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24 juillet 2018 2 24 /07 /juillet /2018 01:01

Henri Drevet naît le 13 janvier 1886 au Mans (Sarthe). Il est le fils d’un journalier, Félix Auguste Drevet, et de son épouse, Marie Désirée Bidault. Après que son père ait abandonné le domicile, c’est sa mère qui va l’élever – elle obtient le divorce en avril 1890,.

Devenu tapissier, Henri Drevet épouse en janvier 1910 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) Blanche Marie Thérèse Berthelot, couturière, fille d’un syndicaliste qui s’est suicidé suite à la perte de son emploi dans une maison de bourse, Émile Berthelot. Ils s’installent dans la commune en 1912.

Mobilisé pendant la première guerre mondiale, Drevet est décoré de la croix de guerre.

Les élections municipales de mai 1935 à Joinville sont la première occasion d’un engagement politique public d’Henri Drevet. Il rejoint la liste du groupement des gauches républicaines, qui avait obtenu 22 élus sur 27 en 1929, derrière Georges Briolay, tapissier lui aussi et maire sortant radical-socialiste. La liste de la municipalité sortante a perdu le soutien du parti socialiste SFIO, qui la soutenait lors du scrutin précédent, et comprend des socialistes indépendants en plus des radicaux-socialistes. Elle présente un bilan mitigé, assurant que, pour réaliser d’importants travaux d’amélioration et d’embellissement elle a dû augmenter les impôts communaux. Elle attribue cet effort à l’aggravation des charges imposées à la ville en période de crise économique (contingent incendie, chômage, moins-values sur les recettes). Le programme de la liste propose, outre la création de squares et l’assainissement, de faire pression auprès des pouvoirs publics pour la réalisation des grands travaux d’outillage national (élargissement du pont de Joinville, suppression du passage à niveau). Les investissements principaux prévus sont construction d’un nouveau groupe scolaire dans le quartier de Polangis et l’agrandissement de deux des écoles existantes.

Devancée au premier tour par la liste de l’Union des républicains, les candidats de centre-gauche seront également distancés au second tour par la fusion des communistes et des socialistes SFIO et n’obtiendront aucun siège. Drevet remporte 766 suffrages exprimés sur 2 856 au premier tour (26,8%) pour 2 923 votants et  3 433 inscrits. Au second tour, il recule à 571 voix sur 2 899 votes valables (19,6%) et 2 924 votants.

Tandis que bien des élus sortants cessent leur activité, Drevet devient au contraire secrétaire du comité de Joinville de la Fédération radicale et radicale-socialiste du canton de Saint-Maur, dont Gabriel Vélard, miroitier, est le président, pendant toute la période du Front populaire. Le 18 mars 1938, après un débat sur l’annexion de l’Autriche au sein de la Fédération cantonale, c’est Drevet qui fait voter un ordre du jour de « confiance au gouvernement pour défendre la cause de la paix. »

La participation d’Henri Drevet à la résistance à l’occupation allemande est attestée par le fait qu’il préside le comité local de Libération, où il représente le mouvement Ceux de la Résistance. Il est également président du Comité joinvillais de la renaissance française. L’arrêté du 26 septembre 1944 le nomme en tant que vice-président de la délégation spéciale, faisant fonction de troisième adjoint au maire. Il siège dans la municipalité conduite par le communiste Robert Deloche, qui comprend également un autre communiste, André Malcouronne, un deuxième radical, François Decrombecque, et un socialiste, Léon Berthet.

Lors des premières élections municipales de la 4e République, en mai 1945, la municipalité sortante est reconduite. Maurice Thorez, vice-président du gouvernement Félix Gouin et secrétaire général du parti communiste français, vient en septembre 1946 faire un discours où, selon L’Aube nouvelle, il « exalte l’école laïque et définit une politique gouvernementale » après le départ du général de Gaulle. Le journal communiste estime les participants à près de 5 000 personnes dans le gymnase Jules-Ferry. Si c’est la maire qui accueille le dirigeant communiste, c’est Drevet, adjoint au maire et secrétaire du patronage laïque, qui est chargé de faire l’allocution introductive. Il indique comment le patronage à peine ouvert avait connu un afflux considérable avec 450 inscriptions en quelques jours. Selon lui, ceci montre « combien cette réalisation municipale correspondait à une nécessité et quelle sympathie elle rencontrait dans la population. »

Au cours des élections municipales de novembre 1947, la liste d’Union républicaine et résistante rassemble les communistes, les radicaux et d’autres personnalités de gauche. Elle obtient un peu moins de voix, mais 11 élus, soit autant que la lise du Rassemblement populaire français (RPF, gaulliste) ; c’est l’unique élu socialiste SFIO qui, en ralliant les communistes et les radicaux, permettra de reconduire une nouvelle fois la municipalité. Le RPF recueillait 3 066 voix sur 6 974 suffrages exprimés (44%), les communistes et radicaux 3 017 (43,2%) et les socialistes 452 (6,8%).

En raison de dissensions avec le maire, Robert Deloche, Drevet démissionne de son mandat d’adjoint le 2 octobre 1950, puis quitta ses fonctions de conseiller municipal le 10 octobre de la même année. Il résidait alors place de Verdun, sur la rive gauche de la Marne.

Henri Drevet meurt le 3 septembre 1966 à Chartres (Eure-et-Loir). Il était âgé de 80 ans.

Cérémonie de la Libération à Joinville

 

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