Anatole Félix Imbault (qui orthographiera fréquemment son prénom Félise) naît le 27 mars 1838 à Chauvigny (Vienne). Il est le fils de Marguerite Guyonnet et de son époux Jean Félix Imbault, pâtissier.
Vivant à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne) avec une plumassière, Joséphine Docrémont, ils ont un premier enfant en juin 1865. Ils se marieront 7 ans plus tard, en septembre 1872, dans la commune voisine de Joinville-le-Pont et auront deux autres filles.
Félix Imbault exerce le métier de cuisinier, les communes des bords de Marne accueillant désormais de nombreux parisiens venus faire du canotage ou profiter des guinguettes, grâce en particulier au train de la ligne de Vincennes.
La guerre de 1870, avec la bataille de Champigny, qui fait plus de 2 000 morts, l’évacuation de la population de Joinville, la destruction du pont sur la Marne puis l’occupation allemande en 1871 ralentissent cependant le développement du tourisme de fin de semaine, qui est également touché par les inondations de 1875. Il reprend de plus belle dans les dernières années de la décennie. Imbault devient restaurateur, exploitant un établissement quai Beaubourg (act. quai du Barrage) à partir de 1875.
Proche de plusieurs libres-penseurs (le cordonnier Eugin Thime, le charpentier QueveutDieu Ythier ou l’oiseleur Edmond Zo), Imbault est candidat lors des élections municipales de 1884. Il est élu au second tour, en compagnie de plusieurs radicaux comme Alphonse Demeestère et Henri Diot. Il recueille alors 204 suffrages, les candidats qualifiés de réactionnaires par la presse radicale ayant eu une moyenne de 56 voix au premier tour. Le maire est le républicain Gabriel Pinson.
En 1885, Imbault est désigné comme délégué sénatorial sur une liste entièrement radicale. Il figure cependant parmi les modérés de cette tendance, refusant par exemple de rejoindre la liste du comité radical, de tendance plus progressiste, constituée pour le scrutin local de 1888.
Il est réélu en mai 1888 dès le premier tour sur la liste du maire sortant, qui emporte 18 des 21 sièges à pourvoir, tandis que le comité électoral radical-socialiste aura trois élus (Demeestère, Diot et Louis Vaudey). Imbault obtint 308 voix (56% des suffrages exprimés). Un radical modéré, Eugène Voisin, remplace comme maire en juillet de la même année Pinson, décédé.
Lors de l’élection législative partielle de janvier 1889, qui oppose le général Boulanger au radical Édouard Jacques, Imbault prend position en faveur de ce dernier avec cinq autres élus de la ville et une vingtaine de citoyens.
De nouveau délégué sénatorial en 1891, il prend également part à l’organisation de manifestations radicales. Il participe à la première séance publique de compte-rendu de mandat du conseil municipal organisée en octobre 1891 sous l’impulsion de Jules Ferdinand Baulard, conseiller général, Demeestère et Henry Vaudémont.
Au cours du scrutin municipal de mai 1892, Imbault est reconduit dès le premier tour sur la liste Eugène Voisin, qui a le soutien de tous les radicaux ; il recueille 378 voix pour 639 suffrages exprimés (59%). La liste du maire emporte 22 des 23 sièges à pourvoir, face à une liste conservatrice qui n’en aura qu’un. Sensible aux questions économiques de par son statut d’ancien commerçant, Imbault siège dans les commissions des fêtes, du marché, de l’octroi ainsi que la commission scolaire.
Il est encore délégué sénatorial suppléant en décembre 1893 et en mars 1896. À l’occasion du compte-rendu de mandat en avril 1896, Henry Vaudémont commente ainsi son activité dans l’hebdomadaire radical Voix des communes : « Chapuis et Imbault vont passer l’hiver à Nice ou en Algérie et l’été aux bains de mer. »
À l’occasion des élections municipales de mai 1896, Imbault est une fois de plus réélu sur la liste unique conduite par le maire, Eugène Voisin. Son rôle politique semble cependant réduit, et il cesse par exemple de figurer dans les délégations d’électeurs sénatoriaux. Il n’est pas candidat sur la liste du maire en 1900.
Anatole Félix Imbault, qui quitte Joinville après 1906, est décédé à Saint-Mandé (Seine, act. Val-de-Marne) le 6 mars 1923. Il était âgé de 84 ans.
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