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6 mai 2019 1 06 /05 /mai /2019 01:01

Suite de la biographie d’Alphonse Demeestère.

Le comité radical-socialiste de Joinville décide, en mai 1886 de proposer la candidature de Jules Ferdinand Baulard, ancien entrepreneur et militant républicain dès 1848, pour l’élection au conseiller général du canton de Charenton, rendu vacant par la mort de son titulaire, le docteur Decorse. Deux délégués de Joinville sont désignés pour faire partie du comité cantonal, Demeestère et Thime.

Jules Ferdinand Baulard, ancien ouvrier devenu entrepreneur, militant républicain en 1848 et sous l’empire, recueille au premier tour 39% des suffrages exprimés, face à un candidat de droite et à deux autres radicaux-socialistes. Il l’emporte au second tour avec 46%, un des deux radicaux s’étant maintenu.

Lors d’une réunion à Joinville en juin, le journaliste Henry Vaudémont plaide pour « l’alliance du parti ouvrier avec le parti radical-socialiste » afin d’assurer le succès de Baulard. En juillet, l’Union des républicains radicaux-socialistes du canton de Charenton décide d’admettre les citoyens qui déclarent adhérer à l’un des trois programmes sur lesquels se sont faites les élections de 1885 : programme de la presse radicale-socialiste, du comité central des groupes radicaux-socialistes de la Seine ou du parti ouvrier. Demeestère, devient président du comité cantonal. L’hebdomadaire Voix des communes le décrit comme « un des vieux lutteurs de la démocratie socialiste, homme modeste s’il en fut. »

En décembre 1886, toujours sous la présidence de Demeestère, l’Union cantonale lance un manifeste exposant son programme pour l’élection cantonale. Le thème central est la demande du retour à un statut de droit commun pour le département de la Seine, en séparant le conseil général départemental du conseil municipal de Paris. Mais le texte postule également « que le cumul des fonctions électives est en contradiction formelle avec les principes de la démocratie. »

En mars 1887, les commerçants pétitionnent en faveur des courses de chevaux, qui se tiennent sur les deux rives de la Marne à proximité immédiate de Joinville, dans le Bois de Vincennes et le parc du Tremblay. Le maire, Gabriel Pinson, et son premier adjoint, Eugène Voisin, démissionnent pour les soutenir (mais ils n’iront pas au bout de cette démarche). Demeestère et Diot se démarquent, soutenant que, au point de vue moral, tous les radicaux sont les adversaires jurés de ce jeu.

En décembre de la même année, l’Union des radicaux-socialistes du canton de Charenton adhère à la Fédération des groupes radicaux-socialistes de la Seine et demande à Jules Ferdinand Baulard d’être à nouveau candidat au conseil général.

Très engagé dans le mouvement de la libre-pensée et l’action anticléricale, Demeestère fait voter en mars 1888 un vœu au conseil municipal pour « que les communes puissent disposer, à leur gré, des sommes qui leur sont imposées par l’État pour le budget des cultes, soit en affectant ces sommes au service du culte ou à tout autre service de la commune qu’elles jugeront convenable ». La séparation de l’Église et de l’État interviendra 17 ans plus tard.

À suivre.

Jules Ferdinand Baulard

 

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