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(Suite de l'article du 30/09/2016).
À côté de ses activités caritatives, Goujon poursuit son travail éditorial. Il publie en 1894 un guide pratique, L’administration des collèges, que « toutes les personnes du métier possèdent » (Le Rappel). Il s’essaie également à un ouvrage plus scientifique, L'Expression du rythme mental dans la mélodie et dans la parole (1907). Si le livre est signalé dans de nombreux organes professionnels, il fait l’objet d’un accueil critique dans la revue jésuite Études, qui considère que « Goujon se borne à un travail de statistique ». La Revue de métaphysique et de morale lui consacre une longue analyse, regrettant que les « études préliminaires remplissent la plus grande partie de cet ouvrage » sans apporter de conclusions.
Placé en inactivité avec traitement en 1908, Goujon prend sa retraite en 1910. Il s’installe à Joinville-le-Pont, où il prodiguera des cours au profit de l’association philotechnique locale, une société d’enseignement populaire active.
Goujon s’engage également en politique. Il est élu, le 11 mars 1911, président du comité radical-socialiste municipal qui compte alors 70 membres. Il remplace Albert Gallas, qui ne se représentait pas. L’organisation radicale est alors en crise, plusieurs de ses élus ayant démissionné tandis que d’autres critiquent ouvertement le maire, Eugène Voisin, son adjoint, Georges Briolay et leur mentor, Louis Rey. Si Goujon lance un appel à l’union, il va se solidariser avec les radicaux de la municipalité et figure, en mai 1911, sur une liste dirigée par René Martin et Paul Purrey, de l’Union des commerçants lors d’un scrutin municipal partiel. Ce sont les dissidents qui l’emportent, avec l’appui des libéraux et des socialistes. Le bureau du comité radical démissionne en juin. Achille Ernest Mermet, l’un des élus ayant fait défection, est élu maire lors de l’élection municipale générale de mai 1912, qui voit une nouvelle défaite des radicaux-socialistes officiels.
Ayant quitté Joinville pour Antony (Seine-et-Oise, act. Hauts-de-Seine), où il est installé chez un de ses fils en 1914, Goujon, qui était titulaire des Palmes académiques (officier de l’instruction publique), est décoré en juillet de la Légion d’honneur.
Pendant la guerre, il reprend une activité humanitaire. L’association Les Mains blanches, officiellement déclarée en octobre 1915 mais active depuis plusieurs mois, se présente comme la Société française de patronage des prisonniers de guerre. Henri Goujon, qui en est le président et dont deux fils sont retenus en Allemagne, intervient pour assurer l’envoi de colis alimentaires aux prisonniers. Il plaide également pour une bonne application de l'accord de Berne sur les prisonniers de guerre.
Henri Goujon décède peu avant la fin de la guerre, le 28 septembre 1918 à Antony. Il était âgé de 63 ans.
Henri Goujon a eu quatre fils avec son épouse Pauline Louise Bonnon. Fernand (1881-1948) travaille à la préfecture de police de Paris. Henri Marie Daniel (1891-1956) est administrateur colonial, notamment au Togo. Ossian (1892-1968), commissaire, devient président de la Mutuelle des commissaires de police. Roland (v. 1895-1940) est artiste-peintre et illustrateur.
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