l’autre côté de la rue, en face de son café, dure peu. Le divorce est décidé en mai 1907. Il se remarie en octobre 1910, toujours à Joinville, avec Marie Marthe Charton, couturière, fille d’un teinturier, communard, libre-penseur, militant socialiste-révolutionnaire à Joinville-le-Pont, qui fut conseiller municipal de Corbeil (Seine-et-Oise, act. Essonne) puis de Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne).
Pendant la première guerre mondiale, Landier est mobiisé d’abord dans le 13e régiment d’artillerie où il devient maréchal des logis, puis dans le 19e escadron du train. Il est affecté, début 1915, en tant qu’interprète auprès de l’armée anglaise. Démobilisé en février 1919, il reprend l’exploitation de son café.
L’établissement exploité par Landier, qui est désigné parfois sous le nom de Café de Paris, du nom de la rue où il est installé, accueille régulièrement des activités sportives. Ainsi, il est un point de contrôle fixe lors de la très longue épreuve pédestre Reims-Épernay-Paris en septembre 1910 (186 km). Le Syndicat des entraîneurs et jockeys de trot en France y établit son siège en 1919, l’hippodrome de Vincennes étant la principale piste en France pour ce type de courses.
Le café est également plusieurs fois mêlé à l’actualité politique et sociale. En février 1910, deux évènements concomitants sont en cours à Joinville. La grève des ouvriers métallurgistes de la compagnie du Bi-Métal et l’inondation d’une vaste partie de la commune par les eaux de la Marne. Émile Pataud, syndicaliste révolutionnaire, était venu à Joinville, soutenir, au nom de la CGT, les ouvriers tréfileurs. Après la conférence de soutien, et avant de reprendre le train vers Paris, il va au Café de Paris, au moment où deux entrepreneurs, Félix Valbonnet et Chéri Arnaud, ce dernier également conseiller municipal, viennent faire la quête au profit des victimes de la montée des eaux. Seul Pataud refusa de contribuer et critiqua la souscription : « Je ne sais pas où va l’argent » puis poursuivit une polémique bruyante. Landier demanda à son consommateur de cesser ou de sortir. Pataud répondant « Je suis quelqu’un », Landier, malgré sa petite taille (1 mètre 63), l’empoigna par les épaules et l’expulsa du café, tout en empêchant d’autres consommateurs de le frapper.
Émile Pataud, Cgt, 1910

En mars 1924, la salle Landier accueille une réunion publique de propagande du comité du Cartel des gauches de Joinville.
Membre actif du Groupement des industriels et commerçants avant-guerre, Landier prend part à sa reconstitution en tant qu’Union des commerçants et industriels de Joinville en juin 1923.
Ayant vendu en 1924 son commerce à François Podevin, avec lequel il était associé depuis 1921, Landier s’installa à Créteil (Seine, act. Val-de-Marne), où il résidait rue de Plaisance.
Louis Landier meurt le 6 mars 1934 à Créteil. Il était âgé de 59 ans et ne semble pas avoir eu d’enfant.
Café de la Gare, Joinville
