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23 mars 2019 6 23 /03 /mars /2019 00:01

Suite de la biographie de Gabriel Pinson

C’est sous le mandat de Gabriel Pinson que la zone de Polangis sur la rive gauche de la Marne, jusqu’ici peu habitée, va devenir le principal quartier pavillonnaire de Joinville. Elle avait été, en 1870, le théâtre d’une bataille meurtrière entre les forces françaises et prussiennes. Le château de Polangis, qui appartenait aux héritiers d’Auguste Courtin, ancien maire, est vendu par eux en 1881. En 1883, un lotissement est réalisé dans le parc du château, et le bâtiment du château sera démoli en 1902. En 1886, un canal, appelé également ru de Polangis (ou Petit-Bras) est creusé, pour attirer les canotiers parisiens et les inciter à acheter les parcelles mises en vente.

À partir de fin 1887, Pinson continue son activité publique, présidant les séances du conseil municipal et participant aux cérémonies publiques. Il semble cependant réduire sa présence en mairie, probablement suite à une dégradation de sa santé, puisqu’il ne signe plus les registres d’état-civil à compter du 15 décembre.

Les radicaux-socialistes critiquent la gestion du maire, un incident éclatant lors de la session du conseil de février 1888 entre Albert Bleunard et Pinson, ce dernier menaçant de se retirer parce que Bleunard lui reproche de ne pas appliquer la règlementation à propos de l’école maternelle. L’hebdomadaire radical Voix des communes lui reproche son attitude : « Quelle sensitive vous êtes, excellent M. Pinson ! C’est de l’autoritarisme cela, et du plus détestable pour vos administrés, ils ne veulent pas vous faire de la peine, et pourtant ils voudraient pouvoir vous présenter des observations comme à une personne naturelle ! »

En avril, le comité radical-socialiste convoque les élus sortants pour leur poser cinq questions : 1) vous représentez-vous ? 2) avez-vous voté les poursuites contre le curé ? 3) êtes-vous partisan d’un sénat ? 4) en cas de changement législatif, êtes-vous favorable au maintien des appointements du curé ? 5) réunions du conseil municipal le soir ou l’après-midi ? Pinson et dix autres membres de sa majorité refusent de répondre à la convocation.

Les élections de mai 1888 opposent une liste républicaine modérée, conduite par Pinson, à une liste radical-socialiste, dirigée par Alphonse Demeestère. Les premiers obtiennent 18 élus, dont 17 dès le premier tour, les seconds en ont 3. Pinson recueille 353 voix, moins que Rousseau, Voisin et Chéret, mais est reconduit dans sa fonction de maire par 17 voix sur 21.

Gabriel Charles Eugène Pinson meurt le 20 juin 1888 à Joinville, un mois et demi après sa réélection, à l’âge de 53 ans. Son ancien adjoint, Eugène Voisin, le remplace. Pinson avait été décoré en juin 1883 d’une médaille d'argent pour actes de courage et de dévouement : « s'est signalé maintes fois par sa belle conduite, notamment lors des inondations qui ont eu lieu de 1878 à 1883. »

Avec sa mort, disparaît du conseil municipal de Joinville le nom de Pinson, qui était présent – quasiment sans interruption – depuis 1791 avec trois maires (Laurent François, Laurent Nicolas puis Gabriel et un maire adjoint, détenteur du record de présence avec 47 ans de mandat (Hippolyte).

Cependant, ce n’en est pas encore fini avec la descendance de Laurent François Pinson. Un autre de ses arrière-petits-fils, cousin de Gabriel Pinson, est élu au cours d’une élection municipale partielle en mars 1890. Albert Louis Bocquentin (1842-apr. 1903), négociant et industriel, conservateur, siègera deux ans au conseil municipal jusqu’en 1892.

Fin

Vue de Polangis

 

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