Suite de la biographie d’Alphonse Demeestère.
Après la guerre franco-prussienne de 1870 et la Commune de Paris de 1871, Alphonse Demeestère va s’engager de nouveau dans l’action politique. En novembre 1874, une liste républicaine est constituée pour les élections municipales de Joinville ; elle comprend sept candidats, dont trois sont élus, Benoit, Cambier et Pilté tandis que Demeestère, Moignard, Pouzet et Valéry ne le sont pas.
Le conseil municipal reste en majorité conservateur, avec à sa tête Auguste Courtin. Il démissionne en cours de mandat et est remplacé par Louis Ferdinand Rousseau, bonapartiste. Lors des élections municipales suivantes, en janvier 1878, la liste du maire sortant est battue, tandis que les républicains remportent la majorité dès le premier tour, avec 16 sièges pour un seul aux royalistes orléanistes. Gabriel Pinson est élu maire et Demeestère entre au conseil municipal, accompagné de deux de ses colistiers de 1874, Pilté et Benoit, ainsi que de plusieurs radicaux.
Ce sont les suites du mouvement communard qui vont amener Demeestère à devenir la figure marquante de la gauche locale. Alphonse Demeestère lance en septembre 1879 une cagnotte pour un amnistié de la Commune de Paris résidant dans la ville, Adolphe Morandy, qui sort d’une hospitalisation. Mais le maire, Gabriel Pinson, lui conteste le droit d’organiser ladite souscription. Le quotidien populaire Le Petit Parisien rend compte de la polémique, et prend clairement position en faveur de Demeestère, annonçant même qu’il souscrit à sa pétition, qui est également relayée par d’autres journaux progressistes, comme Le Rappel. Demeestère participe à la constitution d’un sous-comité d'aide aux amnistiés à Joinville, dont la présidence est confiée au député d’extrême gauche, Alfred Talandier, élu de la Seine. Un autre conseiller municipal y participe, Louis Vaudey.
Le 27 septembre 1879, une motion est présentée au conseil municipal de Joinville par le maire, dans laquelle les élus « blâment sévèrement le citoyen Demeestère ». Elle est signée de 12 élus municipaux, mais l’un d’entre eux (Mouriez) contestera publiquement avoir donné son accord. Le Petit Parisien s’inquiète d’une telle initiative : « Nous demandons jusqu'à quel point le maire d'une commune peut se permettre d’afficher l'extrait d'une délibération du conseil municipal infligeant un blâme à l'un des membres de ce conseil. Où allons-nous? »
En 1881, Demeestère quitte le conseil municipal.
À suivre.
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